Un rapport trimestriel des Nations Unies analyse la situation de la production des céréales en Afrique de l’ouest. Au Bénin, les besoins d’importations céréalières du Bénin sont estimés à un niveau relativement plus élevé, en raison d’une demande accrue.
Félicienne HOUESSOU
Les mauvaises conditions climatiques ont réduit les prévisions des récoltes céréalières de 2019 au Bénin. Des évolutions similaires sont attendues dans plusieurs pays voisins. Selon le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’estimation pour la production mondiale de céréale a baissé. Pour le Bénin, cette situation se justifie par les pluies torrentielles de juillet et d’août 2019 qui ont entraîné des inondations. Ainsi, les besoins d’importations céréalières, principalement de riz et de blé destinés à la consommation humaine, en 2019 (octobre 2018 / septembre 2019) sont estimés à un niveau élevé de 500 000 tonnes, soit 16% de moins que l’année précédente et 25% de plus que la moyenne en raison d’une demande accrue en vue d’une utilisation humaine et industrielle de ces denrées alimentaires.
Dans le même temps, les prix des denrées alimentaires stables ont légèrement augmenté. Les prix du maïs se sont généralement raffermis en avril, soutenus par la demande saisonnière de consommation humaine et de semences ainsi que par les ventes à l’exportation vers les pays sahéliens voisins.
Selon l’Economist Intelligence Unit (EIU), le PIB réel du Bénin devrait rester robuste en 2019, à 6,5%, soit une légère hausse par rapport aux 6% estimés en 2018. Cette croissance est soutenue par la forte activité de l’agriculture (et en particulier de l’industrie cotonnière), des investissements publics élevés dans les infrastructures, une demande intérieure croissante et des investissements privés importants. L’inflation alimentaire en 2019 devrait légèrement reculer, passant de 0,8% en 2018 à 0,7% en 2019 en raison des bons résultats du secteur agricole. L’inflation est bien inférieure au taux de convergence de 3% de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Des poches d’insécurité alimentaire persistent dans le pays
Malgré un contexte de sécurité alimentaire globalement favorable, certains ménages vulnérables ont encore besoin d’une aide alimentaire extérieure. Selon l’analyse du «Cadre harmonisé» de mars 2019, environ 32 000 personnes (0,27% de la population) auraient besoin d’une aide alimentaire de mars à mai 2019, ce qui représente une augmentation par rapport aux 8 500 personnes touchées par l’insécurité alimentaire en mars-mai. 2018. Cette ‘augmentation s’explique principalement par les effets des inondations et du légionnaire d’automne sur les zones cultivées.
Au plan régional…
Le besoin d’importations des céréales en Afrique de l’Ouest pour la campagne 2019/20 s’élève à environ 20 millions de tonnes. L’impact des conflits et le manque de précipitation sont à l’origine de l’insécurité alimentaire dans la région ouest-africaine affrime la FAO dans son rapport. Parmi les 41 pays à bénéficier d’une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires, 31 sont africains dont 9 ouest-africains. Dans la sous-région, les productions de 2018 étaient d’abord des chiffres record. A noter que les résultats de cette année restent toutefois supérieurs à la moyenne quinquennale. En outre, la sécheresse et le manque de pluies ont diminué la production de céréales dans plusieurs pays côtiers. L’insécurité civile et les conflits, notamment dans nord-est du Nigeria, dans le bassin du Tchad et la région du Mali, ont eu un impact négatif sur l’agriculture et les capacités de production, réduisant ainsi considérablement les perspectives de récolte dans les zones affectées. Les baisses de la production céréalière touchent le riz, le maïs, le mil et le sorgho.