Perspectives économiques dans l’Uemoa
Baisse de la croissance au 1er trimestre 2019
Les prévisions de croissance économique dans l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’ouest (Uemoa) montrent que le taux serait en baisse au premier trimestre de 2019.
Abdul Wahab ADO
Selon les estimations effectuées par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) à partir des résultats des enquêtes de conjoncture à fin janvier 2019, les dernières informations disponibles font ressortir un ralentissement de la croissance, à très court terme, des économies de l’Union, avec un taux de progression de l’activité économique de 6,4% au premier trimestre 2019, après une réalisation de 6,8% le trimestre précédent. Le rapport de mars 2019 de la BCEAO, la perte de vitesse de l’activité au premier trimestre 2019 est attribuable notamment au recul du rythme de progression de la production manufacturière, des activités commerciales et extractives. La bonne tenue des secteurs financier et de production d’énergie a exercé un effet modérateur. En effet, le rapport mentionne que sur l’ensemble de l’année 2019, il est attendu le renforcement des performances économiques, avec un taux de croissance de 6,8%, après une réalisation de 6,6% en 2018. L’expansion de l’activité en 2019 serait soutenue par l’essor des secteurs des services et du secondaire. Le dynamisme des activités de prestation de services serait attribuable à l’essor des services bancaires et de télécommunications ainsi que de la bonne tenue des activités commerciales, consécutif à la hausse des productions agricoles et industrielles. Le secteur secondaire continue d’être tiré par les Bâtiments et travaux publics(BTP), qui bénéficieraient de l’exécution de grands chantiers dans les infrastructures de base. Par ailleurs, la hausse de la production agricole, du fait d’une pluviométrie globalement satisfaisante et de la poursuite des actions entreprises pour redynamiser les principales filières agricoles, contribuerait à soutenir la croissance du Produit intérieur brut(PIB). Sous l’angle de la demande, la consommation finale demeurerait le principal moteur de la croissance, en liaison avec la consolidation de la demande des ménages en produits alimentaires. Toutefois, la bonne dynamique de l’activité serait atténuée par le ralentissement des investissements, en relation avec le renchérissement des financements aussi bien sur le marché régional qu’international. La demande extérieure nette continue de peser négativement sur les perspectives de croissance des économies de l’Union, en liaison avec l’accroissement attendu de la facture d’importation des biens d’équipement et intermédiaires ainsi que des produits alimentaires. En effet, sur la période de janvier au 7 mars 2019, les réceptions de transferts augmenteraient de 32,5% et les émissions seraient en hausse de 34,4%. A la même période de l’année passée, ces indicateurs se situent à 41,0% et 24,2% respectivement.
Bonne performance dans le secteur industriel en 2019
Selon les résultats de l’enquête de conjoncture de janvier 2019, l’activité économique maintiendrait sa bonne dynamique dans le secteur des industries, en lien principalement avec la hausse attendue des commandes, de la production et du chiffre d’affaires. La demande resterait vigoureuse et généralisée sur les marchés intérieur et extérieur. En ce qui concerne les activités commerciales, les entreprises anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires, avec l’accroissement des commandes en provenance de tous les compartiments du marché. Les entreprises du secteur des services enregistreraient une progression de leurs activités, en liaison avec la hausse des commandes et du chiffre d’affaires. Le regain de dynamisme est attendu dans les branches de l’intermédiation financière, de l’hôtellerie et de la restauration ainsi que de l’immobilier, de la location et des activités de services aux entreprises. De même, les opérateurs des bâtiments et travaux publics anticipent une progression de leurs activités, en relation avec la hausse de nouveaux travaux et du chiffre d’affaires. Des défis sont à relever pour permettre aux économies de la sous région de parvenir au taux de croissance de 6,8% prévu.