Le forum régional sur la santé communautaire dans le cadre des soins de santé primaire se tient à Cotonou, du 12 au 15 novembre 2019. Les différentes parties impliquées dans les systèmes des soins de santé primaire de l’Afrique de l’ouest et du centre ont répondu présentes à cet rendez-vous, qui a démarré par la cérémonie d’ouverture, hier à l’hôtel Azalai.
Nafiou OGOUCHOLA
« Ce forum qui rassemble les représentants de gouvernements, les gestionnaires de programmes, les experts, les partenaires, la société civile, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les acteurs communautaires et les communautés des donateurs, permet d’examiner les défis, de partager les meilleures pratiques, d’identifier les innovations, de renouveler des engagements et de mobiliser les partenariats et de financements, afin d’accélérer la réalisation des résultats clés pour les enfants les plus vulnérables et leurs familles ». C’est par ces mots que le représentant résident de l’Unicef au Bénin, Dr Claudes Kamenga a renseigné sur le bien-fondé de cette importante assise qui a réuni les acteurs des soins de santé primaire en Afrique de l’ouest et du centre ainsi que leurs partenaires, à Cotonou. A l’en croire, ce forum est le cadre idéal pour trouver des solutions aux difficultés qui handicapent le travail des acteurs dans le cadre de la santé communautaire. « Oui, nous avons des défis à relever pour renforcer les soins de santé primaire, afin d’atteindre la couverture sanitaire universelle. Le rôle des communautés et des approches basées sur la communauté dans l’amélioration des services de base est toujours éclipsée par l’approche traditionnelle centrée sur les infrastructures hospitalières. Ceci appelle à un nouveau paradigme dans lequel les services à base communautaire sont priorisés avec les communautés, afin d’améliorer l’efficacité des systèmes de santé dans le contexte aux ressources limitées », a-t-il informé. En effet, selon le représentant résident de l’Unicef au Bénin, l’extension des interventions essentielles pour la santé des enfants avec les services à base communautaire permettrait d’éviter 1.500.000 décès d’enfants de 1 à 59 mois, chaque année.
Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, lors de l’ouverture de ce forum n’a pas manqué de revenir sur le bien-fondé de cette rencontre. « Au cours des 40 dernières années et depuis la conférence d’Alma Ata, fondatrice des soins de santé primaire, des progrès considérables ont été enregistrés au niveau mondial dans l’amélioration de la santé et du bien-être des populations, avec une réduction significative de la mortalité maternelle, néo natale et infantile. Cependant, les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, confrontés aux défis de la transition démographique, de l’urbanisation rapide et des migrations, des conflits armés et l’insécurité ainsi que la multiplication des foyers épidémiques présentent les taux de mortalité les plus élevés soit 91 décès pour 1000 naissances vivantes chez les enfants de moins de 5 ans. Cette malheureuse réalité traduit la persistance de besoins importants d’accès aux services de soins de santé primaire et tout particulièrement à la santé communautaire », a-t-il affirmé.
De même, Benjamin Hounkpatin a confié : « … dans la perspective d’accélérer la marche vers la couverture sanitaire universelle… la santé communautaire reste une composante stratégique unique à laquelle la région de l’Afrique de l’ouest et celle du centre doivent recourir… La déclaration adoptée, à Astana en 2018 trace le cadre de l’engagement historique renouvelé en faveur des soins de santé primaire comme l’axe majeur de la couverture sanitaire universelle ».
Pour finir, le représentant résident de l’Unicef au Bénin a soutenu que, suite à la conférence internationale sur l’institutionnalisation de la santé communautaire organisée, en 2017 en Afrique du sud, des avancées notables ont été réalisées par des pays dans le cadre du renforcement des soins de santé primaire à base communautaire à savoir : le développement des politiques et des plans nationaux de santé communautaire par 20 pays ; la révision du profil de l’agent de santé communautaire par 6 pays ; l’intégration des indicateurs communautaires dans le système national d’informations sanitaires par 4 pays et la responsabilisation et l’autonomisation des communautés locales et des communautés dans la mise en œuvre et, la gestion des services de santé à base communautaire par 5 pays. Aussi, plus récemment, la conférence mondiale des soins de santé primaire a donné une impulsion importante aux efforts mondiaux pour étendre la couverture des soins de santé primaire. La déclaration d’Astana adoptée à l’unanimité par les membres-Etats et, prise en charge par les partenaires da la santé mondiale présente un renouvellement historique de l’engagement à cet important objectif, a-t-il fait croire.
Pendant ces quatre jours, les acteurs impliqués dans les systèmes de soins de santé primaire mettront leurs compétences à contribution afin d’ourdir des stratagèmes efficaces afin de l’améliorer pour de meilleurs rendements.