De 25,73% le soutien des banques au secteur privé a fortement baissé en passant à 14,05% au Bénin de 1990 à 2016, soit une chute de 11,68%. C’est ce que révèle le document d’Etudes et du recherche sur l’analyse en réseau de l’intégration du marché interbancaire dans l’Union économique et monétaire Ouest africaine(Uemoa).
Le soutien des banques au secteur privé au Bénin a chuté 11,68%. L’évolution du ratio crédit octroyé au secteur privé sur le crédit domestique net montre que le crédit domestique est en baisse au Bénin. Selon le document d’études et de recherche sur l’analyse en réseau de l’intégration du marché interbancaire dans l’Union économique et monétaire Ouest africaine(Uemoa) de Marie Louise DJIGBENOU-KRE et publié par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Bceao), le crédit des banques octroyé au secteur privé a baissé au Bénin de 25,73% à 14,05%. En effet, selon les résultats ont montré que le crédit des banques domestiques au secteur privé ne permet-il pas au Bénin et aussi aux pays membres de l’Union de mieux saisir les externalités escomptées des investissements publics sur les investissements privés. Ainsi, en relation avec le résultat qui indique un effet nul du crédit sur les investissements privés, il est proposé que le financement du secteur privé se fasse par la mobilisation d’un fonds spécifique financé par les capitaux publics et/ou privés. Ce fonds peut être logé dans un segment spécifique des banques commerciales qui seront responsables de sa gestion en coopération avec un agent de l’État. En fonction du niveau des capitaux mobilisés, les banques secondaires pourront faciliter l’accès au crédit aux entrepreneurs privés orientés dans les secteurs jugés stratégiques pour les différents pays de l’Union. Il faut signaler que l’objectif de cette étude a été de comprendre pourquoi les résultats empiriques dans l’examen des externalités des investissements publics sur les investissements privés ne sont pas toujours en phase avec les conclusions théoriques des modèles de croissance endogène. Après un développement théorique de la relation entre investissements privés et publics basée sur le modèle de Barro (1990), les données de l’Uemoa couvrant les périodes 1975-2010 et 1975-2016 ont été utilisées pour confronter les résultats théoriques aux faits empiriques. Par ailleurs, ce qui concerne les autres pays membres de l’Uemoa, l’évolution du ratio crédit octroyé au secteur privé sur le crédit domestique net montre que le crédit domestique est majoritairement dirigé vers le secteur privé. En effet, les données indiquent que plus de 89% du crédit des banques domestiques est orienté vers le secteur privé. Autrement dit, les dépenses publiques, notamment les investissements publics, sont en grande partie financés par des ressources autres que le crédit à l’économie des banques nationales. Pareillement, les données de la Banque mondiale (2018) montrent que ce ratio est légèrement inférieur sur la période de 1975 à 1989 par rapport à celle de 1990 à 2016 avec des moyennes respectives de 88,7% contre 90,17%. Les PAS n’ont pas pu booster le secteur privé. A titre d’exemple, l’effort des banques dans le soutien de l’activité économique s’est situé à un niveau relativement faible (18,94% du PIB) dans l’UEMOA. Le document de recherche montre que le soutien des banques au secteur privé a fortement baissé passant de 23,89% entre 1975 et 1989 à 16,22 % du PIB en moyenne sur la période de 1990 à 2016. Durant la seconde période, le crédit des banques octroyé au secteur privé a baissé dans tous les pays membres de l’Union. Il passe de 37,97% à 18,23% en Côte d’Ivoire, de 25,73% à 14,05% au Bénin, de 30,23% à 22,34% au Sénégal et de 15,22% à 8,48% du PIB au Niger.
Que comprendre de la baisse d’octrois de crédits des banques dans l’espace Uemoa?
Les conclusions de la recherche de Marie Louise DJIGBENOU-KRE font état de ce que, il ressort qu’en présence d’externalité, la relation entre les investissements privés et publics est probablement non linéaire. La probabilité pour que cette relation soit linéaire est très faible, et s’observe sous des conditions restrictives comme l’indique l’équation. De plus, sur le plan empirique, les investigations économétriques dans l’UEMOA montrent que la forme non linéaire est préférable à la forme linéaire. En effet, les résultats des modèles non linéaires estimés sont en phase avec les prédictions théoriques des modèles de croissance endogène, qui soutiennent l’existence d’une externalité positive des investissements publics sur les investissements privés à long terme. De plus, ils mettent en exergue des niveaux endogènes de l’effort d’investissement public qui se situent entre 7,05 et 8,30% du PIB. L’Evolution des taux d’investissement privé, public et la croissance économique dans l’Uemoa montrent que les banques ont financé peu les activités économiques du secteur privé. En effet, avec une formation brute du capital fixe inférieure à 25% du PIB dans tous les pays à l’exception du Togo, les performances économiques ont été médiocres avec des taux de croissance économique inférieurs à 5% dans tous les pays de l’Union. De manière spécifique, il ressort que les investissements privés ont été supérieurs aux investissements publics dans tous les pays de l’Union. De plus, avec un effort d’investissement public de 9,00% du PIB, le Burkina Faso a été le pays le plus performant (taux de croissance économique de 4,76%). Pour un examen minutieux de l’évolution des investissements privés et publics dans l’Union, deux périodes sont identifiées à savoir avant et après les PAS. Dans l’ensemble, entre les périodes 1975-1989 et 1990-2010, il est observé une baisse de la croissance économique uniquement dans les pays où l’effort d’investissement public a baissé de plus de la moitié à savoir la Côte d’Ivoire et le Togo qui ont enregistré des investissements publics de 8,7% et 12,9% du PIB avant 1990 contre 3,1% et 5,3% respectivement à partir de 1990. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, Ouattara (2011) affirme que la hausse des investissements publics à la fin des années 1970 a été rendue possible grâce au budget spécial d’investissement et d’équipement d’une part, et aux fonds spéciaux d’autre part, rendus crédibles par la balance commerciale excédentaire des produits de rente. Par ailleurs, cette étude a permis de connaitre le vrai visage des banques dans l’espace communautaire. Des réformes économiques s’avère nécessaire pour booster le développement du secteur privé notamment les Petites et moyennes entreprises(Pme) et les Petites et moyennes Industries(Pmi) qui peinent toujours a trouver de financement auprès des institutions financières.
Abdul Wahab ADO