Le développement de l’agriculture est l’un des leviers les plus puissants pour mettre fin à l’extrême pauvreté, la création de richesse et d’emplois. Ainsi, comment l’agriculture béninoise peut-t-elle contribuer à la croissance économique?
Abdul Wahab ADO
Pour l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), une priorité est accordée à l’agriculture. De ce fait, le secteur agricole constitue, un vecteur pour booster la croissance économique des Nations. Selon les objectifs du développement durable notamment en son point 8, il est exigé aux Etats du monde, de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi production et un travail décent pour tous. Le développement de l’agriculture devient donc une priorité pour les pays notamment en Afrique. Comparativement aux autres secteurs, selon une étude publiée en 2016 par la Banque mondiale, 65 % des travailleurs pauvres (a) dépendent de l’agriculture pour vivre. La croissance de l’agriculture a des effets deux à quatre fois plus efficaces (a) sur l’augmentation du revenu des populations les plus démunies. L’agriculture est aussi un facteur essentiel de croissance économique. En 2014, elle représentait encore un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial. Au Bénin, les réformes engagées depuis 2016, contribuent à la croissance forte et stable que le pays réalise. Pour preuve, le taux de croissance économique réel est ressorti à 5,8% en 2017 contre 4,0% en 2016. Cette consolidation de la croissance s’explique principalement par les performances agricoles enregistrées au cours des dernières campagnes. En effet, la production cotonnière a progressé de 62,6% pour s’établir à 597.986 tonnes au titre de la campagne 2017-2018, contre une réalisation de 451.121 tonnes au cours de la campagne 2016-2017 et de 269.218 tonnes une campagne plus tôt. Cette forte progression notée depuis la campagne 2016-2017 est consécutive aux réformes engagées par le Gouvernement, qui a repositionné l’Association Interprofessionnelle du Coton dans son rôle initial de gestionnaire de la filière coton, et aux efforts d’encadrement des cotonculteurs. Quant à la production vivrière, elle s’est renforcée de 7,8% durant la campagne 2017-2018 pour se situer à 10.748.542 tonnes en relation avec de meilleures conditions climatiques. Les performances de la dernière campagne agricole ont permis pour les productions végétales d’atteindre une augmentation appréciable allant de 2,3% pour les céréales à 5,3% pour les légumineuses. La quantité de coton graine commercialisée à la date du 10 avril 2019 est estimée à 673.867 tonnes, ce qui dépasse largement la production de la campagne 2017-2018 qui était de 594.000 tonnes. La production totale de viande est estimée à 74.200 tonnes contre 72.200 tonnes en 2017. La production de lait est estimée à 122.000 tonnes contre 119.000 tonnes en 2017. En ce qui concerne les filières halieutiques, la production de poisson est estimée à 70.980 tonnes contre 52.250 tonnes en 2017. Pour le riz, 2.100.000 tonnes pour le maïs, 115.000 tonnes pour la noix d’anacarde, 816.000 tonnes pour les cultures maraichères, 76.200 tonnes pour la viande, 122.000 tonnes pour le lait et 80.000 tonnes de poissons. Si l’économie béninoise reste toujours dominée par le secteur agricole, une priorité doit être accordée à ce secteur créateur de richesse.
Le Bénin, pays favorable pour l’agriculture
Du point de vue agronomique, le Bénin bénéficie d’un climat tropical chaud et humide, avec une moyenne de température comprise entre 22 et 24 degrés, et un taux d’humidité entre 65 et 95%. Cette position géographique du Benin est favorable au développement du secteur agricole. L’expansion de l’activité en 2019 serait soutenue par l’essor des secteurs des services et du secondaire. Le dynamisme des activités de prestation de services serait attribuable à l’essor des services bancaires et de télécommunications ainsi que de la bonne tenue des activités commerciales, consécutive à la hausse des productions agricoles et industrielles. Par ailleurs, la hausse de la production agricole, du fait d’une pluviométrie globalement satisfaisante et de la poursuite des actions entreprises pour redynamiser les principales filières agricoles, contribuerait à soutenir la croissance du PIB. Dans ce sens, pour maintenir la croissance stable et durable au delà de 7% tels que prévue, il est important que les efforts actuels soient poursuivis. Selon l’économiste, agronome Mahussé Joukov, « pour une croissance forte et inclusive pour le Bénin, les différents gouvernement doivent miser le secteur agricole ».