Dans son dynamisme d’aider les populations sur le plan social le gouvernement béninois a instauré les microcrédits mobiles. Une initiative qui s’étend dans plusieurs département du Bénin dont le Mono et le Couffo. Ce pas de géant est aujourd’hui félicité par les populations qui pensent sortir de la misère grâce à ces fonds.
Romuald NOUDEDJI
C’est une grande joie pour les femmes du Mono et du Couffo
bénéficiaires de la phase transitoire de l’opération Microcrédit
mobile au Bénin de faire partir des plus de 3000 bénéficiaires sur le plan national. Une démarche du gouvernement qui vise à favoriser l’auto-emploi chez les femmes afin de lutter contre le chômage. Le plancher du crédit est fixé à 50.000 FCFA renouvelable une fois avant de passer à 100.000 FCFA puis accéder aux crédits avec des garanties.
En effet, mis en place au Bénin depuis 2007, le programme MCPP qui vise à faciliter l’accès au micro crédit et autres services
d’accompagnement susceptibles d’améliorer les conditions de vie des populations défavorisées a démontré toute sa pertinence comme un instrument efficace de réduction de la pauvreté. Ainsi donc dans la perspective de pérenniser le programme et d’impacter un plus grand nombre de bénéficiaires, le MCPP dans le plan stratégique 2017-2021 du FNM est passé au micro crédit mobile (MCM). Selon la directrice
générale du fonds national de la micro finance, Dénise Atioukpè, ce nouveau mécanisme offre l’avantage de réduire drastiquement les impayés, de les localiser et de les maîtriser. Dans le département du Couffo, le micro crédit mobile est exécuté par ASMAB-microfinance et pour sa mise en œuvre, les agents marchands dotés de terminaux de paiement électronique sont répartis par quartier de ville et de
village. A en croire la directrice générale du FNM, pour bénéficier du MCM, les femmes, en groupe de trois au moins et de 25 au plus, doivent se faire enrôler à base de leurs récépissés RAVIP et exprimer le besoin de se faire octroyer un crédit de cinquante mille (50 000) francs auprès des agents marchands. Le directeur de cabinet du ministre des affaires sociales et de la micro finance, Nicolas Dandoga, après avoir rappelé les quatre services de protection sociale du projet ARCH initié par le gouvernement du président Patrice Talon pour stimuler le mieux-être du citoyen béninois, a exhorté les femmes des six communes du Couffo à se faire massivement enrôler afin de bénéficier du micro crédit mobile remboursable en six mois. Pour que le Couffo fasse partie des départements dans lesquels les crédits sont plus octroyés et mieux rembourser, le préfet Christophe Mègbédji, Dénise Atioukpè et Nicolas Dandoga ont exhorté les potentiels bénéficiaires du MCM à un effort de remboursement pour pérenniser le programme.
L’importance de la digitalisation du microcrédit
Le microcrédit mobile selon les acteurs, vient trancher avec
l’ancienne formule où, il est difficile d’affirmer sans réserve que
l’argent mis à la disposition des systèmes financiers déconcentrés est parvenu aux bénéficiaires. Selon le ministre en charge de la
Microfinance, grâce à la finance digitale, les opérations d’octroi et
de remboursement de crédit peuvent se faire en temps réel. Dorénavant, quelle que soit la situation géographique de l’opération, la cavalerie des clients devient impossible au sein de l’écosystème des SFD digitalisés et le suivi au niveau central de la situation des remboursements par agent, par SFD, par commune ou département est possible à tout moment et en tout lieu. Et déjà 9621 agents marchands sont formés et bientôt déployés sur l’ensemble du territoire national pour l’enrôlement des bénéficiaires et l’octroi du crédit qui s’élève à 50.000 Fcfa renouvelable une fois avec un taux de 8,5%. L’intérêt et
la pertinence de la digitalisation des opérations de mise en place et de remboursement des lignes de crédit sont multiples, selon Denise Atioukpè, Directrice générale du FNM. Elle vise entre autres, pour le Fonds national de la Microfinance, la réduction, la localisation et la maîtrise des impayés, le suivi à temps réel des opérations d’octroi et de remboursement de crédit, l’impossibilité de la cavalerie financière, la transparence dans les opérations. Pour les Systèmes financiers décentralisés, elle permet la réduction des coûts opérationnels, la proximité, l’extension du réseau, le désengorgement des agences des SFD. Pour le bénéficiaire final, elle facilite la proximité du service, la réduction du coût de service, la sécurité du fonds de crédit etc. Et enfin, pour l’Etat, l’effectivité de l’inclusion financière, de l’inclusion sociale, la limitation des risques de fraude et de braquage et bien d’autres.