Le bloc économique ouest-africain semble avoir saisi le taureau par les cornes en vue de réaliser l’une de plus belles conquêtes de son histoire, à savoir atteindre près de 65 % de pic de charge des énergies renouvelables d’ici à 2030.
Issa SIKITI DA SILVA
Rues, maisons et grandes avenues plongées dans une obscurité « éternelle », coupures fréquentes du courant, connexions illégales, délestages et accès très limité à l’électricité, surtout pour la majorité des populations rurales. Voila à peu prèsle vrai scenario de l’Afrique de l’ouest, celle que bon nombre des gouvernements n’ose pas dévoiler à la face du monde. Mais face à la montée de la grogne sociale, surtout autour de la question de l’électricité, et les changements climatiques qui semblent ensorceler le continent noir au jour le jour, plusieurs gouvernements se sont ressaisis et se sont alignés pour prendre part au marathon des énergies renouvelables dont l’arrivée est prévue en 2030. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a déclaré dans un rapport publié en novembre 2018 que tout en se fondant sur des évaluations antérieures et compte tenu des dernières évolutions du secteur dynamique de l’énergie dans la région, il serait possible que la capacité énergétique provenant d’énergies renouvelables pourrait potentiellement atteindre près de 65 % de pic de charge d’ici à 2030 en Afrique de l’Ouest. Ainsi constate-t-on une ébullition énergétique dans plusieurs pays de la région, où les projets se sont multiplies ces cinq dernières années en vue d’augmenter la capacitéd’énergie et satisfaire tout le monde, y compris les populations urbaines, rurales et sans oublier l’industrie lourde qui en a grandement besoin pour faire tourner les grandes machines d’usines de transformation. « Des efforts ambitieux n’ont cessé d’être consentis aux niveaux national et régional afin de développer et harmoniser davantage les objectifs et cadres stratégiques pour tirer profit du vaste potentiel en énergies renouvelables de la région, renforcer l’accès à l’énergie et répondre à la demande en croissance rapide », souligne le rapport de l’IRENA intitulé « Planification et perspectives pour les énergies renouvelables :Afrique de l’Ouest ». Au Bénin par exemple, la capacité de production d’énergies renouvelables connectées au réseau pourrait atteindre 20% en 2020 et 44% en 2030 en ligne avec les objectifs nationaux, selon le rapport précité. Par ailleurs, le Bénin, qui n’a pas de projets hydroélectriques existants, a tout de même 436 MW (mégawatts) de capacité pour les projets hydroélectriques recensés. Les estimations du potentiel technique pour les autres énergies renouvelables au Bénin sont détaillées de la manière suivante : 187 MW (petit projet hydroélectrique), 3532 MW (solaire photovoltaïque), 761 MW (biomasse) et 322 MW (énergie éolienne). « Les énergies renouvelables à faible coût, en particulier celles produites à partir d’installations solaires photovoltaïques (PV), jouent un rôle de plus en plus important dans l’offre d’électricité en Afrique de l’Ouest », souligne le rapport.