(Une activité rentable pour les commerçants)
Le marché de vente du jus de coco est en pleine expansion au Bénin. Même si les statistiques officielles manquent dans le secteur, les vendeurs de ce fruit font des fortunes.
Abdul Wahab ADO
La vente des fruits de coco notamment son jus, aux abords des voies et les ambulants prend de l’ampleur à Cotonou et ses environs. Dame Vissoh Augustine, revendeuse des fruits de coco au bord de la voie à Sèkandji dans la commune de Sèmè-Kpodji explique que « c’est une activité économique qui permet de joindre les deux bouts. Je vends les fruits de coco depuis plus de quinze ans. C’est grâce à ce commerce que mes enfants vont à l’école» a confié la revendeuse. Pour Céline Djoussou, une revendeuse de coco, rencontré aux bords de la route inter État Cotonou Porto-Novo, « le commerce de coco n’est pas négligeable. » Je vais acheter chez les producteurs dans les villages, et je reviens vendre. Je trouve un bénéfice de 3000 FCFA ou 5000 FCFA par jour selon la vente journalière et selon le temps a expliqué, la commerçante Céline. Le commerce de coco est donc lucratif selon les commerçants rencontrés. De Sèmè-Kpodji, en passant par Cotonou et Abomey-Calavi, les propos des revendeurs de coco confirment la rentabilité du commerce. Julien Dossouvi, revendeur, d’une trentaine d’année rencontré sur la route de Tankpè en quittant le carrefour IITA dans la commune d’Abomey-Calavi explique, « c’est quand j’ai laissé les blancs en classe de première en 2015 que je vais acheter chez les producteurs de coco pour revendre. Le prix minimum d’une unité de coco est de 150 FCFA. Pendant les week-ends beaucoup viennent acheter » nous a confié, le jeune Julien. « Je gagne un peu un peu pour satisfaire mes besoins, a ajouté Julien Dossouvi. Le marché de vente de coco est donc florissant pour les revendeurs. En effet, les cocotiers sont produits partout au Bénin. Les zones côtières sont plus favorables à la culture de ces arbres.
Le Bénin interdit l’abatage des cocotiers
Le Bénin opte pour le développement de la production des cocotiers. Ainsi, l’abattage à tout vent de cocotiers n’est plus possible au Bénin; du moins sans obtenir une autorisation spéciale. C’est l’une des décisions issues du conseil des ministres en sa session du mercredi 12 décembre 2018. Le gouvernement du président Patrice Talon a pris cette mesure pour contrôler l’abattage des cocotiers sur l’ensemble du territoire national. En effet, selon le compte rendu du conseil des ministres, l’abattage des cocotiers est désormais soumis à une autorisation préalable. Ainsi, toute personne qui s’adonnerait à abattre un cocotier sans respecter cette nouvelle disposition subira les sanctions liées à cet acte désormais répréhensible. Selon le compte rendu du conseil des ministres, le gouvernement est arrivé à cette décision suite à l’abattage anarchique de cocotiers avec le risque de la désorganisation de la biodiversité. Les cocotiers faisaient la beauté du paysage côtier mais la pression humaine provoque la disparition de la flore. C’est donc pour régénérer le couvert végétal que le gouvernement a pris cette mesure forte. Cette initiative est bien appréciée selon les propos des producteurs. « C’est une décision louable que le gouvernement de Talon a prise » a dit Kiki Lambert, un producteur de coco dans la ville de Ouidah.
Une transformation industrielle s’impose dans le secteur au Bénin
Le cocotier est aussi connu comme l’« arbre de vie », car toutes ses parties sont utilisables. Les principaux produits commercialisés à l’international sont le coprah l’amande qui se trouve à l’intérieur de la noix, séchée et dont on extrait de l’huile et la fibre extraite de la bourre, l’enveloppe fibreuse qui protège les noix. Plus récemment est apparue une forte demande en jus de coco, mais aussi en huile de coco vierge extraite directement de l’amande fraîche. Près de la moitié des noix de coco sont consommées localement. Les noix mûres entières sont aussi exportées telles quelles, ou vendues aux usines qui les transforment en coco râpé, ou en crème et lait de coco. Les investisseurs, intéressés par des bénéfices rapides, sont souvent réticents à financer des programmes de recherche qui demandent parfois une dizaine d’années mais qui sont indispensables pour répondre efficacement aux défis de la recherche sur le cocotier. La relance de la filière coco au Bénin par la technique de séchage-friture et la transformation industrielle est un défi à relever. Car devant le déficit technique des producteurs béninois d’huile de coco, l’introduction de la technologie d’extraction après séchage friture de l’amande fraîche a été étudiée dans le cadre d’une collaboration Cirad université nationale du Bénin. Les investigations qui ont été faites dans les principales zones de production et de consommation d’huile de coco du Bénin montrent une forte production qui est peu transformé.
Les bienfaits des fruits de Coco
Considéré comme un fruit de santé corporelle, la consommation du coco fait beaucoup du bien pour l’organisme. Le fruit contribue à la bonne santé humaine. La culture du cocotier a été introduite au Bénin dans les années 1920 par les Portugais qui en cherchaient les fruits pour leurs industries. De nos jours les cocos sont exportés par les nigérians pour la fabrication de l’huile, du savon et des biscuits. Les cocotiers servent dans la construction des maisons alors que les racines servent à la préparation de tisane. Les jeunes cocotiers sont plantés dans le mois de juin au Bénin qui correspond à la grande saison pluvieuse notamment le mois de l’arbre. Ils commencent par produire après cinq à huit ans. Ensuite, les récoltes se font tous les trois mois. Les cueillettes se font par les jeunes gens qui maîtrisent la technique de grimper, et les ramassages des cocos se font par les femmes, mais les jeunes gens les aident à casser les cocos. Une quarantaine de cocos bien secs donnent trois à quatre litres d’huiles et les non secs donnent deux litres et demi environ.