Dans la droite ligne des nombreuses réformes en cours au Bénin, le gouvernement a décidé de réorganiser certaines filières pour le bonheur des acteurs. Sur la liste, la filière Anacarde ou cajou et la filière Soja préoccupent. Un point des démarches et actions allant dans le cadre de la réorganisation a été présenté le vendredi 6 septembre 2024 par le président de la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA) du Bénin, Hermann Imali Djetta à la faveur d’une conférence de presse.
Bidossessi WANOU
En 2022, la part de l’anacarde et du soja dans les exportations du Bénin atteint respectivement 3,68% et 1,03%. Mais toujours est-il que les deux filières étaient confrontées à des problèmes structurels et organisationnels, ce qui ne favorisait pas un véritable envol et des familles d’acteurs plus fortes pour une meilleure compétitivité. Et pourtant, c’est des filières qui participent à la mobilisation de devises d’exportation. Aussi, dans un contexte où le Bénin se décide à développer l’industrie locale, il y a lieu de revoir la politique d’exportation qui a prévalu jusque-là sachant que le grand volume sortait du Bénin. Ce sont là entre autres visions qui ont motivé le gouvernement de la République du Bénin à demander la réorganisation de ces filières. Hermann Imali Djetta, président de la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA) souligne : « Le plus grand volume de production est exporté. Cette situation ne correspond pas à la politique d’industrialisation actuelle du Gouvernement du Bénin, qui a décidé que la totalité des produits agricoles de rente soit transformée au niveau national, ne serait-ce que la transformation primaire.
À partir de cet instant, l’organisation et la structuration des acteurs agricoles constituent un élément clé pour garantir les liens d’affaires, ainsi que l’accès aux facteurs de production, au financement adéquat, aux divers services agricoles et à l’accès à un marché rémunérateur ». Avec l’ambition du gouvernement de transformer la totalité de la production nationale de cajou et de soja surplace, le président du CNA indique qu’ « il est important de veiller à l’amélioration des prix aux producteurs et à l’efficience globale de ces deux filières. Ceci passe d’une part, par l’établissement d’accords interprofessionnels directs entre les familles de producteurs et de transformateurs qui font face aux risques prépondérants au sein de la filière, et d’autre part, par la signature des accords-cadres avec l’État pour les deux interprofessions restructurées ».
Ce rôle sera assuré par des structurations compétentes, notamment les interprofessions, pôle d’acteurs qui aura à charge de fixer les prix d’achat des productions et le Gouvernement à son tour aura à entériner. En plus de cela, la politique de développement de chaque filière reviendra à l’interprofession. Pour y parvenir, la Chambre Nationale d’Agriculture a déjà élaboré une feuille de route dont l’exécution a déjà démarré. L’étape suivante sera, entre autres, l’organisation des assemblées constitutives des nouvelles faitières nationales des coopératives de producteurs de Soja et d’Anacarde d’une part et d’autre part des nouvelles interprofessions des deux filières attendues pour ce mois de septembre. C’est donc une nouvelle ère qui s’annonce pour ses filières agricoles et pour le bonheur des acteurs.