Le secteur privé créateur de richesse et d’emplois joue un rôle important pour le développement d’un pays. Car, il constitue l’épicentre pour le partenariat public-privé. Dans ce sens, les patronats de plusieurs pays s’attèlent tant pour la création de la richesse mais aussi de l’emploi des jeunes. Si le patronat des autres pays africains s’active pour booster l’économie, le patronat béninois reste statique depuis des mois. Que se passe-t-il au niveau du patronat du Bénin ?
Les patronats des pays africains sont à pieds d’œuvre pour booster le développement du secteur privé. Du Cameroun au Togo en passant par la Côte-d’Ivoire, le Sénégal et le Mali, les patronats sont en activité pour la création de richesse et d’emploi. Si d’autres se battent pour l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), les uns font des propositions à leur gouvernement pour l’amélioration du climat des affaires et élaborent des documents stratégiques du développement du secteur privé. Pour preuve, au Togo, le Conseil national du patronat (CNP-Togo) a validé, le 23 mai 2018 à Lomé, un plan stratégique 2018-2022 évalué à 500 millions de Fcfa et destiné à soutenir les entreprises. « Ce plan permettra au CNP-Togo de relever les défis des prochaines années tout en restant à l’écoute de l’environnement économique et social afin d’anticiper, de s’adapter aux évolutions et de stimuler le progrès de ses membres », a indiqué Laurent Coami Tamegnon, le président du patronat togolais. Ce plan stratégique permettra au CNP-Togo de jouer pleinement son rôle de développement dans l’environnement économique et social, de concert avec l’État, ses partenaires et tous les acteurs impliqués, a souhaité le président du CNP-Togo. Au Cameroun, le 28 mai 2018 dernier, le patronat et le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) ont rencontré le nouveau ministre des Finances pour lui remettre une proposition de réformes fiscales. En effet, selon la presse camerounaise, « le nouveau Conseil exécutif du Gicam, élu il y a près d’un an sous la bannière ‘’Gicam en action’’, a mis sur pied, dès le lendemain de son élection, un groupe de travail sur la fiscalité. Constitué d’une trentaine de personnes, professionnels en matière fiscale, douanière, ainsi que des acteurs économiques. Ce groupe avait pour mission, au regard de l’analyse des systèmes fiscaux appliqués dans d’autres pays à niveau de développement comparable, de faire des propositions en matière de politique fiscale, en matière d’administration et de gestion du contentieux fiscal, d’élargissement de l’assiette fiscale, et revisiter notre politique en matière de régimes dérogatoires ou privilégiés », a expliqué Célestin Tawamba, le président du Gicam, rappelant ainsi la genèse du projet de réforme proposé au gouvernement. A cette occasion, le patron des patrons camerounais a souligné que seul ce changement de paradigme pourra conduire le Cameroun vers un « système fiscal permettant d’améliorer les ressources publiques, tout en préservant la solidité des entreprises ». Quant au patronat ivoirien, les actions menées ont permis à 22 personnalités, à savoir des administrateurs et des membres personnels de la Confédération générales des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) d’être élevées au rang de commandeur pour certains, officier pour d’autres ou encore chevalier, dans l’ordre national du mérite. « « Grâce au travail des membres du conseil d’administration de la CGECI, par la solidarité, la cohésion sociale et la vision commune, le Patronat ivoirien est aujourd’hui le porte-parole du secteur privé a dit le Président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean Kacou Diagou. De même, l’ancien Directeur Général du FMI, M. Michel CAMDESSUS rencontre le Patronat ivoirien. Toutes ces actions sont destinées à booster le secteur privé ivoirien.
Le patronat sénégalais s’est battu pour l’augmentation du Smig
Pour le mieux être de tous, au Sénégal, le patronat et les syndicalistes ont poussé le gouvernement à obtenir une amélioration des travailleurs du pays. Suite aux luttes, un accord entre les syndicats et le patronat sénégalais, a été signé et le salaire minimum va augmenter de 44,8 % au 1er juin 2018, passant à 302,89 francs CFA (46 centimes d’euros) par heure contre 209,10 FCFA (32 centimes d’euros) actuellement. « Un protocole d’accord relatif à la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) et du Salaire minimum agricole garanti (Smag) a été signé, aux termes de négociations entamées, il y a deux ans, entre les organisations syndicales et patronales les plus représentatives », indique le communiqué du ministère sénégalais du travail. Le Smig horaire sera valorisé à 302,890 francs CFA (environ 46 centimes d’euros) à compter du 1er juin 2018 au lieu de 209,10 FCFA (32 cents), montant jusque-là en vigueur, soit une hausse de 44,8 %. Il passe ensuite à 317,313 francs CFA à compter du 1er janvier 2019 et à 333,808 francs CFA à compter du 1er décembre 2019. « Le SMAG passera à 213,92 francs CFA à compter du 1er juin 2018 alors qu’il était à 182,96 FCFA jusque-là », précise encore le communiqué. Un décret présidentiel précisera ces nouveaux montants « dans les prochains jours ». En effet, cette prouesse pour les travailleurs est à l’actif du patronat sénégalais.
Que fait le Conseil national du patronat du Bénin ?
Les patronats des autres pays de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) sont engagés et s’activent pour hisser le secteur privé de leur pays. Mais au Bénin, c’est le statu quo au niveau du Conseil national du patronat. Pas d’actions, plus d’activités, plus de mouvement pour le Conseil national du patronat du Bénin à part la tenue des assemblées générales. Ce silence radio depuis des lustres inquiète plus d’uns et l’on se demande que se passe-t-il au niveau du Conseil national du patronat du Bénin ? Seuls les responsables du patronat peuvent répondre à cette interrogation qui taraude les esprits des Béninois. Si le secteur privé constitue un outil puissant de développement pour les pays pauvres selon Luc Rigouzzo, Directeur General du Proparco (Promotion et Participation pour la Coopération Economique, France), le patronat du Bénin doit se réveiller de son sommeil pour mettre en œuvre une politique de développement du secteur privé. Ceci pourra faciliter significativement l’animation de la vie économique pour la création de richesse et d’emplois. Pour rappel, le renouvellement du bureau du Conseil National du Patronat du Bénin (CNP-BENIN) a été organisé en fin novembre 2016. Au nombre des membres du patronnant béninois dont Sébastien AJAVON son président, se trouve Eustache Kotingan, Mathieu Adjovi, Régis Facia etc..
Abdul Wahab ADO