Au terme de la 59ème session du Comité exécutif et du Conseil d’Administration du Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (Cafrad), tenue le mardi 9 juillet 2024 à Rabat, au Maroc, le Bénin, représenté par le Dr Coffi Dieudonné Assouvi, a été porté à la tête de l’organisation intergouvernementale panafricaine. Une réussite attribuable à la diplomatie béninoise.
S.T.
Créé le 13 mai 1964 par les gouvernements africains, avec le soutien de l’Unesco, le Centre africain de formation et de recherches administratives pour le développement (Cafrad), 1er Centre panafricain de formation et de recherche sur le continent pour l’amélioration des systèmes d’administration publique et de gouvernance en Afrique évoluera, au cours des 04 prochaines années, sous le leadership du Représentant du Bénin, Dr Coffi Dieudonné Assouvi. Ainsi en a décidé le Conseil d’Administration de l’Organisation, à l’occasion de sa 59ème session déroulée à Rabat, le 09 juillet dernier. Soutenue par le gouvernement béninois qui a d’ailleurs, dépêché du 05 au 10 juillet 2024 une délégation conduite par la ministre du Travail et de la fonction publique à ce rendez-vous, le choix du candidat du Bénin s’explique par la qualité du projet présenté devant les membres de l’institution pour faire du Centre, un véritable outil de développement du continent.
Au total, 19 candidatures ont été enregistrées par l’institution. Le comité du Conseil d’administration du Cafrad a procédé à une présélection en trois étapes : d’abord, les dossiers incomplets ou reçus hors délai ont été écartés ; ensuite, les candidats sans le profil requis ont été éliminés, laissant 9 candidats éligibles ; enfin, les candidatures restantes ont été évaluées selon les critères requis.
Les candidats devaient avoir un diplôme universitaire (de préférence un doctorat), au moins 15 ans d’expérience, dont une partie en tant que dirigeant, et une expérience confirmée dans la formation, la recherche et la consultation, notamment en Afrique. De plus, ils devaient contribuer au développement de l’administration publique et de la gouvernance en Afrique. À l’issue de cette évaluation, le candidat du Bénin a obtenu la meilleure note (19/20), devançant quatre autres candidats de la RDC, du Burkina Faso, du Cameroun et de la Gambie. Les cinq premiers candidats ont été invités à présenter leur vision et leur projet de développement du Cafrad pour les quatre années de mandat devant le Comité exécutif et le Conseil d’administration le 9 juillet 2024. Une étape de laquelle Dr. Coffi Dieudonné Assouvi est sorti majeur, suivi des candidats du Cameroun et de la Gambie. Le Conseil d’administration, composé des ministres des États membres du Cafrad, a souhaité une nouvelle audition des trois candidats présélectionnés. Comme aux autres phases, il réussit à nouveau à convaincre le Conseil d’administration par son projet et ses compétences communicationnelles et diplomatiques, obtenant ainsi la majorité des voix (14 contre 7 pour le candidat gambien et 4 bulletins nuls, le candidat camerounais s’étant retiré). Le nouveau DG du Cafrad devra prendre fonction en septembre prochain.
Promouvoir une gouvernance plus humaine
En tant que première institution panafricaine dédiée à l’amélioration du système d’administration publique du continent, le CAFRAD a été initialement conçu pour accompagner la mise en place des administrations publiques africaines au sortir de l’indépendance, puis pour les réformer et les moderniser. Depuis lors, l’organisation s’est consacrée à l’innovation, à la modernisation et à la construction d’administrations pour une gouvernance publique responsable en Afrique. Le CAFRAD sert de centre d’excellence et de soutien aux actions des gouvernements et des organismes connexes dans le renforcement des capacités, l’innovation dans l’administration publique, et l’amélioration des services aux citoyens. Il accompagne les initiatives de progrès par une contribution intellectuelle, culturelle et scientifique pour une gouvernance publique responsable, transformative et plus humaine.
Le CAFRAD dispose de trois organes importants : le Comité exécutif, qui représente les cinq sous-régions africaines, le Conseil d’administration, composé des ministres de la Fonction publique des États membres (actuellement au nombre de 38, dont 28 représentés à la session), et le Directeur général, élu par le Conseil d’administration. Le poste de Directeur général du CAFRAD est vacant depuis le 1er juillet 2022, date de la fin du deuxième mandat du Pr. Stéphane Monney Mouandjo, de nationalité camerounaise. En novembre 2023, conformément aux dispositions de l’article 13 de la Convention d’établissement du CAFRAD, les États membres ont soumis la candidature de leurs ressortissants qualifiés au regard des critères exigés. Le Bénin a ainsi proposé la candidature du Dr. Coffi Dieudonné Assouvi, diplomate, universitaire et chercheur sur les questions d’intérêt pour l’Afrique.