Alerte ! Le gouvernement béninois devrait revoir sa copie quant à l’utilisation de l’herbicide glyphosate pour la campagne cotonnière 2018-2019. En cause, le glyphosate fait aujourd’hui l’objet de critiques tous azimuts dans le monde, car source de cancer.
Les populations béninoises notamment les paysans sont exposés au risque de cancer par intoxication chronique au Glyphosate. Le gouvernement est interpelé sur l’usage qui est fait du glyphostae car, il y a danger. D’après le journal le monde du vendredi 10 Août 2018, la société Monsanto, leader mondial du Glyphosate a été condamnée par la justice californienne (Etats-Unis) à verser 289,2 millions de dollars (248 millions d’euros) à un jardinier américain du nom de Dewayne « Lee » Johnson malade d’un cancer en phase terminale lié au Glyphosate. La monographie 112 du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC/OMS), a classé le glyphosate «cancérogène probable » pour les hommes (groupe 2A) en 2015. Or, 900 000 litres de cet herbicide sont déjà présents au port de Cotonou sur le territoire béninois dont 500 000 litres ont été réceptionnés le vendredi 06 avril 2018 au port sec d’Allada par le ministère en charge de l’agriculture. Dans les milieux scientifiques, il se murmure la possible présence du glyphosate dans le sang humain au Bénin, dans des cours d’eau et des poissons. Ainsi, des populations et des paysans seraient exposés au risque de cancer par intoxication chronique au glyphosate à cause du manque d’information actuel sur le niveau de pollution des cours d’eau et des écosystèmes. L’on ne dispose pas encore de données en ce qui concerne des menaces sur la santé humaine par le glyphosate au Bénin. La réaction du gouvernement est donc vivement souhaitée pour situer les populations et surtout les producteurs agricoles et cotonculteurs.
Qu’est-ce que le glyphosate ?
Le glyphosate est une molécule pourvue de propriétés herbicides. Seul, il est peu efficace, mais les industriels y ajoutent des produits chimiques pour le rendre plus actif et faciliter son absorption par les plantes. La molécule pénètre par les feuilles et se diffuse jusqu’aux racines. Il s’agit-là d’un herbicide total, autrement dit, il tue toutes les plantes sans distinction – excepté celles génétiquement modifiées pour lui résister. Une méthode radicale qui n’empêche pas de semer ou de replanter environ une semaine après sa pulvérisation pour une simple et bonne raison : cette molécule est inactivée au contact du sol. Le glyphosate est un herbicide employé pour tuer des mauvaises herbes, particulièrement feuillu annuel.
Diverses utilisations du glyphosate
Dans le monde, les agriculteurs n’utilisent pas le glyphosate de la même façon. Aux États-Unis, on s’en sert pour désherber une culture en place, par exemple des champs de maïs. Là-bas, le maïs comme le soja est en effet génétiquement modifié pour y être résistant. En France, on n’utilise pas le glyphosate de cette façon car aucune des cultures françaises n’est tolérante à cet herbicide. « Si vous en mettez sur un champ de maïs, vous allez tout détruire : les mauvaises herbes mais aussi le maïs. Car le glyphosate est un herbicide total et systémique », indique Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) en France interrogé par La Croix. Il est véhiculé dans les plantes par la sève et atteint toutes les cellules végétales. Ce qui le rend très efficace pour détruire des végétaux dont il est difficile de se débarrasser, comme le chiendent ou le liseron. Cette grande efficacité explique en bonne partie pourquoi l’agriculture l’utilise autant. Les agriculteurs y ont notamment recours entre deux cultures. C’est le cas de l’exploitant qui, une année, sème du blé puis, l’année d’après, passe au maïs. Entre les deux, il va mettre une culture intermédiaire pour couvrir le sol et éviter l’érosion. Avant de semer le maïs, il utilise du glyphosate pour détruire ce couvert végétal, en d’autres termes, tout « nettoyer » et faire un semis direct.
Joël YANCLO