Le secteur des technologies de l’information et de communication (TIC) sera obligé de réduire son émission de gaz à effet de serre (GES) de 45% entre 2020 et 2030, selon la nouvelle norme de l’Union internationale des télécommunications (UIT), en conformité avec l’Accord de Paris sur le changement climatique. Présentement, la contribution du secteur des TIC (à l’exclusion du secteur de la radiodiffusion) au changement climatique est estimée entre 2% et 2,5% du total des émissions mondiales de carbone, selon l’ONU.
Issa SIKITI DA SILVA
Sont aussi visés les opérateurs de réseaux mobiles, de réseaux fixes et de centres de données. La norme et les conseils associés aideront les opérateurs à fixer des objectifs alignés sur les dernières sciences du climat, les «objectifs scientifiques» reconnus par la Science Based Target Initiative (SBTi). Vingt-neuf groupes d’opérateurs représentant 30% des connexions mobiles dans le monde se sont déjà engagés à atteindre des objectifs scientifiques. Ces compagnies comprennent, entre autres, Airtel, Vodafone, Deutsche Telekom, AT&T, Swisscom, Verizon, Orange et Safaricom, le leader de la téléphonie mobile du Kenya. « Cette nouvelle norme de l’UIT offre des orientations faisant autorité sur la voie vers des émissions nettes nulles pour l’industrie des TIC », a déclaré le Secrétaire général de l’UIT, Houlin Zhao à Genève jeudi. « La norme est un exemple de ce qui peut être réalisé avec une bonne collaboration entre les partenaires clés. Il représente une contribution importante à l’effort international de poursuite des objectifs de développement durable des Nations Unies », a-t-il souligné. A en croire le patron de cette agence onusienne, la norme aidera les entreprises des TIC à réduire leurs émissions de GES au taux nécessaire pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels.
Avantages économiques
Selon un rapport de Global e-Sustainability Initiative (GeSI) and Accenture, intitulé SMARTer2030 publié en 2018, au fur et à mesure que les Smartphones, les capteurs en réseau, les réseaux intelligents et d’autres appareils des TIC deviennent plus rapides, moins chers et plus disponibles à l’échelle mondiale, ils ont le potentiel d’offrir d’énormes avantages environnementaux, économiques et sociaux. « Il s’agit notamment d’une réduction de 20% des émissions mondiales de carbone d’ici 2030, de plus de 1 100 milliards de dollars en nouveaux avantages économiques, de la capacité d’étendre les soins de santé en ligne à 1,6 milliard de personnes supplémentaires dans le monde et d’une augmentation estimée de 30% des rendements agricoles », a indiqué l’UNFCCC, l’agence onusienne pour le changement climatique sur son site.