Est-ce qu’un patriote peut-il s’opposer au développement de sa patrie ? Non me répondrez vous. Mais c’est la triste réalité qui perturbe le quotidien des Béninois et freine d’une manière ou d’une autre le développement du Bénin. A voir l’évolution de l’actualité ces dernières semaines, avec son chapelet de dossiers de détournement de deniers publics ou de corruption par ci par là, l’on se demande, la ligne de conduite à tenir face à un environnement politique où les acteurs vantent aux beaux yeux du peuple ou du décideur, leur capacité à gérer la cité ou toute autre fonction appartenant à la cité, à bon escient. Mais, une fois au poste, bienvenue la corruption, le détournement tous azimuts. L’on se rend compte que l’attachement à la patrie n’est pas la chose la mieux partagée sous le ciel béninois. Triste.
La bonne gouvernance tant prônée, passe sous le boisseau. L’on s’en met pleins les poches au détriment de l’intérêt général et du peuple que l’on est appelé à servir. L’on devient un antipatriote tout simplement. Oui corrupteurs et corrompus sont des antipatriotes. Car, l’on ne peut vouloir le bien d’une communauté et poser des actes contraires à la bonne gouvernance, à la norme. Quelle entreprise ne serait pas fière d’avoir participé à la construction du siège de l’Assemblée nationale de son pays. C’est une expérience qui pèsera lourd dans son curriculum vitae. Mais, en lieu et place d’un bâtiment digne du nom pour abriter la représentation nationale, c’est un macabre chantier qui est dressé à l’entrée de la capitale du Bénin à coût de milliards de FCFA, sur fonds du contribuable. Ces entreprises peuvent se bomber le torse de ne pas achever les travaux. La corruption est passée par là, vecteur de l’antipatriotisme. L’autre sujet qui défraie la chronique et qui fruste le secteur de l’agriculture, est cette affaire de « coton gate » où sont annoncés disparus, des dizaines de milliards de FCFA. La sueur des producteurs de l’or blanc, on en a cure. Vient ensuite un dossier de surfacturation opérée sur l’achat de motos pour plus de 300 millions de FCFA qui enrhume depuis peu la machine « Rupture ». Pitié. Le pays en pâtit progressivement et arpente une descente « aux enfers ». Si rien n’est fait pour arrêter le massacre des fonds publics, avec une justice consciente ou inconsciente de sa complicité, à l’image des ajournements répétés de tel ou tel procès devant situer l’opinion publique, l’abime n’est plus loin. Que Dieu n’ose. Malheureusement la corruption rimant avec l’antipatriotisme se trouve être monnaie courante au Bénin. Une thérapie de choc est nécessaire pour nettoyer l’écurie.
Parmi les maux dont souffre le Bénin, la corruption est sans doute le plus visible. Il n’est plus un secret pour personne qu’au Bénin, nombreux sont les acteurs publics qui manquent quotidiennement au devoir de probité qui pèse sur tout dépositaire de l’autorité publique. Et pour lutter contre ce mal et redorer un tant soit peu l’image du pays, des mécanismes de lutte contre la corruption sont initiés d’un régime à un autre avec des fortunes diverses. Aujourd’hui, l’opinion publique assiste à la méthode de la Rupture et du Nouveau départ. La traque des fonctionnaires corrompus ou des acteurs politiques quelque soit son degré d’immunité, prend une nouvelle tournure et dérange les habitudes, au nom de la probité et de la bonne gouvernance. Pourvu qu’il y arrive. Car, qu’adviendra-t-il d’une économie gangrénée par l’individualisme ?
Corruption… antipatriotisme…
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