La BOAD a conclu avec succès la première étape de l’augmentation de son capital. Cette opération permettra d’injecter, par effet de levier, près de 4 milliards de dollars dans l’économie des huit pays de la région.
Félicienne HOUESSOU
Un premier pas vient d’être franchi pour l’augmentation du capital de 1,5 milliard de dollars US, soit 837 milliards de FCFA récemment annoncé par la BOAD. La banque régionale a déjà reçu le soutien de ses actionnaires non régionaux de la BOAD (Série B) que sont l’Allemagne, la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, la Chine, la France, le Royaume de Belgique et le Royaume du Maroc. Ils s’inscrivent dans la même dynamique de soutien en faveur de la BOAD et des économies de la zone UEMOA. Certains d’entre eux, notamment la France, la Banque Africaine de Développement et le Royaume du Maroc, s’apprêtent à souscrire cette année 2022, renforçant ainsi les fonds propres de la BOAD autant que sa capacité d’intervention. Selon le communiqué publié par la Banque, ce renforcement de fonds permet à la BOAD de doubler son niveau de fonds propres afin d’accroitre son niveau d’engagements de plus de 50% sur les cinq prochaines années. Selon Serge Ekué, Président de la BOAD, ce premier jalon dans l’augmentation du capital de la Banque est un moment historique pour l’institution. « Ce soutien fort de nos actionnaires illustre la robustesse de nos fonds propres autant que l’engagement de nos partenaires à soutenir l’action de la BOAD au sein de l’espace UEMOA. Elle va permettre d’accroître significativement notre capacité d’action au service du développement économique de la zone et de l’intégration régionale », a-t-il déclaré. Le succès de cette mobilisation conjointe des actionnaires régionaux et non-régionaux de la Banque, constitue une première étape essentielle dans la réalisation de l’augmentation de capital de l’institution et le déploiement de son plan stratégique pour les cinq prochaines années. Les actionnaires régionaux de la BOAD (Série A), constitués des huit Etats Membres de l’Uemoa, qui jouent un rôle moteur dans cette augmentation de capital, s’attèlent à prendre toutes les dispositions requises pour accompagner et soutenir leur Banque régionale de développement aux côtés de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans ce changement d’échelle utile et nécessaire à la bonne exécution du plan Djoliba 2021-2025.
La BOAD, fin prête pour le déploiement de son plan stratégique
En septembre 2020, le Conseil d’Administration de la BOAD a approuvé le nouveau plan stratégique de la Banque (le plan « Djoliba ») qui prévoit de s’appuyer sur une augmentation du capital de 1,5 milliard de dollars US (soit 837 milliards de FCFA). L’opération vient non seulement répondre aux besoins croissants de financement des Etats de l’Uemoa, accentués par la crise de la Covid-19, mais également, elle va accompagner un développement économique soutenable et socialement inclusif. Cette augmentation de capital s’effectuera en deux tranches. Une première immédiate de 1 milliard de dollars sera souscrite en partie par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, dont la participation de 46,9% sera en conséquence diluée, et 400 millions par les huit pays actionnaires régionaux (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Chacun de ces derniers a accepté de souscrire à égalité, avec donc une participation inchangée à 5,9%. Le solde de cette première tranche, soit 400 millions de dollars US, sera souscrit par les actionnaires de catégorie B, pays et institutions financières partenaires de la BOAD, au premier rang desquels la France, « très mobilisatrice des autres partenaires » et dont la part va passer de 3,2 à 3,5%, l’Allemagne, la Banque européenne d’investissement, la Banque africaine de développement, la Belgique, la Chine et le Maroc. L’Inde, accaparée par les besoins financiers nés de la pandémie, sera le seul actionnaire à ne pas suivre. Une deuxième tranche d’augmentation de capital de 500 millions de dollars US devrait être souscrite ultérieurement sous forme d’émission de papier hybride, c’est-à-dire tenant à la fois du titre de créances et du titre de participation, à maturité suffisamment longue pour être considérée comme un fonds propre.