Alors qu’il dominait l’économie africaine en 2022, le Nigéria, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), devrait céder sa première place et tomber au quatrième rang en 2024. Pendant ce temps, l’Égypte, qui était en tête en 2023, devrait également glisser à la deuxième position derrière l’Afrique du Sud.
S.T.
Selon les Perspectives de l’économie mondiale du FMI, le produit intérieur brut du Nigeria devrait atteindre 253 milliards de dollars cette année, le plaçant derrière l’Algérie, dont l’économie énergétique est estimée à 267 milliards de dollars, ainsi que l’Égypte à 348 milliards de dollars et l’Afrique du Sud à 373 milliards de dollars. Bien que demeurant la plus grande économie du continent, le Nigeria devrait être surpassé par l’Égypte en 2027, tandis que l’Algérie et l’Afrique du Sud maintiendront leur positionnement. Cependant, les perspectives économiques du Nigeria et de l’Égypte sont assombries par des défis tels qu’une inflation élevée et une dépréciation de leur monnaie. Depuis son accession à la présidence du Nigeria en mai 2023, Bola Tinubu a entrepris des réformes politiques majeures, notamment en autorisant une plus grande flexibilité du taux de change, en supprimant les subventions coûteuses à l’énergie et à l’essence, et en prenant des mesures pour atténuer la pénurie de dollars. Malgré une reprise récente, le naira reste encore 50 % plus faible par rapport au dollar par rapport à son niveau antérieur, suite à deux dévaluations monétaires. De même, l’Égypte, confrontée à une dette élevée et classée comme le deuxième plus grand emprunteur auprès du FMI après l’Argentine, a laissé flotter sa monnaie, entraînant une chute d’environ 40 % de la livre égyptienne par rapport au dollar le mois dernier pour encourager les investissements.
Le poids de la monnaie
Le FMI, qui préconisait depuis longtemps un régime de change flexible, a récompensé l’Égypte en augmentant de près de trois fois la taille d’un programme de prêt initialement approuvé en 2022, le portant à 8 milliards de dollars. Cette décision a entraîné un nouvel afflux financier d’environ 14 milliards de dollars de la part de l’Union européenne et de la Banque mondiale. Contrairement au naira nigérian et à la livre égyptienne, la valeur du rand sud-africain est depuis longtemps fixée sur les marchés financiers, bien qu’il ait perdu environ 4 % de sa valeur par rapport au dollar cette année. Néanmoins, l’économie sud-africaine devrait bénéficier d’une amélioration de son approvisionnement énergétique et de plans visant à éliminer les obstacles logistiques. L’Algérie, en tant que membre de l’OPEP+, a profité de la hausse des prix du pétrole et du gaz, d’abord due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, puis aux tensions au Moyen-Orient. Elle a également agi pour atténuer les problèmes d’approvisionnement en gaz en Europe après la réduction des exportations russes dans le cadre du conflit en Ukraine.