L’économie mondiale connaît un ralentissement synchronisé et une fois encore sa croissance pour 2019 a été rétrogradée à 3%, son rythme le plus lent depuis la crise financière mondiale, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) cette semaine dans son « World Economic Outlook, October 2019 ».
ISSA SIKITI DA SILVA
« La croissance continue d’être affaiblie par la montée des barrières commerciales et des tensions géopolitiques croissantes. Nous estimons que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine réduiront de manière cumulative le niveau du Produit intérieur mondial (PIB) de 0,8% d’ici 2020 », a indiqué l’institution de Bretton Woods basée à Washington.
La croissance est également freinée par des facteurs tels qu’une faible croissance de la productivité dans les économies émergentes et la démographie vieillissante dans les économies avancées.
La faiblesse de la croissance s’explique également par la forte détérioration de l’activité manufacturière et du commerce mondial, avec des tarifs plus élevés et une incertitude prolongée de la politique commerciale qui nuit à l’investissement et à la demande de biens d’équipement, a déclaré le FMI.
« En outre, l’industrie automobile se contracte en raison de divers facteurs, tels que les perturbations causées par les nouvelles normes d’émission dans la zone euro et la Chine, qui ont eu des effets durables. Globalement, la croissance du volume des échanges au premier semestre de 2019 est tombée à 1%, son niveau le plus faible depuis 2012 », a-t-il expliqué.
Cependant, le FMI prévoit une légère amélioration de la croissance mondiale à 3,4% en 2020, une autre révision à la baisse de 0,2% par rapport à nos prévisions d’avril. Toutefois, contrairement au ralentissement synchronisé, cette reprise n’est pas généralisée et reste précaire.
Service tertiaire
Contrairement aux industries manufacturières et au commerce extrêmement faible, le secteur tertiaire (services) continue de résister presque partout dans le monde, a affirmé le FMI.
Cela a permis aux marchés du travail de rester dynamiques et à la croissance des salaires et aux dépenses de consommation des économies avancées.
Cependant, s’il existe des premiers signes de ralentissement dans le secteur tertiaire aux États-Unis et dans la zone euro, au Bénin le service tertiaire reste robuste et domine l’économie béninoise. Ce secteur a contribué 50,8 % du PIB du Bénin en 2017, soit un léger recul par rapport à 2016 où il était évalué à 51,5%, selon les Perspectives Économiques en Afrique 2018 de la Banque africaine de développement (BAD).
Economie en développement La croissance des économies de marché émergentes et des économies en développement, a également été révisée à 3,9% en 2019 (contre 4,5% en 2018), en raison notamment des incertitudes liées aux échanges et, à la politique intérieure, ainsi que du ralentissement structurel en Chine, souligne le FMI.