A Niamey, le 11 juin 2022, le Comité de Haut niveau sur la Sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’Uemoa a tenu sa 11ème réunion. Déroulée sous la présidence de Mohamed Bazoum, président de la République du Niger et président dudit Comité, cette réunion a passé en revue plusieurs questions.
Sylvestre TCHOMAKOU
Bien qu’il soit noté des progrès dans la mise en œuvre des recommandations de la réunion des ministres tenue en octobre 2021 et celle préparatoire à la 10ème réunion du Comité de Haut niveau sur la Sécurité alimentaire et nutritionnelle, la situation alimentaire dans l’Uemoa est préoccupante. Selon le Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), la production céréalière au titre de la campagne agricole 2021-2022 dans l’Union est en recul de 13% par rapport à celle précédente, soit une production évaluée à 27,4 millions de tonnes. A en croire le Comité, ce recul est particulièrement marqué dans les Etats sahéliens de l’Union, avec une baisse extrême de 37% au Niger. Une situation qui expose plus de 12,5 millions de personnes à la faim cette année. « Environ 27 millions de personnes, soit 23% de la population de l’Union, sont en situation de fragilité et ont besoin également d’une attention particulière afin d’éviter leur basculement dans la catégorie des populations en crise alimentaire », précise le communiqué final de la rencontre. Conscient de l’urgence d’agir, les ministres ont formulé plusieurs recommandations aux Etats membres. Il s’agit, entre autres, de : intensifier la mobilisation des financements pour la mise en œuvre et le suivi-évaluation des interventions d’urgence (PNR, plans de contingence et autres), en faveur des populations vulnérables durement affectées par les crises alimentaires nutritionnelles multifactorielles ; établir une cartographie des projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle en vue d’améliorer la cohérence et la coordination ; prendre des mesures pour sécuriser l’approvisionnement en engrais pour les cultures vivrières au titre de la campagne agricole 2023-2024. Sur ce dernier point, il s’agit notamment de faciliter l’accès au financement pour les importations d’engrais ; supprimer toutes sortes de taxes sur les engrais là où elles existent ; apurer les arriérés de dettes aux fournisseurs des engrais.