C’est en 2027 que les pays de la CEDEAO avaient décidé de rendre effective la création de leur monnaie unique. Malheureusement, le Nigeria, première économie de la zone, sort progressivement de ses défis, et le consensus entre les pays doit être renforcé.
En effet, le vendredi dernier, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a, dans son discours lors de la première rencontre du partenariat stratégique entre son pays et le Ghana, invité les pays de la CEDEAO à accélérer les efforts nécessaires pour l’avènement de l’ECO, le projet de monnaie unique de cette sous-région.
« Nos deux pays doivent œuvrer conjointement, et en relation avec les autres pays de la région, pour une accélération des réformes et la mise en œuvre des politiques de convergence, en vue de renforcer notre coopération monétaire et financière. Ceci permettra l’avènement de l’ECO, la monnaie unique que les populations d’Afrique de l’Ouest attendent depuis fort longtemps », a déclaré le président Alassane Ouattara face à son homologue ghanéen.
Le président ivoirien a ensuite souhaité voir la concrétisation de ce projet de monnaie unique dans la zone CEDEAO courant l’année 2026. Selon sa déclaration face à son homologue Nana Akufo-Addo, son pays, la Côte d’Ivoire, est prêt à se conformer aux exigences de convergence dès l’année 2025. Ces déclarations interviennent alors que se poursuivent les démarches institutionnelles en vue de respecter la date de 2027 pour l’adoption définitive de l’ECO comme monnaie dans la sous-région.
Au cours du mois de septembre, une réunion importante s’est tenue à Conakry, en Guinée, avec la participation des ministres des Finances et des responsables de banques centrales de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO). Le communiqué final de la rencontre indique qu’il reste encore des efforts à fournir pour harmoniser les points de vue entre les différentes parties.
Le projet de monnaie unique de la CEDEAO se construit entre des pays qui présentent des niveaux de force économique différents, où le Nigéria domine, suivi du Ghana et de l’UEMOA, qui représente une seule zone monétaire.
À cela, il faut ajouter d’autres pays, comme la Gambie, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée, qui affichent des niveaux de conformité encore éloignés des critères de convergence. Plus récemment, la situation est devenue plus complexe avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui sont encore membres de l’UEMOA, mais ont unilatéralement entamé leur sortie de la CEDEAO, tout en créant une entité connue sous la désignation d’Alliance des États du Sahel.