La représentation de la Banque mondiale à Cotonou a procédé, à son siège en présence d’acteurs gouvernementaux et de structures diverses de la société civile, à la dissémination, du rapport Women, Business and the Law (WBL) 2024 du Bénin. On note de remarquables efforts au Bénin, quoique le rapport signale d’importants efforts à faire sur plusieurs points.
Bidossessi WANOU
83,8 sur 100,0 ; c’est le score global du Bénin dans le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » 2024 de la Banque mondiale ; un scoresupérieur à la moyenne régionale observée en Afrique subsaharienne (74,0). L’étude s’articule autour de 3 indices à savoir les cadres juridiques, les cadres d’appui (politiques, institutions, services, données, budget et accès à la justice) et les opinions d’experts sur les droits des femmes dans la pratique dans les domaines ciblés par le rapport. Au total, 10 indicateurs sont évalués à savoir: sécurité, mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, garde d’enfants, entrepreneuriat, actifs puis retraite. Chaque indicateur est noté sur 100 suivant les trois indices sur-cités. A terme, on note que le score des cadres juridiques de la WBL 2.0 pour le Bénin est ressorti à 70%, supérieur à la moyenne mondiale ressortie à 64,2% et celle régionale de l’Afrique subsaharienne, 57,4%. Mais tout n’est pas pour autant rose, car, à l’indice concernant la garde d’enfants, le Bénin n’a obtenu que 25%. Le second indice, cadres d’appui WBL 2.0, le Bénin a encore beaucoup d’effort à faire, avec un score de 29,2%, contre une moyenne mondiale de 39,5. Pour cet indice, le Bénin n’a atteint le score parfait à aucun indicateur. Quant à l’indice sur les opinions d’expert WBL 2.0, le pays a cumulé 65.6%, frôlant ainsi de justesse la moyenne mondiale de 65,7%. La sécurité des femmes et la garde d’enfant sont les talons d’Achille de cet indice avec seulement un score de 25% pour le Bénin. Réagissant au rapport lors de la dissémination, Nestor Coffi, Représentant résident de la Banque mondiale au Bénin a reconnu et salué les efforts du gouvernement béninois. « Je voudrais féliciter le gouvernement béninois pour les importantes réformes entreprises au cours des dernières années dans le cadre du WBL. Ces réformes ont été reconnues et reflétées dans les rapports de la Banque mondiale et que ces résultats vous seront présentés dans quelques instants », a confié Nestor Coffi après avoir rappelé que « le Bénin a manifesté son engagement à éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans l’environnement des affaires (…), supprimer la procédure consistant à demander un certificat de mariage pour la demande de carte d’identité nationale ou de passeport, qui était applicable uniquement aux femmes. Le Bénin a également adopté des dispositions juridiques interdisant spécifiquement la discrimination dans l’accès au crédit basée sur le sexe auprès des établissements financiers et les SFD ». Il a ensuite dit l’engagement de la Banque mondiale à continuer par accompagner le Bénin dans ses efforts d’accélération des reformes en faveur de l’égalité entre les sexes à travers une approche multisectorielle, un élément crucial dans la lutte contre la pauvreté et le développement de sociétés plus productives et plus inclusives. Lors d’un panel critique sur le rapport, avec la participation du représentant résident de la Banque mondiale, Nestor Coffi ; la présidente de l’Institut national de la femme, Huguette Bokpè Gnacadja ; la directrice adjointe de cabinet du ministre de l’industrie et du commerce, Emilie Tibouté Samah ; la secrétaire générale adjointe du Ministère de l’économie et des Finance Alice Massim-Ouali Affo ; la Dircetrice de Karethic , Gwladys Tawema et Nadia Nata, experte en gouvernance politique, le débat a été fait sur les points faibles du Bénin et les entraves qui subsistent à la promotion des droits de la femme et à l’égalité. Entre autres, le panel a souligné l’écart entre l’adoption des textes et la mise en œuvre, des gaps en matière sécuritaire pour les femmes, la subsistante de pesanteurs sociologiques têtues par endroit, les difficultés d’accès au financement, le droit successoral…C’est pour travailler à remédier à tout cela, à améliorer la position du Bénin dans ce rapport où le Bénin a pratiquement stagné entre 2016 et 2020 qu’il a été mis en place un groupe de travail WBL composé de cadre de divers ministères. Le groupe présent a également présenté, sous la houlette de sa présidence, Alice Massim-Ouali Affo, ses actions qui ont impacté le rang du Bénin. Au terme des échanges, le Représentant résident de la banque mondiale a remercié les différents acteurs présents. « …Ce n’est pas seulement un index qu’on publie pour comparer quelqu’un à d’autres. C’est véritablement s’approprier un sujet…Les propositions que vous avez faites, nous avons pris note et certains seront conviés à poursuivre certaines discussions (…) L’écart entre les droits théoriques et les droits réels, effectifs, sera notre enjeu au cours de la session qui arrive », a conclu Nestor Coffi.