La cybersecurité est la principale préoccupation de tous les pays du monde, a révélé une enquête sur la technologie financière menée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale dont les résultats ont été rendus publics la semaine dernière.
Issa SIKITI DA SILVA
Les risques liés à la cybersécurité et à la protection des données sont transfrontaliers avec des retombées entre les secteurs et les pays, et la notoriété des cyber-risques est élevée dans tous les pays, a indiqué l’étude intitulée ‘’Fintech : the Experience so Far’’ menée dans 189 pays du monde.
A en croire les résultats de l’enquête, la plupart des juridictions – 79% de celles ayant des revenus plus élevés – ont identifié les cyber-risques liés à la technologie financière comme un problème pour le secteur financier.
Malgré ces défis, les gouvernements travaillent dur pour résoudre le problème et la plupart des juridictions ont mis en place des cadres pour protéger les systèmes financiers, a déclaré l’enquête.
Cependant, l’enquête révèle que seul un tiers des juridictions a analysé les interdépendances technologiques entre réseaux, systèmes ou processus du secteur financier, ou examiné les risques de concentration parmi les grands fournisseurs de technologies susceptibles de menacer l’infrastructure financière.
Une forte proportion – 83% des pays à revenu élevé – signalent une surveillance des cyber-risques liés aux fournisseurs de services tiers, mais seule la moitié des pays à faible revenu a défini des exigences minimales.
Le Bénin dans le viseur
Au Bénin, pays à faible revenu constamment menacé par ses propres cybercriminels et ceux de toutes parts de l’Afrique de l’ouest, dont le Nigeria voisin, les acteurs du secteur financier semblent se soucier de la cybercriminalité au jour le jour.
« Les cybercriminels menacent toujours notre business et ils ne semblent pas s’avouer vaincus facilement malgré la traque décrétée par la police. Juste la semaine dernière, nous avons connu un cas de cybercriminalité durant lequel un client est venu retirer son argent envoyé de l’Europe. Non seulement l’argent était introuvable mais le système montrait que le code était invalide alors que le document d’envoi stipulait que le code était bel et bien valide. Ce n’était que le lendemain que nous avions pu découvrir que c’était l’œuvre des cybercriminels », a affirmé un administrateur d’une agence de transfert d’argent qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité et de réputation de son business.
Impact économique de la cybersécurité
L’absence de cybersécurité a des conséquences économiques colossales, a renchéri une note d’orientation de la Commission économique africaine (CEA) des Nations unies intitulée ‘’Relever les défis de la cybersécurité en Afrique’’. Par ailleurs, il existe une forte corrélation entre la cybersécurité et la croissance économique, selon plusieurs récentes études, dont celle de l’International Data Group Connect sur l’état des cyber-menaces menées dans différentes régions d’Afrique.
Un rapport de Norton de 2012 sur la cybercriminalité indiquait que les pertes financières directes s’établissaient en moyenne à 197 dollars par victime dans le monde, et que des pertes financières directes étaient de l’ordre de 110 milliards de dollars. Cependant, une étude menée par McAfee (Intel) en 2014 avait également révélé que le monde entier perdait 400 milliards de dollars US chaque année à cause de la cybercriminalité.