Pour l’exportation des fruits et légumes vers le marché de l’Union Européenne (UE), de nouvelles conditions sont fixées aux pays africains. Le nouveau règlement phytosanitaire a été adopté le 14 décembre 2019 par l’Union européenne (UE).
Abdul Wahab ADO
« Les pays qui exportent des fruits et légumes vers l’UE doivent prendre des mesures pour s’assurer que tous les envois sont conformes. Les points les plus critiques à noter à l’heure actuelle sont : un certificat phytosanitaire est exigé pour tous les fruits et légumes (à cinq exceptions près : ananas, noix de coco, durian, banane, datte) ; dans le certificat phytosanitaire, il faut remplir une déclaration supplémentaire qui comprend le libellé complet de l’exigence spécifique pertinente », a indiqué la délégation de l’UE en visite au Cameroun, rapporté par la presse camerounaise. Selon les sources concordantes, pour les marchandises à haut risque, il est désormais exigé une évaluation complète des risques par les autorités européennes (EFSA) pour décider si ces légumes peuvent être importés, et dans quelles conditions. Le momordica figure déjà sur la liste des produits à haut risque et ne peut plus être exporté vers l’Europe après le 14 décembre 2019, à moins que l’EFSA n’ait procédé à une évaluation des risques pour le pays exportateur. Il faut mentionner qu’en dehors des nouvelles règles phytosanitaires, le règlement de l’UE sur les contrôles officiels prévoit des contrôles documentaires et physiques plus stricts à l’arrivée en Europe. En effet, les autorités compétentes des États membres de l’Union européenne doivent désormais inspecter au moins 1% de tous les lots accompagnés d’un certificat phytosanitaire. Ce pourcentage peut augmenter jusqu’à 100% en cas de risque élevé d’interception. « Tous ces changements ont des implications importantes pour les services d’inspection nationaux des pays exportateurs. Dans les prochains jours, les inspections, au point d’exportation, devront être effectuées de manière très approfondie. Si des organismes nuisibles sont trouvés à l’arrivée en Europe, en particulier des organismes nuisibles réglementés, les autorités de l’UE sont susceptibles de prendre des mesures qui ont de graves conséquences pour les secteurs d’exportation », prévient la délégation de l’UE au Cameroun.
Vers la basse des exportations des produits agricoles sur le marché de l’UE
Les nouvelles conditions peuvent limiter les exportations de la plupart des pays africains qui, pendant ces derniers mois, ont exporté beaucoup de leurs produits agricoles sur le marché de l’union Européenne. La balance commerciale entre l’Union européenne et le continent africain tend à s’équilibrer selon les dernières données de l’UE. Avec 151 milliards d’euros d’exportations et 152 milliards d’importations en 2018, le déficit commercial de l’Afrique envers l’UE était d’un milliard d’euros en 2018, alors que deux ans auparavant, en 2016, il était de 26 milliards d’euros. En 2008, 76 % des biens exportés de l’UE vers l’Afrique étaient des biens manufacturés. Cette part est tombée à 70 % en 2018, principalement en raison de la baisse des exportations de machines et véhicules, qui est passée de 42 % en 2008 à 36 % en 2018. En revanche, la part des biens primaires est-elle passée de 22 % à 29 % sur la même période. Il faut préciser que dans la part des exportations des pays africains sur le marché de l’UE, la valeur des Etats de l’UEMOA s’est établie à 14.986,8 milliards en 2018, en progression de 1,4% par rapport au niveau enregistré un an auparavant. Les produits d’exportation sont constitués essentiellement de produits du café, de l’arachide, des produits de la pêche, de l’huile de palme, de l’amande de karité, du bois et des ouvrages en bois. Ils concernent également la banane, l’ananas, les phosphates, les tabacs, les cigarettes et l’oignon. La part de ces produits est ressortie à 23,0% en 2018 contre 22,4% un an auparavant. Cette évolution s’explique notamment par la hausse des parts de l’huile de palme (+0,2 point de pourcentage) et du café (+0,3 point de pourcentage). Cette mesure de l’Ue, peut impacter négativement les exportations des pays de l’Uemoa sur le marché européen.