Le secteur de drone fait son petit bonhomme de chemin au Bénin, après son éclosion, il y a quelques années. Au lendemain du festival des candidats à la présidentielle de 2016 illustré par l’utilisation de drones, les services que peuvent rendre ces appareils volants paraissent de plus en plus visibles par les populations béninoises. Et les promoteurs ne se font pas prier pour investir dans ce secteur. C’est le cas de la société Afric-Drone qui est née en 2019, des fruits de la collaboration entre deux japonais et deux béninois. Naito Shiyu, est le directeur général d’Afric-Drone. Il a été volontaire de la JICA pendant deux ans au Rwanda. Il occupe les fonctions de vice-président de l’ONG Ayina, de la société Africa Network Limited au Japon, qui a pour vision de construire ‘’un pont entre l’Afrique et le Japon’’. A travers une interview à nous accordée il nous plonge au cœur du secteur du drone au Bénin.
L’économiste du Bénin : Comment peut-on présenter ‘’ Afric-Drone ?
Afric-Drone est une société spécialisée dans la vente et la location des drones pour divers évènements et travaux au travers des images et vidéos aériennes.
Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre l’initiative de la création d’‘’Afric-Drone’’ ?
Cette compagnie est créée par deux béninois et deux japonais. Je travaillais déjà avec ces béninois, monsieur Zomahoun Sourouléré et monsieur Baba-Ode Zico dans la société Africa Network westafrica depuis 2016.
En 2017 j’ai rencontré un japonais, monsieur Natsume qui est président d’une importante compagnie de drone au Japon et ensemble avec mes collègues béninois, nous lui avons montré les possibilités d’accroître l’économie béninoise par la technologie des drones. Ainsi nous avons décidé de créer un département de drone au sein d’Africa Network west Africa en 2018 et finalement en 2019 Afric-Drone est né.
Quels sont les activités que vous menez à ‘’Afric-Drone’’ ?
Actuellement nous faisons la vente et la location des drones pour divers évènements et travaux tels que : les anniversaires, funérailles, mariages, cérémonies de dote, inspection des infrastructures et immeubles, mesure dans les carrières, champs et les panneaux solaires au travers des images et vidéos aériennes. Nous sommes en partenariat avec le grand artiste chanteur Richard Flash sur son évènement « le Flash Live Tour » dans les 77 communes du Bénin.
Récemment nous avons ajouté le volet formation au pilotage de drone à nos activités.
Quels sont vos objectifs ?
Notre objectif est que le Bénin devienne premier dans le secteur des drones. Nous pouvons voir de nombreuses industries qui ont révolutionné la technologie des drones. Ensuite nous voulons permettre à de nombreuses personnes de faire de bonnes affaires et de réaliser des projets grâce aux services de drones.
Quels sont vos projets à court, moyen et long termes ?
A court terme nous avons pour mission de sensibiliser la population à l’utilisation des drones, de leur faire voir que les drones, qu’ils soient petits, gros ou plus gros, nous aident dans nos vies de tous les jours.
A moyen terme, nous voulons que la technologie des drones soit révolutionnaire dans chaque industrie au travers des services de drones. A long terme, nous voudrions être une société de référence au Bénin et s’étendre dans d’autres pays de l’Afrique.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Les difficultés rencontrées sont principalement liées à la lenteur administrative et à la réticence de certaines personnes au tout début.
Quel impact le secteur des drones peut avoir sur l’économie béninoise à travers les emplois offerts ?
Aujourd’hui le secteur de drone comme tout nouveau secteur offre toujours plein d’opportunités dans le domaine de l’emploi parce que les personnes déjà formées peuvent mettre leur compétence au service de plusieurs autres domaines. Ainsi, les nouveaux pilotes formés s’enregistreront à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et peuvent intervenir dans la réalisation au niveau de l’audiovisuel, l’agriculture, l’élevage etc. La valeur ajoutée se retrouve également dans le domaine des BTP, carrières, topographie et cartographie et tout cela englobe l’échange de devise.
De quoi souffre le secteur des métiers liés au drone ?
Le secteur des métiers liés au drone est confronté à la non valorisation par exemple pour un élément à filmer depuis le ciel on peut dire attendez on va monter sur une échelle avec une caméra pour prendre des vues aériennes ou montons sur un immeuble mais la vérité est que le résultat n’est pas le même et sera pas le même. Donc il est important de sensibiliser la population sur l’utilité des métiers liés au secteur de drone.
Comment pensez-vous qu’on peut résoudre ces problèmes ?
Pour résoudre ces problèmes il faut encore et encore sensibiliser et éduquer sur le sujet. Par exemple nous, chaque semaine, on fait des démonstrations et les gens se rapprochent et nous leur expliquons l’utilité des drones et métiers du secteur des drones pour qu’ils soient informés.
Avez-vous un message à l’endroit des décideurs ?
Aux décideurs, nous voudrions simplement dire d’accompagner le secteur aussi bien au niveau administratif qu’au niveau social et économique, il y va du développement du Bénin.
Photo : Naito Shiyu
Légende : Le directeur général d’Afric-Drone, NaitoShiyuInterview réalisée par Nafiou OGOUCHOLA