L’entrepreneuriat n’est pas une solution à tous les problèmes d’emploi, mais c’est une pièce du puzzle, a préfacé Joost Korte, Directeur général de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission européenne, dans un rapport de l’OCDE publié en novembre. Le rapport, qui plaide pour l’inclusion des personnes âgées en bonne santé et des personnes handicapées dans les activités économiques, souligne que l’entrepreneuriat pourrait faire partie de la série d’outils politiques pour y parvenir.
Issa DA SILVA SIKITI
« La politique en matière d’entrepreneuriat peut jouer un rôle en soutenant la politique de vieillissement actif. Il existe une population croissante de personnes âgées en bonne santé possédant les compétences, les ressources financières et le temps disponible pour contribuer à l’activité économique par le biais de l’entrepreneuriat. Les entreprises créées par des seniors peuvent constituer une bonne valorisation de l’expérience précieuse que les seniors ont acquise tout au long de leur carrière. De même, améliorer l’inclusion sociale et professionnelle des personnes handicapées constitue un objectif politique important », a laissé entendre Joost Korte.
Si plusieurs pays avancés s’efforcent tant que bien mal de « récupérer| » les seniors en bonne santé et les personnes handicapées en mettant en place des politiques socio-économiques de réinsertion, le constat est amer en Afrique où la discrimination envers ces personnes est monnaie courante en raison de la lassitude et l’ineptie des États.
Selon la Banque mondiale, en Afrique, les personnes handicapées ont un accès plus limité aux services en raison, fréquemment, de la stigmatisation et de la discrimination dont elles font l’objet et qui, dans les cas extrêmes, peuvent mettre leur vie en danger. Quant aux personnes atteintes d’albinisme, elles sont en butte à des mythes dangereux dans plusieurs régions d’Afrique : certains croient que ce sont des fantômes – et non des êtres humains – et que la possession de parties de leur corps peut être source de richesse et porter chance.
Talents entrepreneuriaux
Le rapport de l’OCDE tape le poing sur la table : « Les politiques d’entrepreneuriat inclusives cherchent à libérer les talents entrepreneuriaux au sein de la population, contribuant ainsi à veiller à ce que chacun ait une chance égale de créer une entreprise prospère et durable, quels que soient son sexe, son âge, son lieu de naissance, sa situation professionnelle ou d’autres caractéristiques personnelles. À son tour, ouvrir l’entrepreneuriat à un plus grand nombre de personnes peut contribuer à parvenir à une croissance plus inclusive et durable. Parce qu’elles sont intrinsèquement centrées sur les personnes, les politiques d’entrepreneuriat inclusif peuvent également créer un lien plus fort avec le marché du travail et lutter contre l’exclusion sociale et financière ».
Créer des sociétés inclusives et cohésives pour tous, en particulier pour ceux qui restent plus vulnérables – à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées et les jeunes – est une condition nécessaire au développement social et économique durable, selon un rapport publié par l’OCI, Organisation de la coopération Islamique, en 2019.