Prenant part à la 12è conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la délégation béninoise par la voix de la ministre de l’industrie et du commerce Shadiya Alimatou Assouman a fait, mardi 14 juin 2022, un plaidoyer sur le dossier Coton et l’initiative des quatre (04) pays producteurs réunis dans le Groupe C-4 et autres négociations-thématiques portant sur l’Agriculture.
Bidossessi WANOU
Face aux difficultés constantes et sans cesse grandissantes des pays producteurs de coton malgré leurs efforts, Shadiya Alimatou Assouman, ministre de l’industrie et du commerce (MIC) du Bénin a donné de la voix à l’occasion de la 12è conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où elle a exprimé une série de ressentiment. A l’occasion, la MIC a porté à l’attention de l’assistance les attentes du Bénin, des pays en développement et des Pays les moins avancés (PMA) à cette conférence ministérielle de l’OMC. C’est après avoir félicité la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, le Secrétariat et l’ensemble des organes de l’organisation pour les diligences et différentes mesures prises en vue de rendre effective, cette conférence ministérielle, la douzième du genre. Selon Shadiya Alimatou Assouman, en raison des crises successives dans le monde, les attentes sont nombreuses et diverses. A propos, « elles sont élevées et caractérisées par la juxtaposition de plusieurs crises résultantes des effets conjugués de la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien, crise sanitaire, crise alimentaire et crise économique. Ces crises appellent une réponse urgente et pertinente de l’OMC dans ses domaines de compétence pour sa contribution à l’atténuation des effets à court terme », a-t-elle déclaré. Poursuivant sa déclaration, la ministre de l’industrie et du commerce a déploré le caractère utopique du Programme de Doha pour le développement avec l’attente qui se prolonge. « Les attentes élevées au regard des résultats particulièrement décevant du Programme de Doha pour le développement, dont les Pays en développement et les PMA en particulier attendent toujours la concrétisation des promesses depuis son lancement, déjà deux décennies », a en effet déploré le chef de la délégation béninoise. A l’en croire cet atermoiement réduit considérablement les chances des Etats concernés pour une croissance durable et inclusive et l’atteinte des ODD à l’horizon 2030. Parlant des attentes, la ministre béninoise du commerce a également évoqué la situation des pays membres de l’OMC, les plus vulnérables qui attendent de l’Organisation une meilleure structuration du système commercial multilatéral à travers l’amélioration des règles, principes et mécanismes de fonctionnement. C’est ainsi seulement que le commerce international sera partout, réel levier de développement, de lutte contre la pauvreté, de réduction des inégalités, de création et de promotion d’emplois et gage d’une prospérité partagée.
Le dossier Coton, préoccupation majeure du Bénin
Thématiques-négociations de l’Agriculture, des subventions à la pêche, du Traitement spécial et différencié, du Commerce électronique et autres sujets sont les préoccupations essentielles au cœur de cette 12 è Conférence des ministres de l’OMC. Membre du Groupe des quatre pays (C-4) producteurs de Coton en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina-Faso, Mali et Tchad), Shadiya Alimatou Assouman a plaidé pour une meilleure revalorisation de l’économie de la filière. « La délégation béninoise se fait donc l’écho des attentes des populations pauvres et vulnérables qui, au fin fond des contrées africaines ont en ce moment leurs regards tournés vers Genève pour que le Coton et ses produits dérivés puissent être enfin libérés des distorsions créées par les soutiens internes qui perturbent le marché international de ce produit stratégique et annihilent les efforts de millions de petits producteurs qui en vivent directement en Afrique avec leur famille », a-t-elle déclaré. Pour rappel, le Bénin est partie prenante à l’initiative sectorielle en faveur du coton dans un contexte de retard et le statut quo dans la mise en œuvre des décisions et déclarations ministérielles successives adoptées sur la filière dans le cadre des Négociations sur l’agriculture et au regard de son importance stratégique et vitale dans l’économie des pays du C4. C’est pour cela que la ministre a invité l’OMC à un réengagement en faveur du dossier Coton. Toutefois la délégation a dit l’intérêt du Bénin à l’assistance technique et financière du programme Cadre intégré renforcé pour le commerce et d’autres initiatives pertinentes de l’OMC qui se sont avérés d’un grand concours. Le Bénin entend continuer par compter sur les pays développés pour les besoins de financement du développement en vue de répondre aux besoins spécifiques des pays en développement et PMA, pour ce qui est de l’accès aux capitaux et à la technologie et par là, optimiser leur intégration au système commercial multilatéral. En ce qui concerne le commerce électronique, la ministre du commerce du Bénin a proposé la suspension du moratoire sur la non-imposition des droits de douane sur les transmissions électroniques. « Le Bénin réaffirme son soutien à la mise en place d’un Groupe de travail multilatéral avec un mandat clair et équilibré et conséquent sur le commerce électronique afin que les Membres de l’OMC, quel que soit leur niveau de développement puissent y participer », a-t-elle déclaré. Quant aux négociations-thématiques sur le secteur agricole, le Bénin est favorable à la mesure de détention des stocks à des fins de sécurité alimentaire. La ministre a appelé également à subventionner la pêche afin que la portée du projet d’accord en négociation sur la question puisse être intégrale avec la prise en compte des préoccupations spécifiques, des pays en voie de développement et de celles des moins avancés.