Le thème d’une communication, présentée le 20 février 2025 à l’hôtel NOBILA, a inspiré le président du Conseil des investisseurs privés au Bénin (CIPB). Roland RIBOUX présente dans cette tribune le thème ‘’genre ou sexe’’.
Vers la fin de l’année précédente, Léopold Adjaka, directeur exécutif du CIPB, revenait d’une rencontre organisée par le ministère des Finances. Il m’a alors rapporté ceci : dès le début de la réunion, notre hôte nous a salués avec un « Bonjour collègues hommes, bonjour collègues femmes », expliquant que le PNUD leur avait demandé de respecter le genre.
J’envisageais justement de donner une conférence sur le thème genre ou sexe. Cette anecdote m’a conforté dans la certitude qu’il était nécessaire d’approfondir le thème et de faire un état des lieux de notre asservissement au discours dominant des pays du Nord, discours qu’ils veulent nous imposer.
Mon propos s’articulera autour de 3 points :
Tout d’abord en quoi consiste le discours sur le genre que nous acceptons peu à peu ;
Ensuite nous rechercherons l’origine de ce discours, apparu dans les trente dernières années et ce que nous découvrirons n’est pas rassurant ;
Enfin nous examinerons comment adresser cette situation.
Voyons d’abord ce qu’il en est du discours autour du Genre,
De plus en plus, nos responsables émaillent leurs discours de ce terme en remplacement de femme ou sexe. Par exemple : violences liées au genre au lieu de violences faites aux femmes ou inégalités de genre pour souligner que les femmes sont défavorisées ; il y a même une Politique Nationale de Promotion du Genre (PNPG). On peut imaginer que c’est pour un clin d’œil à nos chers Partenaires Techniques et Financiers, qu’ils émaillent leurs discours de ce terme qu’ils semblent préférer à celui de sexe. Par exemple, sur un formulaire, au lieu de sexe masculin ou féminin, ils préfèreront qu’on écrive genre masculin ou féminin.
Or ce terme, promu récemment par les pays du Nord, bien loin de concerner simplement les hommes et les femmes, leur a permis d’identifier plusieurs dizaines de genres au-delà des simples, non binaires, transgenre et autres gender fluid, dont vous avez peut-être entendu parler.
Les pays du Nord ont en effet décidé de sortir l’activité sexuelle de la chambre à coucher, d’en recenser les facettes les plus anormales de notre point de vue et d’en faire des fiertés exposées à tous.
Mais pour éviter que ces différentes déviations sexuelles, dont personne ne parlait jusque-là en public, ne soient critiquées (stigmatisées selon leur langage), ils ont élaboré toute une politique pour faire apparaitre l’anormal comme normal et le faire savoir à tous, y compris à des enfants de plus en plus jeunes.
Cette notion apparait désormais dans beaucoup de politiques d’aide au développement et ne doutons pas que l’agenda des PTF est de nous obliger à nous aligner par dose homéopathique sur les pires aberrations observées dans les pays les plus progressistes.
Malheureusement nos médias n’en parlent guère.
Lorsqu’ils parlent des pays étrangers, c’est en général des sujets politiques ou économiques. Jamais ne sont évoqués les bouleversements sociétaux que connaissent ces pays. Qui a jamais entendu parler au Bénin de ce professeur d’allemand et d’histoire en Irlande qui a déjà passé 400 jours en prison pour avoir refusé d’appeler un garçon de sa classe autrement que par son nom de baptême et des pronoms masculins ; qui sait au Bénin que l’avortement dans une dizaine d’états des Etats Unis est autorisé jusqu’au neuvième mois.
Or, c’est l’avenir que les pays du Nord nous destinent, par touches successives.
Mais quelle est la base de ce discours, qui n’a rien à voir avec les éléments de langage utilisés par l’Ouest, disons à l’époque de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest, de 1950 à 1990 ?
J’ai cherché la réponse chez l’historien Emmanuel Todd qui s’est intéressé depuis très longtemps aux structures familiales qui expliquent selon lui les évolutions des peuples, leurs réussites et leurs échecs sur le temps long.
Il explique que l’Occident était caractérisé depuis des siècles par une religion faite de morale, de discipline, de rigueur et ce, jusqu’au milieu du XXe siècle, où il est passé à une religion fantôme (il utilise le terme de zombie), où sans plus pratiquer de religion, on en avait conservé les enseignements moraux, puis plus récemment à une religion zéro, où on a renoncé à toute morale. Du coup, l’Occident connait maintenant un dangereux état de vide, qui induit une propension à l’autodestruction ; il tend à nier la réalité et s’enfonce, selon Emmanuel Todd, dans le nihilisme.
Nihilisme vient du latin nihil qui signifie rien. Le nihilisme, c’est une idéologie qui rejette la raison, les valeurs, le réel et promeut la destruction de soi-même et des autres.
Quelques exemples
Dans le domaine économique : l’autodestruction de l’Allemagne où les écologistes ont imposé l’abandon du nucléaire et du gaz russe donc d’une énergie bon marché, ce qui amène à la destruction, la disparition de l’industrie lourde allemande.
Toujours dans le domaine économique, la volonté des pays occidentaux d’avoir une planète décarbonée d’ici 2050, alors que l’oxyde de carbone est un engrais naturel sans lequel il n’y a pas de végétation, donc pas de vie.
En matière éthique, Jean-Paul II parlait d’une culture de mort, à propos de la promotion de l’avortement et de l’euthanasie.
Bien sûr, l’ultime nihilisme est la théorie du genre, où l’on est une femme si on dit qu’on est une femme, même si l’on a un pénis et l’on est un homme si l’on dit qu’on est un homme même si l’on a un vagin. Ce refus de la raison et du bon sens amène à des conséquences dramatiques dans les pays du Nord, en particulier le trouble dans l’esprit des enfants qu’on fait douter de leur sexe alors qu’ils sont en train de construire leur personnalité.
Que faire ?
Bien sûr, il ne s’agit pas de faire un procès à nos homosexuels qui sont nés avec cette orientation et qui doivent représenter 4,5 % de notre population, comme toute société humaine. Qu’ils continuent à vivre paisiblement leur vie sexuelle.
Je propose simplement que nous, Africains, continuions à garder nos histoires de sexe dans la chambre à coucher, car vouloir les exposer sur la place publique au nom d’une modernité venue d’ailleurs nous fera perdre à jamais notre authenticité, comme cela vient d’arriver à l’Occident.
Il s’agit de s’attaquer à une idéologie qui, sous prétexte de faire une place aux homosexuels dans la société, place qu’on leur refuserait, aboutit à faire perdre tout repère à cette société. On l’a vu dans les pays du Nord où, à partir d’une façon différente de parler du sexe des hommes et des femmes, on est arrivé par étapes successives à implanter des doutes dans l’esprit des enfants jusque dans les petites classes après avoir réussi à détruire la famille traditionnelle au profit de la fameuse famille recomposée, puis finalement de pas de famille du tout. Ce n’est pas pour rien que la Russie a classé le mouvement LGBT parmi les mouvements terroristes.
Le gouvernement du Président Donald TRUMP est dans la même logique, en contraste avec l’attitude de la précédente administration : rappelons le cas de l’Ouganda où, lorsqu’on y a passé une loi hostile à l’homosexualité, le Congrès américain à majorité démocrate avait contraint la Banque Mondiale à arrêter ses opérations dans ce pays. Par ailleurs, il faut être conscient que, sans aller à cet extrême, beaucoup de prêts, beaucoup de subventions des pays du Nord sont régulièrement assortis d’une injonction à la promotion de l’idéologie LGBT. J’ajouterais que, sans nous demander notre avis, les PTF et autres ONG se livrent à une approche LGBT insidieuse.
Pour profiter de la fenêtre d’opportunité qui s’offre à nous avec la présidence Trump, Il conviendrait que nos pays se regroupent, idéalement au niveau de l’Union Africaine, ou au mois au niveau sous régional, chez nous la CEDEAO, pour adopter une politique commune en la matière, d’interdiction de la propagande LGBT. Ici au Bénin, ce serait à notre Assemblée Nationale de relever ce défi et militer auprès des autres Etats de la CEDEAO pour parvenir à une législation sous régionale, comme on l’a réussi pour l’OHADA, mais étendue aux pays anglophones, qui enjoindrait à nos négociateurs de n’accepter aucune coopération, aucun accord de prêt qui contiendrait des clauses contraires à nos valeurs.
Conclusion
Ceci est mon point de vue. Ce que je vous ai présenté n’a jamais été largement évoqué dans nos médias ou nos réseaux sociaux ; je m’attends à une forte dose de dissonance cognitive.
D’un autre côté, l’élection de Donald Trump ouvre une fenêtre d’opportunité pour les idées que je viens de vous exposer.
Dans son équipe, il y a le sénateur Robert Kennedy et le vice-président James Vance, deux personnes qui croient en Dieu et s’opposent de toute leurs forces aux tendances nihilistes que j’ai évoquées plus haut ; il y a Elon Musk qui a mis à jour des financements pour l’agenda de lavage de cerveau dont je viens de parler.
Le président Trump lui-même vient de passer un décret pour qu’on arrête, aux Etats-Unis, de mutiler des enfants qu’on aura convaincus de soi-disant changer de sexe.