(100.000 exploitants agricoles à couvrir en 2025)
Approuvé en conseil des ministres en Octobre 2024, le “Projet pilote d’assurance agricole indicielle de rendement” pour l’accroissement de la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets du changement climatique, a été lancé mardi 04 mars 2025 à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou. Déroulée en présence du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui et de la Cheffe de la Coopération Suisse, cette cérémonie a été l’occasion de remettre le chèque des indemnisations au titre de la campagne 2024-2025.
Sylvestre TCHOMAKOU
Face à la montée des risques climatiques qui mettent en péril la stabilité du secteur agricole et remettent en cause les progrès en matière de sécurité alimentaire, le Bénin s’évertue à mettre en place les mécanismes pour renforcer la résilience et sécuriser les investissements des acteurs agricoles. C’est dans ce contexte que le gouvernement, en partenariat avec Pula Advisors, NSIA Assurances, le Fonds National de Développement Agricole (FNDA) et des bailleurs de fonds tels que la Coopération suisse et la Coopération luxembourgeoise, a dévoilé, mardi 04 mars 2025, le “Projet pilote d’assurance agricole indicielle de rendement”. Destiné à couvrir 100.000 petits exploitants d’ici 2025, ce dispositif s’adresse principalement aux producteurs de riz, de coton et aux éleveurs de bétail des différents pôles agricoles du Bénin. Opérationnelle après son approbation en Conseil des ministres en octobre 2024, la phase pilote de l’assurance agricole vise à offrir aux agriculteurs une protection contre les pertes liées aux événements climatiques, tels que les sécheresses, les inondations ou les invasions de ravageurs, qui perturbent chaque année les rendements.

Selon le Directeur général du FNDA, Nicolas Ahouissoussi, en 2024, 11 000 riziculteurs ont été couverts, une protection qui a atténué l’impact des aléas climatiques sur leurs exploitations. Au-delà donc du lancement de la phase pilote, la cérémonie du mardi 4 mars 2025 a été l’occasion pour les premiers bénéficiaires, notamment les riziculteurs assurés pour la campagne agricole 2024-2025, de recevoir leurs indemnités. Intervenant à l’occasion, le DG FNDA n’a pas manqué d’insister sur le caractère novateur de l’initiative qu’accompagnent plusieurs partenaires et institutions. “L’absence de l’assurance agricole est souvent dénoncée comme un handicap majeur au financement, aussi bien par les acteurs de l’offre de crédit que par les demandeurs. Réussir à résorber cette équation en mettant effectivement en place des produits d’assurance agricole adaptés, est une étape majeure de la mise en œuvre de la politique du financement du secteur”, a assuré le DG FNDA, tout en prenant l’engagement de traduire cette réalité en des actions concrètes.
Subvention des primes d’assurance

Le projet bénéficie également d’une subvention de 80 % des primes d’assurance, financée par le gouvernement et ses partenaires, sur un coût total de 2,37 milliards de FCFA. Pula Advisors, spécialiste mondial des solutions d’assurance agricole, a conduit les études de faisabilité nécessaires avant le déploiement du programme. Selon Pierre Sagara, Directeur régional de Pula pour l’Afrique francophone, « ce partenariat public-privé permet d’offrir aux agriculteurs une sécurité financière, limitant ainsi leur dépendance aux aides d’urgence et renforçant leur résilience sur le long terme ».

Défenseur de l’assurance agricole pour une agriculture résiliente au Bénin, le ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, Gaston Dossouhoui, à l’occasion, s’est félicité de la concrétisation du projet. « Grâce à cette initiative, nous protégeons les agriculteurs des chocs climatiques tout en leur facilitant l’accès aux financements. Cela leur donne les moyens d’investir dans des pratiques agricoles innovantes et d’accroître leur productivité », a-t-il affirmé. Avec cette initiative, le Bénin se positionne parmi les pays d’Afrique de l’Ouest qui œuvrent pour une gestion innovante des risques climatiques, tout en soutenant le développement de l’agriculture comme levier de croissance économique.