Les Commissaires aux comptes ont produit un rapport général sur les états financiers de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop SA), exercice clos au 31 décembre 2018. Il en ressort une situation nette de 6 094 204 292 FCFA y compris un résultat net s’élevant à -2 068 509 129 FCFA.
Joel YANCLO
Constats des commissaires aux comptes de la Sonacop. «Depuis le début de l’année 2019, la Sonacop éprouve d’énormes difficultés d’approvisionnement en produits pétroliers et partant, d’alimentation de ses stations. Durant le premier trimestre de l’exercice, elle n’a pratiquement pas pu s’approvisionner, par conséquent, elle n’a pu générer suffisamment de produits pour couvrir ses charges. Cette situation, l’empêchant de réaliser un chiffre d’affaires subséquent, si elle se poursuit, indique l’existence d’une incertitude significative susceptible de mettre en cause la continuité de l’exploitation.» C’est ce que révèle le rapport général sur les états financiers de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop SA), exercice clos au 31 décembre 2018 réalisé par les Commissaires aux comptes que sont les cabinets L’expert Conseil Sarl représenté par l’expert-comptable diplômé Alassani Moussoulimi et Pluriex Sarl représenté par l’expert-comptable Okambawa C. Irénée. Ainsi, le contrôle des états financiers de la Sonacop fait ressortir une situation nette de 6 094 204 292 FCFA y compris un résultat net s’élevant à -2 068 509 129 FCFA. Au cours de leurs travaux, les commissaires aux comptes n’ont pas pu confirmer des comptes clients s’élevant à 11 070 742 562 FCFA au 31 décembre 2018. Ils ont noté l’absence de procédures de recouvrement des créances et l’impossibilité de justifier ces créances au moyen d’autres procédures car la plupart de ces clients n’existent plus légalement et l’essentiel des créances datent de plus de deux decennies. Autres constats faits par les commissaires aux comptes, c’est l’existence de soldes clients créditeurs d’un montant de 11 736 057 423 FCFA dont 6 397 626 026 FCFA n’ont pas connu de mouvement au cours de l’exercice et l’insuffisance de dépréciation des créances douteuses d’un montant de 4 011 844 468 FCFA. Les créances douteuses n’ont fait l’objet de dépréciation malgré l’impossibilité de recouvrer lesdites créances. Les commissaires aux comptes estiment alors qu’une provision pour dépréciation des clients aurait dû être comptabilisée mais, ils ne sont pas en mesure d’évaluer l’impact de l’ajustement. Aussi, le résultat avant impôts sur les sociétés de l’exercice 2018 pourrait être affecté à hauteur de la différence entre ce montant et les provisions existantes s’élevant à 1 799 475 038 FCFA puis que ces créances n’ont fait l’objet de recouvrement depuis plusieurs années.
Absence de justification et d’apurement des comptes fournisseurs
Les commissaires aux comptes ont également constaté à la Soncaop, l’absence de justification et d’apurement des comptes fournisseurs d’un montant de 4 714 047 287 FCFA, l’engagement des charges non autorisées par le conseil d’administration au profit des dirigeants dont l’impact est évalué sur le résultat avant impôt sur les sociétés de l’exercice 2018 à 31 417 485 FCFA. Contrairement aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière & système comptable OHADA, les comptes annuels présentés par la Sonacop aux Commissaires aux comptes ne comportent pas l’évaluation et la provision de l’impôt de réévaluation libre sur l’écart de réévaluation inscrit au bilan qui s’élève à 21 143 725 561 FCFA. La conséquence est la surévaluation du résultat avant impôt sur les sociétés d’un montant de 6 343 117 668 FCFA. Autre constat, l’absence d’analyse et de régularisation au 31 décembre 2018, des différents écarts, mis en relief par l’audit de gestion des tickets-valeur des exercices 2015 à 2017, entre les bons imprimés, les factures générées et les factures comptabilisées d’une part et d’autre part entre les retours émis, les facrtures d’avoir générées et les factures d’avoir comptabilisées. La sous-estimation d’un montant de 2 873 100 FCFA de la trésorerie disponible, l’absence de justification de la comptabilisation en autres charges de publicité et relations publiques d’un montant de 79 957 500 FCFA font parties des constats faits par les Commissaires aux comptes qui notent des apports de l’Etat à la Sonacop en compte courant d’un montant de 19 367 801 210 FCFA, ayant servi au remboursement des dettes financières et autres qui ne sont pas appuyés par des conventions précisant les conditions de rémunération et de remboursement. Le compte courant du présumé actionnaire « La Continentale des Pétroles et d’Investissements (CPI) est resté débiteur au 31 décembre 2018 et ce, depuis 2005, en l’absence de toute convention pour un montant de 7 828 026 195 FCFA. Ces différentes constations relevées pars les commissaires aux comptes revêtent un caractère significatif au regard de leur impact sur la lecture des états financiers et ont persisté dans le temps malgré les réserves exprimées dans les rapports antérieurs sur les exercices 2015 à 2017.