Il y a six (06) mois, soit depuis le 20 août 2019 qu’elles sont fermées, les frontières du Nigéria qui continuent d’être au centre des débats au niveau de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Réunis à Ouagadougou, les ministres de l’intégration et du commerce de ladite zone ont fait des propositions de sortie de crise aux Chefs d’Etat de la Cedeao.
Sylvestre TCHOMAKOU
Face aux conséquences de plus en plus lourdes de la fermeture des frontières terrestres du Nigéria sur l’économie des pays de l’Afrique de l’Ouest, les ministres de l’intégration et du commerce de la Cedeao ont opté pour la carte nationale d’identité biométrique. C’est ce qui ressort de l’assise tenue à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette situation qui perdure de trop dans un espace où le marché commun est promu, loin d’impacter seulement les produits prohibés, a un revers tout aussi négatif sur les produits bénéficiant de l’agrément du libre-échange. Selon les dires de Salou Djibo, Président de la « Task force », rapportés par RFI, il existe des solutions plus simples et plus faciles à mettre en œuvre pour gagner la confiance du Nigéria. Pour lui, « Le déploiement de la carte nationale d’identité biométrique permettant de doter un grand nombre de citoyens d’un document de voyage simple à coût réduit, permettrait d’accroître une mobilité sécurisée et une réduction des tracasseries aux frontières et sur les axes routiers de la Cédéao. Cela permettrait aussi de rassurer le Nigeria en ce qui concerne les problèmes de sécurité et de traite de personnes. ». Cette idée qui est celle des ministres du commerce de la Cedeao, au terme des échanges, à en croire RFI, est transmise au Président Burkinabé, Rock Kaboré qui, à son tour, devra le soumettre à ses pairs afin que, de concert, cela soit approuvé pour le grand bonheur des populations Ouest-africaines. Lesquelles populations, s’offusque Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission « se demandent si la Cédéao est une réalité ». « En outre, l’utilité de projets communautaires importants, tels que la construction de ports de contrôle juxtaposés, et même la création de la monnaie unique, peut être remise en cause. »,adresse-t-il sur RFI. Sous un autre angle, la fermeture a eu « un impact négatif sur le volume des échanges intracommunautaires car, souligne RFI, plus de 80 % des entreprises et produits agrées par schéma de libéralisation des échanges dans l’espace Cedeao proviennent des États-membres directement affectés. ». Au vue de cet épisode dont la fin traine, les Chefs d’Etat se doivent, d’en arriver à des conclusions concordantes afin de redynamiser l’accord de la Cedeao qui reste tout de même un modèle en Afrique.