La Banque mondiale a estimé, le mercredi 8 janvier 2018 à Washington, dans son rapport Global Economic Prospects (GEP 2019) que la croissance de l’économie béninoise devrait progresser légèrement en 2019 pour se situer à 6,2 % contre 6,0% en 2018. Ce rapport place ainsi le Bénin parmi les dix économies les plus dynamiques des pays pauvres en ressources naturelles.
Félicienne HOUESSOU
Le redressement de l’économie subsaharienne se poursuit, bien qu’à un rythme plus faible. La Banque mondiale a estimé dans son nouveau rapport que la croissance dans la région a progressé, passant de 2,6 % en 2017 à 2,7 % en 2018. La croissance dans la région devrait se renforcer à 3,4 % en 2019. L’étude de l’institution financière a révélé que les pays pauvres en ressources naturelles se portent et se porteront nettement mieux que les autres. Dans la liste des dix économies les plus dynamiques de cette portion, y sont présents : l’Éthiopie (+ 8,8 % en 2019), le Rwanda (+7,8 %), la Côte d’Ivoire (+ 7,3%), le Ghana (+ 7,3 %), la Tanzanie (+ 6,8 %), le Sénégal (+ 6,6 %), le Niger (+ 6,5 %), le Bénin (+ 6,2 %), le Burkina Faso (+ 6 %) et l’Ouganda (+ 6 %). Ainsi la croissance économique du Bénin qui s’est tablée à 6,0% en 2018 passe à 6,2 en 2019. En 2018, une récolte agricole abondante et une conjoncture touristique favorable ont contribué à stimuler la croissance au Maroc qui a atteint 6,2%.
Les perspectives à moyen terme
L’année 2019 s’ouvre sur des perspectives peu réjouissantes pour l’économie mondiale. En effet, dans le communiqué publié, la Banque mondiale tablait sur un ralentissement de la croissance mondiale à 2,9%. Mais l’économie subsaharienne croît plus vite que celle du reste du monde. La croissance régionale devrait s’accélérer pour atteindre 3,4% en 2019, sous l’effet de la diminution de l’incertitude des politiques et de l’amélioration des investissements dans les grandes économies, ainsi que de la poursuite d’une croissance vigoureuse dans les pays à forte intensité de ressources. Au Nigeria, la croissance devrait atteindre 2,2% en 2019, dans l’hypothèse d’une reprise de la production pétrolière et d’une lente amélioration de la demande privée qui freinerait la croissance du secteur industriel non pétrolier. L’Angola devrait connaître une croissance de 2,9% en 2019, à la faveur de la reprise du secteur pétrolier, de la mise en production de nouveaux gisements et de la mise en place de réformes renforçant l’environnement des entreprises. L’Afrique du Sud devrait accélérer modestement à un rythme de 1,3%, en raison des contraintes pesant sur la demande intérieure et des dépenses publiques limitées. Pour ce qui est des perspectives à moyen terme, la Banque mondiale s’attend à ce que le PIB du Bénin enregistre une croissance de 6,5% en 2020 et 6,6 en 2021. «La croissance prévue en 2019 devrait être tirée par les réformes économiques entreprises par le pays et l’amélioration de l’activité touristique», a souligné l’institution dans son rapport sur les perspectives pour l’économie mondiale.
Par contre la Banque constate une forte montée des risques. « Une croissance plus lente que prévu dans la zone euro et en Chine devrait avoir des répercussions négatives sur la région, qui se manifesteraient par une baisse de la demande d’exportations et une diminution des investissements », prévient le rapport. Allant dans ce même sens, la directrice générale de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva a déclaré qu’« au début de 2018, l’économie mondiale tournait à plein régime, mais elle a perdu de la vitesse au cours de l’année et la situation pourrait devenir encore plus difficile au cours de l’année à venir», avant d’appeler les pays à renforcer les investissements dans les ressources humaines et la croissance inclusive. La croissance par habitant pourrait s’avérer insuffisante pour réduire l’écart de revenu avec les économies avancées dans environ 35 % des économies de marché émergentes et en développement en 2019. Cette proportion devrait passer à 60% dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence. «Une croissance économique solide est essentielle pour réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée», a déclaré Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour la croissance équitable, les finances et les institutions. Elle poursuit : «à mesure que les perspectives de l’économie mondiale se sont assombries, il sera crucial de renforcer la planification des mesures d’urgence, de faciliter les échanges et d’améliorer l’accès au financement pour surmonter les incertitudes actuelles et dynamiser la croissance». Le secteur informel représente environ 70% de l’emploi et 30% du PIB dans les économies de marché émergentes et en développement. Étant donné qu’il est associé à une baisse de la productivité et des recettes fiscales ainsi qu’à une pauvreté et à des inégalités plus grandes, ceci est symptomatique des opportunités perdues. La réduction des charges fiscales et réglementaires, l’amélioration de l’accès au financement, l’amélioration de l’éducation et des services publics et le renforcement des systèmes de recettes publiques pourraient uniformiser les conditions de concurrence entre les secteurs formel et informel.