Le salaire minimum est un élément important qui offre un niveau de vie de base aux travailleurs. Dès lors, il faut qu’il soit fixé à un niveau raisonnable pour atténuer la pauvreté et promouvoir l’efficacité économique, a souligné le Fonds monétaire international (FMI).
Issa SIKITI DA SILVA
Le salaire minimum, s’il est bien calibré, peut remédier aux défaillances du marché et améliorer la productivité des travailleurs, ont soutenu Romain Duval et Prakash Loungani, deux experts du FMI, dans leur document de recherche publié au moi de mai 2019.
Cependant, le salaire minimum qui est censé réduire les inégalités, est plutôt mal ciblé. « Il cible les individus et les ménages et les travailleurs plutôt que les chômeurs et les travailleurs. Dans un contexte de pays émergents et en développement, le ciblage est généralement encore plus pauvre, puisque le salaire minimum s’applique uniquement aux travailleurs du secteur formel bien qu’ils puissent en partie se répercuter sur le secteur informel en servant de point focal pour les revendications salariales et en favorisant la mobilité de la main-d’œuvre », explique le document.
« Plus la part des travailleurs du secteur formel dans l’emploi total est faible et moins ils vivent dans des ménages pauvres, ou plus le salaire minimum de départ est élevé (ce qui détermine si le salaire minimum n’est obligatoire que pour les ménages à faible revenu ou également pour les ménages à revenu moyen) moins le salaire minimum réduit l’inégalité », déclarent-ils.
Smig au Bénin
Au Bénin, pays à faible revenu, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est fixé à 40 000 FCFA, une somme que bon nombre de travailleurs continuent à bouder car, selon eux, il ne leur permet pas de joindre les deux bouts du mois. « Le salaire minimum est utile pour atténuer la pauvreté de ceux dont les emplois ne sont pas encore suffisamment rémunérateurs pour joindre les deux bouts. Ils peuvent également réduire le risque de voir les employeurs sous-payés », renseigne le document du FMI.
Pour survivre à la misère que le Smig béninois leur impose, certains travailleurs comptent sur le petit commerce que leurs familles, notamment leurs femmes exercent au coin de la rue ou dans des marchés à ciel ouvert.
« Il faut que le gouvernement fasse quelque chose à propos de ce faible SMIG, sinon on ne peut pas continuer comme ça avec la cherté de la vie et les prix de biens de première nécessite qui grimpent au jour le jour », a déclaré un fonctionnaire sous couvert de l’anonymat.
Mais jusqu’à présent, le gouvernement campe sur ses positions, faisant la sourde oreille comme si de rien n’était.
Cependant, les deux experts avertissent que s’il est fixé trop élevé par rapport au salaire moyen, le salaire minimum peut également dissuader les entreprises d’embaucher des travailleurs peu qualifiés, les empêchant d’acquérir les compétences qui les feraient évoluer plus tard dans la carrière vers des emplois mieux rémunérés.
Le document du FMI lance un appel solennel aux pays émergents et en développement de concevoir des politiques du travail pour favoriser la croissance inclusive.