Se lancer dans une aventure entrepreneuriale correspond à peu près à une personne qui entreprend un voyage dans un pays lointain où elle ne connaît personne mais a quand même l’envie de le découvrir. Certes, le voyageur (l’entrepreneur) pourrait se heurter à des circonstances qui pourraient le forcer, soit à faire marche arrière ou continuer son bonhomme de chemin en espérant que la situation va s’améliorer au fil du temps. Cependant, avant que la situation de son entreprise ne s’empire, il est recommandé de repérer vite les signes avant-coureurs afin de rectifier le tir et éviter de tomber dans le précipice.
Issa DA SILVA SIKITI
« Tout entrepreneur le sait, certaines périodes sont plus difficiles que d’autres. Toutefois, si la mauvaise situation financière de votre entreprise perdure, mieux vaut agir le plus tôt possible avant que celle-ci se dégrade au point d’être insurmontable », souligne Raymond Chabot, une agence de conseillers en redressement financier, de syndicats autorisés en insolvabilité, sur son site.
Raymond Chabot mentionne les signes avant-coureurs suivants qui démontrent qu’une entreprise est en difficulté : « Une augmentation importante des coûts de production, la perte d’un client important et une diminution marquée du volume d’affaires, une diminution du marché en général, le manque de personnel, des problèmes informatiques majeurs, un manque de liquidité, une information financière qui n’est pas à jour et des compétiteurs agressifs proposant des avantages concurrentiels ».
Pas de cash, source de problèmes ?
Parmi ces signes figurent certains qui ont conduit à la chute, il y a deux ans, de la petite entreprise de Jonathan, 45 ans. Il se souvient comme si c’était hier : « Le manque significatif de cash, qui a fait que j’éprouvais des difficultés chaque fin de mois pour payer le personnel et certaines factures, était la première source de mes problèmes. Et ceci, je me rappelle, a été causé par la perte d’un gros client dont les paiements constituaient au moins 70 pourcent de nos revenus. Je ne savais pas que mes concurrents lui faisaient les yeux doux en lui proposant des tarifs qu’il ne pouvait pas refuser. On était vraiment naïf, bon c’est la vie ».
Au fur et à mesure que les difficultés s’accumulaient, les travailleurs de Jonathan démissionnèrent un par un jusqu’à ce qu’il n’en avait plus aucun.
En Afrique, le manque de liquidité est souvent cité comme la pierre d’achoppement de plusieurs PME. C’est dans ce contexte que le site français Corolease.com lance cet avertissement : « Un chiffre d’affaires qui progresse n’est pas nécessairement corrélé à une trésorerie saine. La performance d’une entreprise dépend de bon nombre d’autres facteurs, et en particulier de sa trésorerie. Avoir des liquidités suffisantes est nécessaire pour régler ses échéances de prêt, payer les traites, faire face au paiement des salaires… En clair, pour aborder sereinement l’avenir ».