Face à la propagation rapide du Mpox, le nouveau variant de la variole du singe, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé un plan stratégique mondial de 135 millions de dollars, soit plus de 80 milliards de francs CFA. Ce plan, couvrant la période de septembre 2024 à février 2025, vise à enrayer l’épidémie qui secoue particulièrement le continent africain.
S.T.
La communauté internationale est de nouveau en alerte face à une épidémie émergente. Depuis le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le Mpox, une nouvelle variante de la variole du singe, comme une « urgence de santé publique de portée internationale ». Cette décision fait suite à une montée inquiétante des cas, en particulier sur le continent africain, où la propagation du virus menace de se transformer en une crise sanitaire majeure. En réponse, l’OMS a dévoilé lundi 26 août 2024 un plan stratégique mondial d’une valeur de 135 millions de dollars, équivalant à plus de 80 milliards de francs CFA, destiné à contenir et à éradiquer l’épidémie de Mpox. Ce plan, intitulé « Plan stratégique mondial de préparation et d’intervention », est conçu pour une période de six mois, s’étendant de septembre 2024 à février 2025.
Selon le rapport publié par l’ONU, ce plan stratégique nécessite un financement important pour soutenir les efforts non seulement de l’OMS, mais également ceux des États membres et des partenaires clés tels que les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). Le budget de 135 millions de dollars vise à couvrir un ensemble d’actions allant de la surveillance épidémiologique à la distribution de vaccins et de traitements, en passant par des campagnes de sensibilisation sur les mesures de prévention. Les États membres de l’OMS ont été informés du plan le 23 août 2024, et leurs contributions sont attendues pour soutenir cette initiative cruciale. Le succès de ce plan dépendra en grande partie de l’engagement financier et logistique des pays concernés, ainsi que de la coopération internationale pour endiguer l’épidémie.
Le Mpox, un défi sanitaire croissant
Le Mpox continue de se propager à un rythme alarmant, particulièrement en Afrique. Selon les dernières données de l’OMS, arrêtées au 18 août 2024, le continent africain a enregistré plus de 3 562 cas, dont 26 décès répartis dans une douzaine de pays. La République Démocratique du Congo (RDC) reste le foyer principal de cette épidémie. Dans les régions congolaises où la variole est endémique, le risque de propagation du Mpox est jugé particulièrement élevé. Les pays voisins tels que le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda sont également en état d’alerte, en raison de la proximité géographique et des flux migratoires qui favorisent la transmission du virus. En Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, notamment au Nigéria, la situation est qualifiée de « modérée » par l’OMS, bien que le risque demeure réel. À l’échelle mondiale, un décompte effectué en juillet 2024 fait état de 1 425 cas de Mpox et six décès en dehors du continent africain, soulignant l’importance d’une réponse globale coordonnée.
Vers une mobilisation scientifique internationale
Pour répondre efficacement à cette crise, l’OMS organise une conférence scientifique virtuelle les 29 et 30 août 2024. Cet événement, coorganisé avec l’Africa CDC, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, vise à aligner les efforts de recherche sur le virus Mpox avec les objectifs de lutte contre les épidémies. Cette rencontre réunira des experts mondiaux qui discuteront des avancées scientifiques nécessaires pour mieux comprendre le virus, développer des traitements efficaces et accélérer la mise au point de vaccins. Les conclusions qui en découleront contribueront à guider les actions des gouvernements et des organisations de santé dans les mois à venir.