Suite à la libération de trois pirates présumés détenus à bord de la frégate danoise EsbernSnare, l’association maritime BIMCO a publié un communiqué à l’endroit des États de la région du golfe de Guinée. Dans le document, BIMCO indique que les États membres du golfe de Guinée doivent assumer leurs responsabilités et intensifier leurs efforts de poursuites.
Félicienne HOUESSOU
L’association maritime BIMCO appelle les pays du golfe de Guinée à intensifier les poursuites contre les pirates qui opèrent dans la région. L’association qui se veut être à la pointe des développements mondiaux dans le transport maritime, estime que 23 attaques ont été menées contre des navires marchands dans le golfe de Guinée au quatrième trimestre 2020. Au total 50 marins ont été kidnappés dans la même période. Mais le nombre d’attaques a chuté à 7avec 20 enlèvements au cours du quatrième trimestre 2021. Cette baisse des incidents maritimes, selon BIMCO devrait être attribuée, en partie, aux marines internationales qui patrouillent les zones. C’est pourquoi, les experts de cette association internationale pointent du doigt un certain nombre de défis qui subsistent et qui appellent les dirigeants des pays du golfe de Guinée, (entre autres le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon etc.) à redoubler d’efforts pour une lutte sans relâche contre les pirates.
Manque d’engagement des pays du golfe de Guinée
« La présence de marines internationales est un pas très important dans la bonne direction pour assurer la sécurité des marins, mais l’établissement d’une situation de sécurité durable dans le golfe de Guinée ne peut se faire sans le plein soutien de la région. La traduction des pirates présumés en justice devraitêtre faite par les États côtiers régionaux », a déclaré le secrétaire général et PDG de BIMCO, David Loosley. Il poursuit : « nous avons déjà vu des pirates présumés traduits en justice dans la région. La collaboration internationale entre les juridictions régionales et les forces militaires non régionales recèle un potentiel énorme à ne pas manquer ». Pour rappel, en juillet 2021, il a été signalé qu’un tribunal togolais avait condamné neuf hommes pour piraterie à la suite d’une attaque contre un pétrolier en mai 2019. L’un des pirates a été condamné à 15 ans de prison tandis que six ont été condamnés chacun à 12 ans de prison. Ce fut l’une des rares affaires de piraterie traitée par la justice locale de la région. Jakob Larsen, responsable de la sûreté et de la sécurité maritimes de BIMCO estime que « si les États côtiers régionaux aident à poursuivre les pirates appréhendés, cela renforcera considérablement les arguments en faveur du renforcement des capacités et du soutien de la communauté internationale et soutiendra le développement de l’économie bleue en Afrique de l’Ouest ». Les États côtiers du golfe de Guinée se concentrent de plus en plus sur la sécurité maritime et plusieurs initiatives sont en cours. Il y a cependant encore des défis. Les initiatives naissent mais il faut plus d’engagement. À titre d’exemple, l’initiative ‘’Deep Blue’’ pour lutter contre la menace de piraterie et du vol en mer n’est toujours pas déployée sur des opérations anti piraterie actives.