Les mouvements internationaux de capitaux sont réalisés au Bénin, en vue de créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger et/ou d’exercer le contrôle sur la gestion d’une entreprise étrangère. Le compte financier du Bénin s’est soldé par un passif net de 303.620,0 millions en 2017 contre 227.705,5 millions en 2016, soit, une augmentation de 30.328,5 millions.
Abdul Wahab ADO
Le compte financier du Bénin s’est amplifié en 2017, renseigne la balance des paiements et position extérieure du Bénin en 2017. Cette consolidation des flux financiers nets reçus résulte d’une entrée nette d’investissements directs (+30.328,5 millions), d’une hausse des émissions de titres publics par le Trésor du Bénin (+3.726,0 millions) et des mobilisations de financements extérieurs par le gouvernement (+41.860,0 millions). La hausse des mobilisations de ressources financières extérieures en 2017 s’explique par les besoins liés à la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement(Pag). En effet, les Investissements directs à l’étranger (IDE) constituent l’un des principaux indicateurs de l’attractivité économique des pays. Selon, les entrées nettes d’investissements directs se sont établies à 98.128,3 millions en 2017 contre 67.799,8 millions en 2016, en hausse de 30.328,5 millions, en liaison avec les perspectives favorables de l’économie béninoise. Le rapport de mars 2019 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest(BCEAO) indique que les flux nets d’investissements directs en 2017 pour le compte du Bénin, sont constitués de prises de participation (18.127,0 millions) et d’instruments de dette (80.001,3 millions). Les principaux secteurs qui ont reçu ces investissements directs sont l’intermédiation financière, assurance et retraite » (62,3%), les « transports et entreposages » (19,3%), la « production et distribution d’énergie électrique » (10,1%) et le « commerce de gros et de détail » (8,3%).
Il faut remarquer dans le rapport de la BCEAO que de ces flux financiers, la part de la Chine est en tête avec (23,8%), le Sénégal (13,8%), la France (9,2%), le Nigeria (7,5%) et le Burkina Faso
(7,5%) sont les principaux pourvoyeurs des investissements directs au Bénin en 2017.
La part des investissements de portefeuille
Les flux financiers nets reçus au titre des investissements de portefeuille au Bénin sont évalués à 54.519,3 millions en 2017 contre 50.793,3 millions, une année plus tôt. Cette évolution s’explique notamment par les émissions de titres réalisées par le Trésor public, qui se sont traduites vis-à-vis des investisseurs non résidents par un remboursement net des bons (-33.519,0 millions) et une mobilisation nette de ressources par le canal des obligations (+85.705,0 millions). En 2017, le Trésor public du Bénin a levé des ressources sur le marché financier de l’union à hauteur de 565,2 milliards contre 396,6 milliards en 2016. Sur ces montants, les acquisitions des investisseurs des autres pays de l’union sont ressorties à 275,8 milliards en 2017 contre une réalisation de 166,4 milliards en 2016, en progression de 109,4 milliards.
Pour ce qui concerne les autres investissements nets, ils se sont soldés par un passif net de 150.972,4 millions en 2017 alors qu’ils étaient évalués à 109.112,4 millions en 2016. Ce niveau de réalisation est principalement imprimé par les tirages nets effectués par l’administration centrale sous forme d’emprunts auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Les tirages nets effectués par l’Administration Centrale sont ressortis à 118.646,0 millions en 2017, en progression de 11.516,6 millions comparativement à 2016. Les fonds ont été mobilisés principalement auprès de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) pour un montant de 45.283,1 millions FCFA, de la Banque mondiale (26.411,1 millions), de la Banque africaine de développement(BAD) pour 20.922,4 millions FCFA, de la Banque d’Investissement et de développement(BID) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest(CEDEAO) pour 13.768,6 millions, de RABOBANK Belgique (18.076,6 millions) et de l’Agence française de développement(AFD) pour 4.642,4 millions. Le rapport mentionne que des tirages ont été affectés au financement de projets et programmes de développement dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’environnement, de l’éducation, de l’agriculture et des télécommunications. Les investissements des autres secteurs sont marqués par un accroissement des dettes nettes de 30.910,7 millions, essentiellement des prêts (+11.691,6 millions). Les emprunts extérieurs ont été mobilisés auprès de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC).
Que retenir des IDE ?
Un investissement direct à l’étranger (IDE) désigne des mouvements internationaux de capitaux servant à l’acquisition d’un actif immobilier, d’une entreprise ou d’une participation supérieure à 10% du capital ou des droits de vote d’une société par un agent économique non résident.
L’investissement direct, qui repose sur la notion d’intérêt durable, se fait dans une optique d’utilisation ou de gestion productive du bien, ce qui le distingue de l’investissement de portefeuille dont la logique de placement est purement financière. Les investissements directs à l’étranger constitue un élément moteur de la multinationalisation des entreprises, les IDE recouvrent aussi bien les créations de filiales à l’étranger que les fusions-acquisitions transfrontières ou les autres relations financières (notamment les prêts et emprunts intra-groupes). Il faut préciser que si l’effet des IDE est généralement considéré comme positif sur la croissance des pays d’accueil (notamment grâce aux transferts de technologie induits), il est plus discuté et ambigu sur le commerce international, sur l’emploi dans les pays investisseurs, sur les conditions de travail et sur l’environnement.