Bonne nouvelle pour les acteurs de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien a adopté en conseil des ministres le mercredi 03 juillet 2019, une ordonnance accordant de nouvelles incitations fiscales aux acteurs du segment de la transformation de l’anacarde. Cette mesure va booster la transformation locale de la noix de cajou. Cette école de la Côte d’ivoire serait opportune pour le Bénin, un des grands pays producteurs de l’anacarde.
Abdul Wahab ADO
En Côte d’Ivoire, de nouvelles incitations fiscales seront bientôt accordées aux acteurs du segment de la transformation de la noix de cajou. Les opérateurs économiques de la filière auront l’exonération des droits de douane et de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les achats d’équipements et de pièces de rechange, réalisés dans le cadre de leurs investissements, sur 5 ans. Ainsi, en a décidé le gouvernent ivoirien la semaine écoulée. En effet, selon le point du conseil des ministres, sur la même période de cinq ans, les acteurs bénéficieront en outre de « l’octroi de crédit d’impôt aux entreprises, en développement d’activité, par l’accroissement ou la modernisation des installations existantes ». Ces dispositions entrent dans le cadre de l’objectif des autorités visant à parvenir, à terme, à une transformation de 50% de la récolte de noix de cajou contre moins de 10% en 2017. Pour rappel, le gouvernement avait déjà annoncé dans cette optique, en 2018, une prime à la transformation ainsi qu’une attribution de 15% de la récolte totale de noix de cajou aux acteurs locaux de la transformation. La Côte d’Ivoire ambitionne de transformer en 2019, 130 000 tonnes de noix de cajou. Ce volume représente environ 18% de la récolte attendue pour ladite saison (730 000 tonnes). La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec 725.000 tonnes en 2016.
Le Bénin doit imiter la Cote d’Ivoire en production et transformation de l’anacarde
Les mesures d’incitations fiscales aux acteurs de la noix de cajou en Côte d’Ivoire vont impacter la production et la transformation du produit. Ce qui va conduire le pays à s’éloigner davantage du Bénin qui figure parmi les pays les meilleurs producteurs de l’anacarde. Car, au cours de la campagne agricole 2017-2018, le planteur béninois d’anacardiers a pu généralement dégager, bord champ, une marge nette d’au moins 600.000 FCFA par tonne de noix brutes. Mais, la transformation locale et l’exportation de ce deuxième produit de rente, derrière le coton ont été un problème pour l’écoulement des produits. Pour rappel, selon la loi de fiances gestion 2019, il est institué une contribution à la recherche et la promotion agricole perçue sur exportation des produits agricole à raison de 70 FCFA par kilogramme sur les noix de cajou. Cette contribution est perçue à l’exportation. Si le Bénin, vise à produire 300.000 tonnes au moins contre la production actuelle estimée à 140.000 tonnes à l’horizon 2021, la mesure que la Côte d’Ivoire vient de prendre parait salutaire pour booster davantage les opérateurs économiques qui ambitionnent d’installer des usines transformatrices de noix de cajou. La mise en place des mesures comme celle de la Côte d’Ivoire va permettre de multiplier les industries transformatrices des récoltes de noix de cajou localement. Sa production est tirée par l’intérêt croissant des agriculteurs pour cette culture, dont les cours sur le marché international se sont redressés, sous l’effet de la hausse de la demande mondiale, en provenance notamment d’Asie, d’Europe et des Etats-Unis. La filière anacarde constitue le 3ème pilier de l’économie nationale après le coton et le port de Cotonou. Elle contribue à 3% au PIB et 7% au PNB agricole et représente 8% des recettes d’exportation. Compte tenu de son importance pour l’économie nationale, le gouvernement dans son Programme d’actions et dans sa volonté de transformation structurelle de l’économie, l’a retenue parmi les filières prioritaires. Le cajou fait partie des filières phares du Plan stratégique du développement du secteur agricole (PDSA-2025) du ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche. C’est l’une filière qui offre des opportunités pour l’amélioration des revenus et la création d’emplois en milieu rural à côté du coton. L’école ivoirienne pourra permettre au Bénin de dépasser les objectifs fixés et prendre la place du pays premier producteur de l’anacarde en Afrique.