Les activités de dépôt bancaire régional ont enregistré une baisse en avril 2019. Les dépôts mobilisés par les banques de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) se sont établis à 588,1 milliards FCFA contre 517,0 milliards FCFA le mois précédent. Soit une légère augmentation de 13,7%.
Félicienne HOUESSOU
Dans sa note mensuelle, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a noté une faible mobilisation de l’épargne au mois d’avril. La hausse légère du volume des dépôts bancaires est imputable à l’ensemble des agents économiques, à l’exception des entreprises individuelles, de la clientèle financière et des sociétés d’Etat et établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC). Ceux-ci ont baissé leurs dépôts de 19,7%. Les accroissements les plus importants sont notés au niveau des coopératives et groupements villageois, de l’Etat et organismes assimilés, des assurances et caisses de retraite, ainsi que des entreprises privées du secteur productif. « Sur une base mensuelle, les crédits nouvellement mis en place ont baissé de 1,4%, en liaison essentiellement avec la faible mobilisation de l’épargne. Ainsi, le cumul mensuel, toutes maturités confondues, est estimé à 1.176,4 milliards en avril 2019, après un niveau 1.192,2 milliards le mois dernier. Le recul des mises en place de crédits intervient en dépit de la hausse des ressources collectées par les banques », indique l’institution. Quant aux créances nettes sur l’administration publique centrale, une hausse de 22,5% a été enregistrée en avril 2019, après une baisse de 14,4% en avril 2018. Selon le rapport de la BCEAO, les mobilisations d’euro-obligations, effectuées en mars 2018 (2.010,9 milliards) par les Etats de Côte d’Ivoire et du Sénégal, avaient fortement réduit l’engagement net des Etats vis-à-vis du système bancaire, en liaison avec la hausse de leurs dépôts. L’utilisation progressive, au cours de l’année 2019, de ces ressources constituées en dépôt auprès de la Banque Centrale, a entraîné une hausse des créances nettes des institutions de dépôts sur l’administration centrale.
Les créances intérieures ont progressé de 3.177,1 milliards FCFA ou 12,0%, en rythme annuel, pour s’établir à 29.553,4 milliards FCFA, en liaison avec la hausse des créances sur l’économie et de celles sur les administrations publiques centrales (APUC). Le taux de croissance des créances sur l’économie s’est établi à 9,0% contre 9,8% à la même période de l’année 2018. Le document explique que cette croissance a été portée essentiellement par la hausse des crédits bancaires aux entreprises privées non financières (+1.171,6 milliards ou +10,4%) et aux sociétés publiques (+380,6 milliards ou 29,9%). Les prêts aux sociétés financières non bancaires se sont quant à eux contractés de 354,1 milliards FCFA ou 54,6%. « La hausse du rythme de progression des créances sur l’économie entre mars et avril 2019 (9,0% contre 8,0% en mars) est justifiée par celle de nouvelles mises en place de crédits. Ces dernières se sont accrues, traduisant un niveau des concours bancaires plus important que celui du mois de mars 2019. En glissement annuel, les nouveaux concours bancaires se sont accrus de 9,0% en avril 2019 après un recul de 6,7% le mois précédent », explique le rapport.
La BRVM a enregistré des évolutions à la baisse
La note mensuelle de la BCEAO s’est aussi penchée sur les activités du marché boursier régional. En effet, les principaux indicateurs d’activité du marché de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ont enregistré des évolutions à la baisse, après leur fort redressement le mois dernier. L’indice BRVM 10 et celui composite se sont repliés de 1,2% et 0,6% respectivement, s’établissant à 169,1 points et 174,6 points en avril 2019. En glissement annuel, les indices BRVM composite et BRVM 10 ont reculé respectivement de 26,6% et 22,1%, en ligne notamment avec les contre-performances des entreprises des secteurs industrie, finances et transports. En dépit de ces ralentissements, la BCEAO estime de bonnes perspectives pour l’UEMOA. Sur l’ensemble de l’année 2019, l’Union devrait bénéficier, à en croire l’institution, « du renforcement de la demande intérieure et des conditions financières favorables […] avec toutefois un ralentissement de la demande en provenance des principaux pays où la croissance est dans une phase descendante du cycle, notamment aux Etats-Unis et en Chine ». Car, la consommation finale demeurerait le principal moteur de la croissance, en liaison avec la consolidation de la demande des ménages en produits alimentaires.