Elaboré par la BCEAO, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, le nouveau Document-cadre de Politique et de Stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA pour la période 2025-2030 a été adopté par le Conseil des Ministres de l’UMOA le 3 avril 2025 à Dakar. Le document cadre contient des mesures spécifiques qui, en fin de compte, vont accroître le taux d’inclusion financière au sein de l’Union.
Abdul Wahab ADO
Un nouvel avenir à l’horizon 2030 pour l’accès des populations aux services financiers. C’est avec le nouveau Document-cadre de Politique et de Stratégie régionale d’inclusion financière. L’objectif global de la nouvelle Stratégie qui sera déployée sur la période 2025-2030 est d’atteindre, à l’horizon 2030, un taux d’utilisation des services financiers adaptés et abordables, par au moins 90% de la population adulte de l’UEMOA. Le nouveau document stratégique comporte des actions visant à accroître la disponibilité et l’utilisation efficiente, par les populations de l’Union, d’une gamme diversifiée de produits et services financiers, notamment à travers l’épargne, le crédit et l’assurance. Noter que la nouvelle Stratégie a été élaborée par la BCEAO, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Il s’agit des Etats membres de l’Union, les acteurs du secteur financier, les partenaires techniques et financiers ainsi que les associations de consommateurs. A travers cette nouvelle Stratégie, une attention particulière est accordée aux femmes, jeunes, populations rurales, Petites et moyennes entreprises/industries (PME/PMI), personnes déplacées de force, personnes en situation de handicap et populations à faible éducation financière.
Les axes stratégiques du nouveau document
Le nouveau document stratégique a été élaboré autour de cinq axes stratégiques. Il s’agit de : consolider le cadre légal de supervision et de protection des consommateurs de services financiers ; poursuivre l’assainissement et le renforcement du secteur de la microfinance ; promouvoir l’innovation financière et la disponibilité de services de financement formels ; améliorer l’éducation financière des populations cibles ; exploiter le potentiel des données et favoriser le partage d’informations pour une meilleure connaissance du marché et la définition de politiques d’inclusion financière cohérentes.
Il faut mentionner que la mise en œuvre coordonnée du plan d’actions de la Stratégie contribuera à relever les défis persistants liés à l’inclusion financière des populations de l’UEMOA, principalement, l’adaptation des mécanismes de supervision des activités bancaires et financières aux innovations technologiques, le développement d’une offre adaptée et responsable de services financiers ainsi que le renforcement de la protection des consommateurs et de la culture financière. L’engagement de l’ensemble des acteurs sera déterminant pour atteindre d’ici 2030, un niveau d’inclusion financière garantissant à chaque citoyen de l’UEMOA un accès équitable aux services financiers. Par ailleurs, l’inclusion financière vise à permettre à toutes les différentes couches de la population de l’Union d’avoir accès, à des coûts abordables, aux services financiers de base, nécessaires pour leurs activités quotidiennes.
Pour rappel, le nouveau document adopté fait suite à la première Stratégie régionale d’inclusion financière, validée en juin 2016 à Lomé, dont l’application a conduit à des progrès significatifs. Selon le bilan des actions réalisées par les Etats et la BCEAO, dans le cadre de la première Stratégie, la proportion des adultes détenant un compte auprès des Institutions financières de l’Union (taux d’inclusion financière) est passée de 47% en 2016 à 72,3% à fin 2023, se traduisant par 196,4 millions de nouveaux comptes bancaires, de microfinance et de monnaie électronique au cours de la période sous revue.