Les Assemblées annuelles 2024 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (BM) se sont tenues du 22 au 26 Octobre 2024 à Washington DC aux Etats-Unis. Plus de 10 milles participants venus de 191 pays membres ont répondu présents à l’évènement annuel. Il s’agit notamment des responsables politiques de haut niveau, des chefs d’entreprises, d’organisations internationales, de la société civile et du monde universitaire. Occasion pour les dirigeants des deux institutions de Bretton Woods et les décideurs gouvernementaux de réfléchir sur l’économie mondiale ainsi que les solutions idoines à apporter aux différents chocs.
Co-organisée par les deux institutions de Bretton Woods (Fonds Monétaire International et Banque Mondiale), la rencontre a pour but principal, de discuter des défis économiques internationaux dont la hausse de la dette, la transition verte, le resserrement de la liquidité et la faiblesse de l’investissement étranger. Les conférenciers explorent le rôle fondamental des systèmes alimentaires et la nécessite d’accélérer l’égalité des genres ; mais aussi la complexité des marchés financiers mondiaux et la recherche d’un développement international durable.
Ces assemblées annuelles abordent aussi le rôle de la gouvernance dans le développement économique et l’intégration sociale, de traiter des mécanismes de création d’emploi au profit des jeunes, du renforcement du leadership féminin de manière à améliorer sa présence dans les postes à responsabilité.
Au cours des travaux, le Fonds monétaire international a annoncé ses prévisions en matière de croissance économique dans les différents pays du monde. De même qu’il a publié son rapport sur la stabilité financière mondiale.
Lors de la conférence de presse qu’elle a animé le jeudi 24 Octobre 2024 la directrice générale du FMI a exprimé ses inquiétudes et sa vision sur l’économie mondiale.
« L’économie mondiale a remarquablement bien résisté aux différents chocs », a martelé d’entrée Kristalina Georgieva. « L’inflation continue de baisser, grâce aux efforts concertés des banques centrales, mais aussi grâce à la facilité de la chaîne d’approvisionnement. La croissance est restée positive et les taux d’intérêt baissent. Pour la plupart du monde, un atterrissage en douceur est en vue. Mais les gens ne se sentent pas bien quant à leurs perspectives économiques », fait remarquer la dirigeante de l’Institution de Bretton Woods. « Les familles souffrent encore des prix élevés et la croissance mondiale est anémique », a-t-elle poursuivi.
Des perspectives économiques peu rassurantes
« Nous prévoyons que l’économie mondiale croîtra de 3,2 % par an et ralentira à 3,1 % de croissance annuelle dans 5 ans. Il s’agit des perspectives à moyen terme les plus basses depuis des décennies. Et le commerce n’est plus un puissant moteur de croissance. Nous vivons dans une économie mondiale plus fragmentée. Pendant ce temps, la dette publique est en passe de dépasser 100 000 milliards de dollars cette année, un record historique, soit l’équivalent de 93 % du PIB mondial.
D’ici 2030, nous prévoyons que ce chiffre approchera les 100 % du PIB. L’économie mondiale risque de s’enliser sur une trajectoire de croissance faible et de dette élevée. Cela signifie des revenus plus faibles et moins d’emplois. Cela signifie également une baisse des revenus gouvernementaux, donc moins d’investissements pour soutenir les familles et lutter contre les défis à long terme comme le changement climatique. Nous vivons une période d’angoisse. C’est avec ces problèmes à l’esprit que nous venons de publier notre dernier Agenda politique mondial. Il se concentre sur deux priorités, sécuriser l’atterrissage en douceur, et, veiller à ce que l’inflation revienne à la cible partout ».
« En avril, pour la première fois, nous avons atteint notre objectif de soldes de précaution d’environ 30 milliards de dollars. Cela permet de préserver la solidité financière du Fonds » a précisé Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI à son auditoire.
Plusieurs panels ont été organisés durant les cinq jours de session dont celui animé le mercredi 23 octobre 2024 par le président du groupe de la banque mondiale Ajay Banga, Janet Yellen, secrétaire au Trésor des États-Unis, Situmbeko Musokotwane, Ministre des Finances et de la Planification nationale de la Zambie et Mark Malloch-Brown, ancien Vice-Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Les discussions ont porté entre autres sur le parcours et l’évolution du Groupe de la Banque mondiale. Également au menu des discussions, une multitude de défis interdépendants allant du changement climatique aux pandémies, en passant par la fragilité, les tensions géopolitiques et le surendettement de certains pays. « Le Groupe de la Banque mondiale est en train de changer pour être une meilleure et plus grande partie de la solution » a déclaré le président du groupe de la Banque Mondiale à l’occasion.
Les Assemblées annuelles 2024 de la Banque mondiale portent sur l’impact, la rapidité, l’ampleur et l’efficacité des mesures introduites par la Banque.
Les Assemblées annuelles 2024 du FMI et de la BM se tiennent dans un contexte politique et économique difficile, eu égard à l’agression israélienne contre Gaza et le Liban, la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et à l’approche de l’élection présidentielle américaine ont souligné à l’unanimité les responsables des deux organisations financières et monétaires internationales
Les assises coïncident aussi avec le 80ème anniversaire de la fondation du FMI et de la Banque mondiale.
Gédéon VEGBA
Journaliste Economique
Collaboration Extérieure depuis Washington DC
ETATS-UNIS