Un nouveau plan de réformes du système de gestion des finances publiques reposant sur cinq axes sera mis en œuvre sur la période 2023-2026, après celui déployé entre 2017 et 2022 et qui a abouti à des progrès significatifs.
Aké MIDA
Les réformes se poursuivent au niveau du système de gestion des finances publiques au Bénin. A cet effet, un nouveau plan est en cours de finalisation pour être mis en œuvre sur la période 2023-2026. Il repose sur 22 programmes répartis en cinq axes stratégiques, s’inspirant de l’évaluation du Fonds monétaire international (Fmi), des orientations stratégiques du Programme d’action du gouvernement (Pag 2021-2026) et des résultats de mise en œuvre du Plan global de réformes de la gestion des finances publiques (Pgrgfp 2017-2020) prorogé sur le biennal 2021-2022.
Selon Edgard Viou, responsable Statistiques et Suivi-évaluation de la Cellule d’appui au pilotage des réformes (Capr), ce nouveau plan vise à « Hisser le Bénin au rang des meilleurs pays dotés d’un système de gestion des finances publiques compétitif, résilient, conforme aux standards internationaux, servant de référence et contribuant au développement harmonieux du pays et au bien-être des citoyens ». Le plan, détaille-t-il, met l’accent sur l’optimisation de la budgétisation fondée sur les politiques publiques et des ressources financières et budgétaires, le renforcement des dispositifs de gestion des risques, de contrôle interne, d’audit interne et d’audit externe, l’amélioration de la gestion des finances des collectivités locales.
Afin d’atteindre les objectifs, les réformes porteront sur la prévisibilité des opérations financières de l’Etat et des agrégats macro-économiques, la transparence budgétaire, la gestion de la trésorerie, la maîtrise des dépenses salariales. La promotion des politiques fiscales équitables et efficaces est aussi en ligne de mire, tout comme la promotion de l’inclusion financière. La professionnalisation du système de passation des marchés publics permettra de corriger la faible appropriation des nouvelles procédures de passation des marchés publics par les systèmes de mise en œuvre, à en croire M. Viou.
La tenue des comptabilités, la fiabilité des données financières et le développement des systèmes informatiques restent des préoccupations. Il s’agit de pallier la faible capacité des acteurs de la chaîne des dépenses publiques à appliquer les nouvelles procédures et à exploiter les outils de l’exécution budgétaire en mode programme, l’insuffisance de ressources financières, etc.
En effet, malgré les avancées notées dans le déploiement du Pgrgfp entre 2017 et 2022, des défis restent encore à relever. Une analyse diagnostique révèle que la qualité des dépenses publiques reste à améliorer. La poursuite de la dématérialisation des procédures à travers la transition numérique s’impose pour garantir l’efficacité dans la collecte des ressources, la gestion du patrimoine non financier de l’Etat et l’inclusion financière. Par ailleurs, il est question de renforcer la gouvernance et les capacités des ressources humaines, la production des données statistiques.