La montée de l’inflation, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de profonds déséquilibres macroéconomiques, des pénuries d’énergie, d’engrais et de nourriture… autant de crises qui plombent les efforts déployés par les pays en développement face à la crise alimentaire. Pour soutenir les dirigeants, le Groupe de la Banque mondiale déploie une action rapide, de grande ampleur et efficace.
Félicienne HOUESSOU
Le Groupe de la Banque mondiale présente son programme de riposte pour aider les pays en développement à mobiliser des financements qui permettront de faire face à l’insécurité alimentaire, protéger les personnes, préserver les emplois, renforcer la résilience et relancer la croissance. Cette riposte vise à affronter la conjonction de crises tout en maintenant le cap du développement. Ledit programme a été exposé dans un document-cadre publié le 3 août dernier sous le titre ‘’Navigating Multiple Crises, Staying the Course on Long-Term Development: The World Bank Group’s Response to the Crises Affecting Developing Countries’’. Le document présente un cadre destiné à guider les projets du Groupe de la Banque mondiale sur une période de 15 mois allant d’avril 2022 à juin 2023. Il fait suite à la feuille de route publiée en avril 2022, qui prévoyait la mise à disposition de 170 milliards de dollars de financements au cours de cette période pour aider les pays en développement à traverser ces crises sans précédent. « Pour les aider, le Groupe de la Banque mondiale déploie une action rapide, de grande ampleur et efficace en mobilisant des financements qui permettront de faire face à l’insécurité alimentaire, protéger les personnes, préserver les emplois, renforcer la résilience et relancer la croissance », souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. Le cadre d’action s’appuie sur les enseignements tirés de la riposte à la pandémie et aux crises alimentaires passées. Il reconnaît que cette situation sans précédent nécessite un engagement fort et rapide pour aider les pays à contrer les risques de recul et pour maintenir le cap sur leurs objectifs de développement à plus long terme. Le Groupe de la Banque mondiale restera fidèle à son approche de développement vert, résilient et inclusif dans ses opérations.
Environ 170 milliards de dollars de financement
La répartition des ressources entre les pays et les domaines d’intervention évoluera en fonction des besoins spécifiques et de l’aptitude des programmes à atteindre les objectifs de développement et à soutenir les populations sur le terrain. Le cadre de riposte à la crise s’articule autour de quatre axes d’action. Primo, il s’agira de lutter contre l’insécurité alimentaire en soutenant la production, en facilitant le commerce, en apportant une aide aux personnes vulnérables et en investissant dans des systèmes alimentaires durables. Ces mesures s’inscrivent dans la droite ligne du programme de lutte contre l’insécurité alimentaire annoncé par le Groupe de la Banque mondiale le 18 mai 2022. Secundo, protéger les personnes et préserver les emplois pour aider à atténuer l’impact des crises à moyen et long terme. Ensuite, il faudra renforcer la résilience en identifiant et en appuyant des approches qui mèneront à long terme à une résilience durable. Et enfin, renforcer les politiques, les institutions et les investissements pour reconstruire en mieux en privilégiant des mesures de long terme qui permettront d’améliorer les résultats en matière de développement. Après consultation des actionnaires, le document-cadre confirme que le Groupe de la Banque mondiale fournira environ 170 milliards de dollars de financements en appui à ce programme de riposte à des crises multiples. Sur ce montant, 105 milliards de dollars seront apportés par la Banque mondiale (BIRD et IDA), 48 milliards de dollars par la Société financière internationale (IFC) et près de 9 milliards de dollars par l’Association multilatérale de garantie des investissements (MIGA). Quelques 9 milliards de dollars devraient être financés par le biais de fonds fiduciaires. Le Groupe de la Banque mondiale a déjà fourni environ 53 milliards de dollars entre avril et juin 2022 pour accroître son soutien en faveur de la sécurité alimentaire et poursuive sa riposte à la pandémie.