Il y a deux sortes d’infrastructures. Les infrastructures grises ou traditionnelles (les routes, les barrages, les ponts, entre autres) et les infrastructures vertes qui sont l’ensemble d’un système d’écosystème naturel tels que les forêts, les plaines, les zones humides et les espaces verts. Toutes ces deux doivent coexister, pour le bien-être de l’économie et de l’environnement.
Issa SIKITI DA SILVA
Alors que ces deux sortes d’infrastructures jouent un rôle prépondérant dans l’économie, l’environnement et le développement durable, les infrastructures grises semblent jouir d’un statut spécial, tandis que les infrastructures vertes souffrent d’un manque terrible d’investissements, apparemment en raison de la persistance de mythes sur leur faisabilité.
Chaque année d’ici à 2030, le monde devra investir environ 171 à 229 milliards de dollars US dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement, 23 à 335 milliards de dollars pour la protection contre les inondations et 43 à 100 milliards de dollars pour l’irrigation afin d’atteindre les objectifs de développement durable, révèle le WRI.
Le cas du Bénin
Au Bénin, un pays à faible revenu constamment menacé par la pauvreté, les réchauffements climatiques et dompté par un déficit majeur en investissements des infrastructures grises, la meilleure solution pourrait être orientée vers les projets d’infrastructures vertes qui peuvent se révéler moins couteux.
Reboiser les forets
Les chiffres divergent quant à la superficie de forêts béninoises détruites par la déforestation. L’ONG Ofedi parle d’environ 100 000 hectares par an, tandis qu’une récente étude réalisée par la direction des forêts et des ressources naturelles cite une perte de plus de 70 000 hectares. Quel que soit le chiffre, l’Etat doit déployer de grands moyens pour reboiser ces espaces perdus. Au moins 147 millions de plants couvrant près de 150 milles d’hectares auraient déjà été plantés au cours de ces trois décennies de campagne nationale de reboisement, selon la direction générale des forêts et des ressources naturelles.
Protéger les zones humides
Communément appelés les ‘’reins’’ de la terre, les zones humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau. Le Bénin regorge de plusieurs zones humides dont quatre sont inscrites sur la liste des zones humides d’importance internationale (sites Ramsar). Cependant, abandonnées à leur propre sort et menacées par la pression démographique, la pollution et l’urbanisation, les zones humides béninoises dont certaines sont devenues de dépotoirs, sont au bord du gouffre et continuent de crier au secours.
Aménager les espaces verts
L’espace vert est primordial parce qu’il sert comme outil de relaxation et de détente, de promenade à pied et aussi un espace de jeux pour les enfants. Son impact sur la santé et l’environnement est très important.
Les projets d’infrastructures vertes ont un double bienfait : ils atténuent les émissions de gaz à effet de serre (GES) et renforcent la résilience contre les conséquences du réchauffement planétaire. Et, ce faisant, ils incitent les populations et les pays à trouver ensemble des stratégies communes de lutte contre le changement climatique, affirme la Banque mondiale.
Importance des infrastructures vertes
Les inondations peuvent être prévenues soit en construisant de digues et des berges bétonnées ou par l’infiltration des sols. Les vagues de chaleur peuvent être combattues par la climatisation mais aussi par la végétalisation des espaces publics.
Si les toits verts peuvent capter les eaux de pluie et réduire les inondations et le stress sur les réseaux d’égouts, les forêts de mangrove peuvent compléter les digues en réduisant les ondes de tempête, renseigne l’Institut des ressources mondiales (WRI).
Combiner les infrastructures vertes avec les infrastructures grises telles que les barrages, les digues, les réservoirs et les systèmes de traitement d’eau et des canalisations, peut augmenter la résilience, réduire les coûts et mieux protéger les communautés, souligne le WRI.