Les responsables des différentes centrales et confédérations syndicales n’entendent pas rester en marge du processus d’élaboration du budget général de l’Etat béninois, exercice 2019. Après analyse et étude, ils ont adressé leurs inquiétudes et quelques doléances au gouvernement.
Le projet de loi des finances exercice 2019 traduit les options politique, sociale et budgétaire retenues par le gouvernement et exposées à l’Assemblée nationale le 30 juin 2018. Cette loi s’établit en ressources et en charges à 1877,543 milliards de francs CFA contre 1862,918 milliards de francs CFA en 2018, soit une augmentation de 0,8%. Selon la déclaration des confédérations et centrales syndicales (Csa-Bénin-Cgtb- Cosi-Bénin- Unstb-Csub-Cspib), le projet du budget de l’Etat, exercice 2019 paraît assez ambitieux au regard des prévisions macroéconomiques et des efforts dans l’amélioration des niveaux de recouvrement des recettes internes. « Exonération des droits et taxes de douane et de la TVA sur les récipients pour gaz comprimés ou liquéfiés, en fonte, fer ou acier et les accessoires (brûleurs, supports marmites pour les bouteilles de 3 et 6 Kg, tuyaux, raccords, détendeurs, réchauds à gaz sans four et robinet-détendeurs) pour gaz domestique, importés, fabriqués ou vendus en République de Bénin : Bonne mesure pour la lutte contre la déforestation », indique le document. Pour ces syndicats, la loi sur le budget comporte plusieurs forces, mais aussi des faiblesses. Les faiblesses relevées par les organisations syndicales sont portées par l’absence de clarté dans certaines dépenses annoncées qui restent trop agrégées et qui ne facilitent donc pas le suivi de la mise en œuvre effective d’un certain nombre de mesures prévues. Ces dépenses gagneraient à être explicitées. Cependant, ils ont dans leur déclaration rappelé quelques revendications sur lesquelles le gouvernement avait pourtant pris des engagements fermes. Il s’agit entre autres de : l’application effective des arrêtés portant statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du Secondaire ; la hiérarchisation des salaires et une nouvelle augmentation du SMIG ; la résolution de la situation administrative des animateurs et animatrices qui travaillent sans salaires depuis plus de dix ans ; la satisfaction des revendications des agents de santé, objets des mouvements de grèves en début d’année 2018 ; la revalorisation du point indiciaire et le règlement des problèmes catégoriels de tous les agents de l’Etat et des secteurs privés et parapublic ; l’augmentation des budgets des Centres des Œuvres Universitaires pour une rentrée académique optimale. De plus, ils ont exprimé des questionnements relatifs au déficit budgétaire évalué à plus de 600 milliards, à l’aggravation du taux d’inflation en comparaison au précédent budget, aux nouvelles mesures fiscales, au manque de transparence dans le projet de loi, aux mesures incitatives nouvelles pour les investissements dans le secteur privé béninois qui ne sont pas visibles dans le projet de budget. Par ailleurs, les organisations syndicales des travailleurs rappellent au gouvernement la nécessité de l’adhésion du plus grand nombre. « Cette adhésion passe par la prise en compte des aspirations profondes des travailleurs et des populations dans un contexte sociopolitique apaisé. L’apaisement doit donc figurer au nombre des objectifs du gouvernement pour l’année 2019 ». Espérons que les inquiétudes des centrales syndicales soient prisent en compte dans ce projet.
Félicienne HOUESSOU