La Banque Ouest africaine de développement célèbre ce 14 novembre 2018 et ce sur deux jours, son 45ème anniversaire, à Lomé, la capitale togolaise. Ceci, à travers un forum dont le thème est : « L’énergie solaire dans l’économie des pays de l’UEMOA : état des lieux, enjeux et politiques ». Retour sur le parcours de la banque de développement de l’espace UEMOA.
Joël YANCLO
14 novembre 1973 – 14 novembre 2018. Exactement 45 ans jour pour jour que la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD) a été portée sur les fonts baptismaux sous la forme d’un établissement public à caractère international. C’est une institution spécialisée commune aux (08) huit États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle a pour objet, la lutte contre la pauvreté, la promotion du développement équilibré des États membres et la réalisation de l’intégration régionale. Son siège est établi à Lomé (Togo), mais elle dispose d’une mission résidente dans chacun des sept (07) autres États membres. La BOAD vise à « promouvoir le développement équilibré des États membres et de contribuer à la réalisation de l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest » en finançant des projets prioritaires de développement rural, infrastructures de base, infrastructures modernes, télécommunications, énergie, industries, transport, agro-industries, tourisme et autres services. Pour ses noces en vermeil, la BOAD consacre la célébration à la réflexion autour de l’énergie solaire dans l’économie des pays de l’UEMOA, par le biais d’un forum de haut niveau dont l’objectif est de passer en revue diverses problématiques liées à la thématique des énergies renouvelables et particulièrement de l’énergie solaire. A l’ordre du jour, des panels qui permettront de passer en revue diverses problématiques liées à la thématique des énergies renouvelables et particulièrement de l’énergie solaire notamment l’état des lieux du marché et de l’écosystème en lien avec les stratégies pour le développement de l’énergie solaire en zone UEMOA, le bilan des interventions de la BOAD dans le développement de l’énergie solaire ainsi que les expériences de ses partenaires que sont la BAD, l’AFD, la BEI, la Banque mondiale, etc., la mobilisation des ressources et des savoir-faire pour le financement de l’énergie solaire. Le forum de haut niveau regroupera des membres des gouvernements des Etats membres ainsi que les institutions de la zone, les partenaires au développement, les Banques et les ONG œuvrant dans le domaine de l’environnement et de la promotion des énergies renouvelables. Aussi, dans le cadre de cette célébration, un concours photo portant sur les projets financés par la Banque dans l’Union et un autre visant à récompenser des « Start Up » évoluant dans le domaine de l’Energie solaire sont au programme et les meilleurs seront récompensés au cours des présentes manifestations.
Les performances de 2017
En 2017, l’Afrique subsaharienne a amorcé une reprise de la croissance économique, en profitant notamment d’une croissance mondiale plus forte, d’une progression des prix des produits de base, de même que d’une amélioration de l’accès aux marchés. La croissance de l’activité y a été de 2,8% contre 1,4% en 2016. Au niveau de l’UEMOA, les performances économiques se sont consolidées. Le taux de croissance du PIB est ressorti à 6,7%, après 6,5% en 2016, reflétant le dynamisme des activités commerciales, celui des services et des BTP, de même qu’une bonne tenue de la production agricole dans la plupart des Etats membres. C’est dans ce contexte que la BOAD a poursuivi son soutien aux économies de l’Union, avec la mise en place de concours d’un montant global de 557,6 milliards FCFA, en hausse de 11,4% par rapport à 2016. Les financements à long ou moyen terme se sont établis à 477,9 milliards FCFA, et 71,1 milliards FCFA ont été consacrés à des opérations de court terme, celles-ci visant à mieux accompagner les opérateurs économiques dans la diversité de leurs besoins de financement. Des participations ciblées, pour un montant de 8,6 milliards FCFA, ont également été prises au capital de banques et d’entreprises. Ces différents financements contribueront à la réalisation d’importants projets d’investissements, dans des domaines prioritaires tels que l’énergie, l’agriculture, le transport, les infrastructures routières, portuaires ou aéroportuaires, ou encore la maîtrise du cycle d’exploitation des entreprises. Au nombre des opérations de l’exercice, il y a un projet régional de promotion de l’habitat social, que la BOAD a mis en route avec le soutien du Groupe de la Banque mondiale. En effet, face aux difficultés qui entravent l’accès au logement du plus grand nombre des ressortissants de l’Union, la Banque a œuvré à l’avènement du projet UEMOA / Banque mondiale de promotion du financement de l’habitat ‘’abordable’’. Ledit projet a notamment pour objectif la promotion, sur cinq (05) ans, de 50.000 nouveaux prêts hypothécaires à vocation sociale, l’offre d’une assistance technique visant une amélioration du savoir-faire régional en matière d’ingénierie technique et financière applicable aux programmes nationaux de logements sociaux. Les conventions signées ont porté sur un montant global de 155 millions de dollars, dont 130 millions de dollars ont été empruntés par la BOAD, auprès de la Banque mondiale, puis rétrocédés à la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire de l’UEMOA (CRRH-UEMOA), qui sera la cheville ouvrière de ce projet. Quant aux 25 millions de dollars complémentaires, ils ont été mobilisés sous la forme d’un don logé auprès de la Commission de l’UEMOA. Les nouveaux financements accordés en 2017 portent le cumul des engagements nets de la Banque à 4914,8 milliards de FCFA au 31 décembre 2017, pour 1107 opérations. En ce qui concerne les décaissements de l’exercice, ils ressortent à 309,6 milliards de FCFA et portent le cumul à 3082 milliards de FCFA, soit un taux de décaissements cumulés de 62,7%. En matière de mobilisation de ressources, la Banque a réalisé sa deuxième émission d’emprunt sur le marché financier international. L’opération a porté sur un montant de 850 millions de dollars, soit 479,3 milliards de FCFA, pour une maturité de 10 ans. Elle a été facilitée par le rating Investment grade dont jouit la BOAD depuis 2015. Par ailleurs, quatre (04) conventions bilatérales ont été signées avec des partenaires, pour 233 millions d’euros (152,8 milliards de FCFA). Au cours de l’exercice, la Banque a également obtenu ses premiers résultats en matière de mobilisation des ressources de don auprès de fonds environnementaux (le FEM et le FA notamment). 6,2 milliards de FCFA ont ainsi été recueillis, pour le financement de « projets climat », dans le domaine des énergies renouvelables et celui de l’agriculture climato-intelligente. Au plan interne, la conduite du chantier portant sur la mise en place d’un dispositif ad hoc de pilotage financier se poursuit. Le résultat de l’exercice a été bénéficiaire de 13,2 milliards de FCFA, contre 10,5 milliards de FCFA à fin 2016 (+25,7%). Il vient en renforcement des fonds propres.
Encadré 1 :
Faits marquants de l’année 2017 à la BOAD
28 février
Organisation d’un atelier régional sur le logement ‘’abordable’’. La Banque mondiale, la Facilité FIRST Initiative, la BOAD et la CRRH-UEMOA ont organisé, le mardi 28 février au siège de la BOAD à Lomé (Togo), un atelier régional de validation d’une étude sur le financement du logement abordable dans les Etats membres de l’UEMOA. Les conclusions de cette étude sont présentées dans la partie II du présent rapport annuel. Ont participé à l’atelier, des Ministres et d’autres représentants des Etats membres de l’Union, des représentants d’institutions communautaires, de l’APBEF, d’associations professionnelles des SFD, de même que des promoteurs immobiliers opérant dans l’UEMOA.
25 au 31 mars
Participation de la BOAD à la 12ème Conférence des Parties à la Convention d’Abidjan Du 25 au 31 mars, la Banque a participé à la 12ème Conférence des parties à la Convention d’Abidjan. L’Initiative est relative à la gestion ainsi qu’à la mise en valeur de l’environnement marin et côtier de la Côte Atlantique, pour les sous-régions Afrique de l’Ouest, Centre et Sud. En marge de l’événement, la Banque a pris part à l’atelier du West Africa Coastal Areas (WACA) Management Program (programme de gestion du littoral ouest africain), lequel s’est tenu du 25 au 26 mars. Le programme régional WACA est conçu comme un plan structurant, qui devrait aboutir à des projets d’investissements multisectoriels d’adaptation au changement climatique. Quelques projets de cette nature sont déjà en préparation. Cinq pays de l’UEMOA sont parties prenantes du programme WACA et de la Convention d’Abidjan. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Sénégal et du Togo. La BOAD pourrait servir d’entité de mise en œuvre de projets régionaux financés dans le cadre du programme WACA.
30-31 mars
Co-organisation d’un atelier de l’AFRACA.
Avec le Secrétariat général de l’AFRACA, la BOAD a co-organisé à son siège, les 30 et 31 mars, un atelier dont l’objectif était d’échanger sur les principales conclusions d’une étude de faisabilité portant sur une formation en finance agricole à destination des membres francophones de l’AFRACA. Une telle formation est envisagée à l’instar de ce qui se fait à la Kenya School of Monetary Studies (KSMS) pour les membres anglophones. L’étude aboutira à la mise en place d’un certificat professionnel en finance agricole. Ont pris part à l’atelier, des gouverneurs de banques centrales, des représentants d’institutions bancaires et d’établissements financiers, des PTF (AFD, FAO, ADA, …), etc. Il est envisagé que la BOAD abrite la formation en finance agricole pour les membres francophones de l’AFRACA. La rencontre a été précédée d’une table ronde des gouverneurs de banques centrales. A cette occasion, les gouverneurs ont procédé à un partage d’expériences en ce qui concerne les modèles de finance agricole et la couverture des risques. Ils ont également échangé sur les investissements d’impact.
12 juin
La BOAD arrange un financement de 84,8 millions d’euros pour la construction d’une centrale thermique de 90 MW à Kayes, par la Société Albatros Energy Mali. Dans le cadre de son soutien à la production indépendante d’énergie dans l’UEMOA, la BOAD, en qualité d’arrangeur principal et de prêteur, a mobilisé 84,8 millions d’euros (55,6 milliards de FCFA) en faveur de la société Albatros Energy Mali, pour la construction d’une centrale thermique de 90 MW à Kayes. Le closing du financement est intervenu le 12 juin 2018. Les concours bancaires syndiqués par la BOAD représentent environ 70% du coût total du projet, qui s’élève à 123 millions d’euros. Le projet permettra d’augmenter d’environ 25% les capacités de production d’électricité du Mali. Il contribuera à résorber le déficit énergétique du pays, à accroître le taux d’accès à l’électricité, et à réduire le coût de production de l’électricité.
20 juillet
2ème émission de la BOAD sur le marché financier international. La Banque a procédé au lancement d’un 2ème eurobond en juillet 2017. La nouvelle opération a permis de mobiliser 850 millions de dollars, sur une maturité de 10 ans. Les obligations ont été émises avec un taux de rendement de 5,25% et un coupon annuel de 5%. L’opération a ensuite fait l’objet d’un swap en euro.
06 au 16 septembre
Participation à la 13ème Conférence des Parties à la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). La BOAD a participé à la COP 13 de la CNULCD, à Ordos (Chine). La conférence a adopté 37 décisions liées à la désertification, à la dégradation des terres, la sécheresse, la neutralité de la dégradation des terres, de même qu’à l’alignement des objectifs et programmes d’action de la Convention sur les Objectifs du Développement Durable des Nations-Unies (ODD). Cette conférence a surtout connu le lancement du Fonds LDN (Land Degradation Neutrality), dédié au financement du secteur privé dans le cadre de la neutralité en termes de dégradation des terres.
07 septembre
Lancement officiel du modèle d’évaluation comparative de l’URDPPP (Unité Régionale de Développement de Projets en Partenariat Public-Privé). L’URDPPP, logée dans les locaux de la BOAD, a procédé au lancement ainsi qu’à une remise officielle, aux Etats membres de l’UEMOA, d’un modèle financier d’évaluation comparative, un outil d’aide à la décision en matière de PPP. Une cérémonie de lancement tenue à Lomé au siège de la BOAD, le 07 septembre, a connu la participation des huit (08) Responsables de Cellules PPP Nationales, de même que celle de représentants d’institutions telles que la BAD, l’AFD, la BIDC, la Commission de l’UEMOA et le PPDU.
02 octobre
Journées AFD/BOAD. Le Groupe de l’AFD est l’un des premiers partenaires financiers de la BOAD. Dans le cadre de l’approfondissement de leur coopération, les deux institutions organisent périodiquement, et alternativement à Paris puis Lomé, des rencontres auxquelles prennent généralement part leurs premiers responsables. Lesdites rencontres ont pour objet le partage d’expériences et la recherche de voies de renforcement du partenariat. La dernière édition de ce type de rencontres a eu lieu le 02 octobre à Paris, au siège de l’AFD.
23 octobre
Signature de conventions relatives au financement partiel du projet d’implantation et d’exploitation d’une centrale photovoltaïque de 50 MWc en BOOT à Kita au Mali. Le projet concerné a pour objectif la mise en place et l’exploitation de la plus grande centrale photovoltaïque d’Afrique de l’Ouest. Il permettra d’alimenter environ 92 000 foyers par an, tout en évitant l’émission annuelle de 51 744 tonnes de CO2. Avec la signature des conventions de prêt y relatives, la Banque réaffirme son engagement à financer des projets d’énergies renouvelables contribuant à la réduction d’émissions de gaz à effet de serre ou d’autres formes de pollution.
06 au 17 novembre
Participation à la 23ème Conférence des Parties à la CCNUCC. La Banque a participé à la 23ème Conférence des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CoP23), tenue du 06 au 17 novembre à Bonn (Allemagne). Cette participation s’est faite en sa double qualité d’observateur et d’institution de financement d’activités du climat. Les Parties ont adopté 31 décisions, dont 24 dans le cadre de la Conférence des Parties et 7 dans le cadre des Parties au Protocole de Kyoto (CMP). A cette CoP23, la Banque a eu plusieurs rencontres bilatérales ou multilatérales. Elle a également co-organisé un side-event, sur la problématique du financement des Contributions Déterminées au niveau National (CDN). Les partenaires à l’initiative ont été la Commission de l’UEMOA, la CEDEAO, le CILSS et l’IFDD.
30 novembre
Le FEM approuve techniquement la note conceptuelle d’un projet de gestion de déchets ayant la BOAD comme entité d’implémentation. Réuni en novembre 2017, au titre de sa 53ème session, le Conseil d’Administration du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a approuvé la note conceptuelle d’un projet soumis par la BOAD. Il s’agit d’un projet régional de gestion durable de déchets et de réduction d’émissions d’UPOPS ainsi que de Mercure, dans six pays de l’UEMOA. Le coût global du projet est d’environ 49,6 milliards de FCFA. Le FEM apporte un appui sous forme de don, pour 9,2 milliards de FCFA, la BOAD et d’autres bailleurs mettent en place des cofinancements de 34,5 milliards FCFA et les pays bénéficiaires participent à hauteur de 6,4 milliards FCFA. Le projet contribuera à la promotion d’une économie circulaire dans le domaine de la gestion de toutes formes de déchets solides.
07 décembre
Participation à l’inauguration de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Dakar. Le Président de la République du Sénégal, S.E. Macky Sall, entouré notamment de ses pairs du Gabon, de la Guinée Bissau et de la Gambie, a procédé le 07 décembre à l’inauguration de l’AIBD. D’un coût global de 424 milliards de FCFA et d’une capacité de 3 millions de passagers / an, extensible à 10 millions, l’infrastructure a été cofinancée par la BAD, la BID, l’AFD, le Fonds saoudien pour le développement (FSD), le Fonds de l’OPEP, l’IDC et la BOAD. La Banque y a contribué pour 17 milliards de FCFA, sous la forme d’un prêt. Avec cette réalisation, le Sénégal dispose d’un aéroport plus moderne, plus sûr et à la pointe de la technologie. L’infrastructure permettra à Dakar d’absorber plus aisément un volume croissant de trafic aérien.
11 – 12 décembre
La BOAD adhère à l’initiative Climate Action in Financial Institutions. En marge du « One Planet Summit », tenu à l’occasion du deuxième anniversaire de l’Accord de Paris sur le Climat, la BOAD a participé au « Mainstreaming » conjointement organisé par l’AFD et l’IDFC (International Development Finance Club). Au cours de l’évènement, la BOAD a adhéré à l’initiative Climate Action in Financial Institutions, lancée en 2015 à la COP 21. L’initiative visée regroupe plus d’une trentaine d’institutions financières publiques et privées, qui s’engagent à mettre en œuvre cinq (05) principes volontaires pour l’intégration du climat dans les stratégies, programmes et opérations, en vue d’obtenir de meilleurs résultats durables à court, moyen et long termes. Les principes visés sont entre autres l’élaboration d’une stratégie climatique, la gestion des risques climatiques, la promotion d’objectifs intelligents face au climat, l’amélioration de la performance climatique, une restitution publique de son action climatique. Ces principes ont pour but d’aider les institutions financières à soutenir le développement à faible intensité de carbone et résilient au climat.
13 – 14 décembre
Participation à la table ronde du Niger sur le financement du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2017-2021.
Les 13 et 14 décembre, la BOAD a participé à la Table ronde des partenaires du Niger pour le financement du PDES. Organisée par le Gouvernement du Niger, avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers tels que la Banque mondiale, la manifestation avait pour but de mobiliser les partenaires du pays, de même que d’autres investisseurs publics et privés, autour du financement du PDES
Encadré 2 :
Ils ont dirigé la BOAD
Pierre Claver DAMIBA (1975-1981)
Banquier de formation et de métier, le burkinabè Pierre Claver DAMIBA fut ministre du Plan sous Sangoulé Lamizana à l’âge de 28 ans, avant de rejoindre la direction de la Caisse nationale des dépôts et des investissements du Burkina Faso qui sera rachetée plus tard par la Société Générale. Pendant qu’il dirigeait cette structure, Pierre Claver Damiba est nommé premier président de la Banque Ouest africaine de développement (BOAD), à Lomé. Il y a passé cinq (05) ans avant de rejoindre Washington où il a été fait conseiller du Vice-président de la Société financière internationale (SFI).
Abou Bakar Baba-Moussa (1982-1994)
Volontariste, feu Aboubacar Baba Moussa, patron de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) de 1982 à 1994, était persuadé qu’il faut moderniser l’établissement pour le placer au service du développement de l’espace communautaire. Et, il va travailler dans ce sens avec la première émission obligataire ouest-africaine avec l’aide de la Banque nationale de Paris (BNP). Ce qui permet à la BOAD de lever 4 milliards de F CFA, tout en offrant une rémunération correcte à l’épargne disponible dans les sept (07) pays de l’union.
Thomas Boni Yayi (1995-2006)
La priorité de Boni YAYI en prenant les rênes de la BOAD en 1995 était de corriger tout d’abord certaines imperfections inacceptables à ses yeux. Les résultats ne se font pas attendre. Entre 1995 et 2004, les niveaux d’activité et les décaissements annuels ont été multipliés par cinq pour atteindre respectivement 80 et 70 milliards de FCFA. Les concours octroyés au cours de cette décennie représentent 75% des financements accordés depuis le démarrage des activités de la Banque. Ils s’étendent à tous les secteurs de la vie économique et sociale des pays de l’Union à travers des projets d’infrastructures et d’autres actions devant concourir à la réduction de la pauvreté. Le capital de la banque a quintuplé, passant ainsi de 140 milliards en 1994 à 700 milliards de FCFA en 2005. Il reconnaît le rôle prépondérant joué par la BCEAO et son Gouverneur BANNY, principal actionnaire. La République Populaire de Chine et l’Inde, deux grandes puissances asiatiques deviennent actionnaires non régionaux de la BOAD venant se joindre à la France, la Belgique, l’Allemagne, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et la Banque Africaine de Développement (BAD). Les concours d’emprunts et concours non remboursables passent de 147 milliards en 1994 à 421 milliards en 2005.
Issa Coulibaly (intérim) (2006-2008)
Abdoulaye Bio Tchané (2008-2011)
Nommé en janvier 2008 par la conférence des chefs d’État de l’UEMOA à la présidence de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour succéder à son ancien président, Thomas Boni Yayi, devenu président de la République du Bénin d’Avril 2006 à Avril 2016, Abdoulaye Bio Tchané entreprend le premier plan stratégique de la BOAD visant à élargir le champ d’intervention de la banque ainsi que le volume de ses engagements. Il ouvre la BOAD au crédit carbone, aux crédits à court terme notamment pour les produits agricoles et les produits stratégiques ; il introduit la rentabilité comme élément de gestion de la banque; rajeunit le personnel de la banque. L’un de ses plus grands succès est d’avoir redonné au personnel de la banque, des perspectives nouvelles pour l’institution, d’avoir accru substantiellement ses profits et d’avoir amélioré la compétitivité de l’institution sur le marché de l’emploi.
Christian Adovèlandé (depuis 2011)
Christian Adovèlandé est l’un des fers de lance du développement sous-régional de ces dernières décennies. En témoigne son parcours professionnel toujours au cœur de l’économie et du développement de l’Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, il a dirigé la BOAD sous le couvert du renforcement de la capacité d’intervention de la banque à travers une augmentation de capital de 500 millions de dollars qui lui donnera de l’envergure. Parmi les projets à son actif depuis qu’il est à la tête de la banque, l’on peut citer entre autres l’interconnexion électrique Mali-Côte d’Ivoire de la société Energie du Mali (EDM) ; l’électrification des localités de Bakel, Selibaly et Goureye, au Sénégal, de la Société de Gestion de l’Energie de Manantali (SOGEM) ; l’extension des capacités de la centrale thermique de CIPREL SA en Côte d’Ivoire (CIPREL IV A), ou encore l’extension en cycle combiné des capacités de production de la centrale thermique d’Azito par la société Azito Energie SA en Côte d’Ivoire. Avec la gestion du FDE assurée par la BOAD. A ce titre, le fonds bénéficie des principes de gouvernance de la BOAD…