Bien qu’elles jouent un rôle primordial pour les emplois et d’autres opportunités économiques, les villes deviennent de moins en moins accessibles pour les citadins qui ont de plus en plus de difficultés à accéder à ces avantages, révèle un nouveau rapport du World Resources Institute (WRI).
Issa SIKITI DA SILVA
« Les embouteillages empêchent la mobilité de tous. Plus de voitures dans la ville signifie plus d’infrastructures qui favorisent les voitures par rapport aux gens. Le développement urbain qui donne la priorité aux véhicules privés par rapport aux piétons, aux vélos et aux transports en commun incite à l’expansion de la ville et à la longueur des déplacements », déclare le rapport du WRI intitulé »FromMobility to Access for All: ExpandingUrban Transportation Choices in the Global South’’ publié le 23 mai 2019.
« Ces modèles de développement entraînent à leur tour des marches plus longues, des attentes plus longues et des frais de déplacement plus élevés pour les résidents, rendant les villes moins accessibles. Ils entraînent également une augmentation des émissions de gaz à effet de serre en raison des distances plus longues parcourues pour les personnes et les biens », déplorent Christo Venter, Anjali Mahendra et Dario Hidalgo,les auteurs du rapport.
Cotonou des embouteillages
La capitale économique du Benin est parfois connue pour ses embouteillages monstres, surtout pendant les heures de pointe quandsur certaines artères les véhicules font entre dix à quinze minutes avant de reprendre la circulation. Quelques vieux résidents de la ville pensent que le problème des embouteillages estdû à l’augmentation du nombre de véhicules dans la ville, tandis que d’autres pensent tout simplement que la croissance de la ville et de la population est devenue un obstacle majeur pour l’accessibilité.
« Le manque d’un transport en commun adéquat, sécurisé et fiable pouvant faciliter le mouvement des habitants à travers la ville pose aussi un problème sérieux », affirme un autre résident.
Développement économique
« Les villes et le développement économique sont indissociables et la relation positive entre niveaux de richesse – mesurés en termes de Produit intérieur brut (PIB) ou de revenu par habitant – et niveaux d’urbanisation est bien documentée », avait souligné Mario Polèse dans son rapport intitulé ‘’Le rôle des villes dans le développement économique : un autre regard’’, publié en 2010.
« L’accessibilité est essentielle à la qualité de la vie et la mobilité, et c’est aussi une question dejustice et d’équité. L’accès aux opportunités est nécessaire non seulement pour permettre aux individus de profiter de la vie urbaine, mais également pour gravir les échelons socio-économiques », réitère le rapport du WRI, lequel recommande les conseils suivants afin d’améliorer l’accessibilité des villes.
Construction des réseaux de rues complets et sûrs
Ceci comprendles routes pavées qui relient les communautés à faibles revenus, la priorité accordée à l’espace de la rue pour les piétons et le transport en commun plutôt qu’aux voitures, et la mise en œuvre de mesures de sécurité pour les piétons, telles que les passages réservés.
Développement des services de transport
intégrés
Les villes doivent se concentrer sur la connexion des services existants
(formels et informels) et coordonner les services de transport en commun
cloisonnés dans un réseau de transport multimodal intégré desservant toute la
ville. Cela rend les trajets complexes plus rapides et plus abordables pour les
résidents de la ville.
Gestion de la demande de véhicules privés
Les villes devraient utiliser des systèmes de tarification de la congestion et des frais de stationnement pour refléter les coûts sociaux (par exemple, la pollution, les embouteillages) de la conduite en excès et promouvoir des solutions de mobilité partagée.