Promotrice et responsable du maquis « La princesse », Florentine Mitchozounou estime qu’il n’y a pas d’entrepreneuriat sans innovation. On peut entreprendre dans tout mais surtout, veiller à apporter sa touche. Dans ce numéro de votre rubrique, elle partage avec votre journal son expérience et ses ambitions dans l’entrepreneuriat.
Présentation
Je suis Florentine Mitchozounnou, promotrice des maquis « La Princesse » à Cotonou, Epkè et Porto-Novo.
Quelle est la spécificité du maquis la Princesse ?
Nous sommes dans la restauration et, nous nous sommes spécialisés dans le gbo-Kpètè. On le fait pour la vente en maquis et on prend aussi des commandes pour la restauration sur les évènements. On a des offres tout fourni et on peut également mettre à notre disposition les bêtes et, nous vous livrons le met. Nous avons donc une équipe de cuisiniers que nous pouvons mettre à votre disposition pour toute sorte d’évènements pour cette spécialité et bien d’autres au besoin.
Mais pourquoi cette orientation
Nous avons regardé autour de nous et, nous nous sommes rendu compte que beaucoup aiment certaines spécialités culinaires de chez nous comme le gbo-kpètè mais, ils ne savent pas où en trouver ou ils n’ont souvent pas le temps nécessaire pour l’apprêter eux-mêmes ou pour une consommation personnelle, ils se font trop de souci. Mais moi, j’ai eu la chance de grandir auprès de mon père qui fait du gbo-kpètè. Et quand j’ai commencé par grandir, j’ai décidé de prendre le relai. J’ai réfléchi ensuite pour mettre en place une organisation autour. Et je pu vous dire que beaucoup apprécient
Qui sont réellement vos clients ?
Nous n’avons pas une cible précise. Beaucoup viennent à nous. Je dois vous dire qu’avant que la pandémie du Covid-19 ne vienne au Bénin, des équipes de touristes blancs passent aussi manger ici notamment, les weekends et nos salles de fêtes sont occupées régulièrement. C’est donc apprécié. C’est pourquoi, j’ai décidé de mieux m’organiser et d’améliorer la prestation que ce qui est vu partout.
A peu-près combien de bêtes abattez-vous par jour ?
Nous passons à l’abattoir une dizaine de bête par jour.
Et comment ça se passe ?
Nous avons toute une équipe qui s’en charge. Nous avons un conseil vétérinaire qui vérifie les bêtes et certifie qu’on peut les abattre. Ensuite, une équipe du personnel du maquis s’occupe de l’abattage jusqu’à la mise en morceaux, et, c’est après cela que l’équipe de la cuisine intervient.
Environ combien de personnes employez-vous ?
Nous employons une vingtaine de personnes. Et c’est ceux qui font régulièrement partie de l’équipe. S’il faut compter les honoraires ou ceux que nous sollicitons pour des tâches de livraisons selon la taille de la commande et autres, nous employons une trentaine de personnes.
C’est donc toute une organisation
Exactement ! Et c’est ce que je soulignais tout à l’heure. Nous n’avons pas voulu faire les choses comme les autres. Il y a donc un travail à la chaîne et chacun sait à quel niveau il doit intervenir. D’ailleurs, nous ambitionnons nous installer un peu partout dans le pays car, les gens nous sollicitent beaucoup.
Pendant qu’on y est, quelle sont vos ambitions dans le secteur ?
Nous nous sommes engagé à mettre en place une entreprise sérieuse. Et dans cette chaine, nous comptons être autonomes. Vous prenez la filière volailles par exemple, il y en a qui sont sur toute la ligne, de l’élevage jusqu’à la commercialisation après abattage. C’est aussi notre ambition. Nous souhaitons donc que les choses puissent s’améliorer et qu’il y ait moins de taxes et d’imposition et nous allons ici et ailleurs, porter loin cette spécialité culinaire de notre pays le Bénin. S’il y a lieu de nous accompagner dans ce sens aussi, nous sommes ouverts.
Vous rencontrez sûrement des difficultés, parlez-nous en.
La principale difficulté, c’est l’approvisionnement en mouton. On fait trop de tracasserie. Et c’est souvent cher. C’est pour cela que nous réfléchissons à nous autonomiser en créant une section élevage. Je vous ai dit tout à l’heure qu’on a un conseil vétérinaire. Cela a un coût. Nous avons donc de grande ambitions et, s’il y a les moyens, nous rêvons vraiment grand. L’autre difficulté, qui n’est que passagère, c’est cette situation de pandémie. Cela agit sur la bourse de nos clients et perturbe un peu le marché.
Mais avec combien avez-vos démarré cette entreprise ?
Vous vous en doutez. C’est avec un seul mouton nous avons démarré et sur un seul site. Je n’ai plus souvenance du coût exact investi mais ce n’était pas trop aussi. C’est avec l’intérêt de certains consommateurs qui nous invitent souvent à nous rapprochez d’eux que nous avons commencé par étendre nos kiosques dans d’autres localités. Certains nous ont repéré sur certaines manifestations dans d’autres villes du pays et ont souhaité que nous venions nous installer dans leur localité. Mais tout cela a un coût. Donc, on y réfléchit.
C’est sans doute une réussite, mais quel est votre secret ?
Sourire!!! Le seul secret, c’est la qualité de ce que nous faisons. On parle du mangé. Donc, il faut intéresser par la qualité. Et quand le consommateur apprécie, il reviendra, il recommandera des gens et, c’est cela notre secret ; notre savoir-faire. En plus, il y a la qualité de l’accueil. Quand quelqu’un qui vient manger chez vous ne se sent pas bien accueillir, il ne reviendra plus.
Avez-vous l’impression que vous contribuez à l’économie ?
Bien sûr. Nous avons même la certitude car, nous payons des impôts, nous employons nombre de personnes et nous aidons beaucoup à régler leur problème gastronomique pour vite retourner à leur service. Donc, nous apportons notre part pour une économie prospère.
Votre conclusion
Je vais juste inviter les béninois à nous faire confiance. Que ceux qui ont la possibilité de nous accompagner à nous installer ailleurs, qu’ils viennent nous voir. A tous ceux qui nourrissent des ambitions, je leur demande de chercher à embrasser des prestations spécifiques et de toujours réfléchir à apporter leur part d’innovation. C’est comme cela on peut réussir et impacter son environnement en participant à l’économie nationale.
Réalisation : Bidossessi WANOU
Restauration au Bénin
Gbo-kpètè, une spécialité culinaire aux atouts économiques
Le Bénin est riche de plusieurs atouts dont notamment, ses spécialités culinaires appréciées de tous. Dans un contexte où le taux de chômage s’en va grandissant, certains ont vite compris l’importance d’aller à l’auto-emploi. Au cœur des grandes villes, d’autres ont opté pour la promotion de la cuisine africaine à travers de mets authentiquement locaux que raflent même les touristes étrangers. Incursion dans l’univers du Gbo-kpètè à Cotonou.
Bidossessi WANOU
Dans les rues de certaines villes béninoises, des restaurateurs font le plaisir de plusieurs papilles. Les adulateurs du goût culinaire africain n’hésitent pas à satisfaire leur plaisir dans ces milieux où la spécialité africaine fait saliver. Contrairement à l’habitude, on en rencontre de plus en plus spécialisé. Si ce n’est pas le « atchièkè », c’est du « spaghetti », le « haricot » ou encore, le « gbo-kpètè » (spécialité culinaire du Bénin faite à base de la viande du mouton et du sang de l’animal) ou la « han-kpètè » (fait à base du Porc et son sang). Dans un pays où certains en raison de leur conviction religieuse prennent garde, certains de ces choix culinaires à développer en restauration ont pris par endroit le dessus. Initiative personnel, héritage, chacun semble avoir de bonne raison d’évoluer dans ce secteur. C’est le cas de Dame Florentine Mitchozounou, promotrice du maquis la princesse qui a hérité de cet art culinaire: « C’est un héritage. C’est mon géniteur qui faisait du gbo-kpètè et j’ai grandi à ses côtés. Je me suis rendue compte que cela a marché très bien et, c’est de là que j’ai pris le relai ». Contrairement à l’habitude dans d’autres maquis, Florentine ne sert que cette spécialité. Elle dispose d’un important réseau et a mis en place une entreprise qu’elle entend développer progressivement.
Une entreprise pourvoyeuse
Dans sa prestation, Florentine explique employer plusieurs personnes. « Tout ce qu’on fait, c’est des gens qui nous accompagnent. Nous disposons d’une équipe qui se dévoue à l’abattage, car, nous abattons une dizaine de bêtes journellement. La cuisine et le service, c’est aussi d’autres équipes qui s’en occupent. Nous avons également des partenaires dans l’élevage et donc, c’est toute une entreprise vous voyez-ici car, nous employons au moins une trentaine de personne à travers nos différents sites ». Selon Florentine, la spécialisation leur permet de mieux se concentrer. « Choisir une seule chose et bien la faire, c’est notre crédo. Au delà du maquis, nous prenons des commandes pour les manifestions. Nous avons décidé donc de ne pas nous disperser mais plutôt, de nous imposer dans ce domaine » a-t-elle fait savoir avant d’ajouter « qu’il s’agit d’un secteur qui, bien organisé, soulagerait le chômage de plusieurs centaines de jeunes ». Rencontré sur les lieux, Chantal, une européenne expatriée au Bénin dit raffoler cette spécialité pour son goût. « Le Bénin a un plateau culinaire riche en spécialités, toutes autant nutritives qu’il importe de valoriser » a-t-elle témoigné avant d’ajouter qu’elle s’efforce déjà à apprendre certaines pour changer souvent de menus à table en famille.