Le 13e Comité de supervision du Fonds de développement urbain et municipal a intégré six nouvelles villes, dont l’agglomération du Grand Nokoué, dans le « Programme des villes africaines » visant à soutenir la planification des actions.
Aké MIDA
Le Grand Nokoué bénéficiera du programme d’accompagnement en planification urbaine du Fonds de développement urbain et municipal (Umdf) de la Banque africaine de développement (Bad). Il fait partie de six nouvelles villes intégrées au « Programme des villes africaines » par le treizième Comité de supervision dudit Fonds lors de sa réunion des 19 et 20 juin derniers à Tunis.
Comme les autres villes, le programme financera, pour l’agglomération du Grand Nokoué, poumon économique avec plus de 2,5 millions d’habitants et représentant un tiers du produit intérieur brut (Pib) du Bénin, la réalisation d’un diagnostic précis des points forts et des vulnérabilités, notamment au regard des enjeux économiques, sociaux, climatiques et de genre. Il s’agira ensuite d’identifier des projets d’infrastructures transformateurs autour desquels fédérer les bailleurs de fonds publics et privés, dans cette aire urbaine qui rassemble Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Sèmè-Podji, des villes de forte croissance en proie à des difficultés d’urbanisation, d’aménagement et de mobilité.
Le programme consiste à accompagner des villes africaines dans l’élaboration de plans d’investissement structurants à court, moyen et long termes. Le plan de travail pour l’année 2024 prévoit d’allouer plus de 4,7 millions de dollars pour faciliter l’identification et la maturation de projets d’infrastructures urbains. « La question du développement urbain est au cœur de la nouvelle stratégie décennale de la Banque 2024-2033, dont le Fonds de développement urbain et municipal est un instrument stratégique de mise en œuvre », selon Mike Salawou, directeur du Département infrastructures, villes et développement urbain à la Bad, cité dans un communiqué de presse de la Bad en date du 25 juin 2024. Cette stratégie, ajoute-t-il, comporte notamment des données et recherches issues de publications financées par le Fonds et ses partenaires.
Villes du futur
L’Afrique a besoin de villes vivables, saines, bien nourries, sûres, offrant un travail décent et une bonne qualité de vie, estime Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement. Le programme d’accompagnement en planification urbaine y contribuera, notamment à Kolwezi, ville minière du sud de la République démocratique du Congo, confrontée à une croissance urbaine rapide et à d’importants enjeux environnementaux ; Buffalo City, cité côtière sud-africaine pour laquelle la résilience climatique est une priorité ; Joal, une ville moyenne du Sénégal, qui cherche à davantage intégrer les enjeux environnementaux et sociaux dans son développement économique, indique le communiqué. Sont également concernées les villes de Juba, au Soudan du Sud, qui priorise la fourniture de services de base pour une population croissante et particulièrement vulnérable et Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, qui envisage de combiner des projets sur la résilience climatique, la mobilité urbaine et l’énergie durable.
L’Umdf finance à hauteur de 500 000 dollars l’élaboration d’un projet de centre de collecte et de retraitement des déchets dans la zone du Grand Tunis et à développer l’économie circulaire.
Fondé en 2019 et doté d’un budget de 50 millions de dollars, c’est un fonds fiduciaire administré par la Bad et dont les contributeurs sont : le Fonds nordique de développement, les gouvernements du Danemark, de l’Espagne et de la Suisse, et l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers. Le Fonds est appelé à jouer un rôle de catalyseur dans l’amélioration de l’accès des villes et des collectivités locales aux circuits de financement public et privé.