L’heure de la modernisation a sonné pour la Cité lacustre de Ganvié. Le démarrage des travaux d’embellissement de la Cité est imminent. Pour mettre Ganvié sur les pilotis solides, le gouvernement a prévu de dépenser plus de 31 milliards FCFA.
Belmondo ATIKPO
A l’issue du Conseil des ministres du 22 juin 2023, Wilfried Léandre Houngbédji, Secrétaire général adjoint, porte-parole du gouvernement, a levé un coin de voile sur les enjeux économiques de la réhabilitation de Ganvié ; “Créer les conditions optimales d’attrait du flux touristique vers nous, notamment vers la cité lacustre de Ganvié, commande que l’environnement soit assaini, le cadre de vie présente un nouveau visage. Et les travaux d’électrification (…) doivent concourir à la mise en place de ce nouveau visage de la cité lacustre de Ganvié’. La connectivité de ces deux arrondissements de Sô-Ava en énergie électrique va impacter plus de 2.800 ménages. Annoncée en conseil des ministres le 22 juin dernier, l’installation du réseau électrique a pris corps. Les poteaux électriques implantés, le câblage, la fixation des lampadaires et des travaux connexes se déroulent en vue d’éclairer les trajets fluviaux la nuit. En dehors de la prévision en fournitures électriques, Ganvié1 et Ganvié2 vont aussi bénéficier de la construction d’un marché moderne flottant. Figurant dans le lot des équipements de confort de la rénovation de la cité lacustre de Ganvié, le balisage des chenaux a déjà été fait. Les travaux de réalisation du marché flottant ont suivi. Au niveau du volet amélioration du cadre de formation des apprenants du milieu, la reconstruction du collège d’enseignement général de Ganvié a commencé. C’est un centre moderne d’enseignement qui est en construction.
Le Projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » lancé
Le Projet phare du Programme d’action du gouvernement (Pag 2), « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » entre dans sa phase d’exécution à travers son volet Système d’épuration des eaux usées domestiques de Ganvié. Le Mardi 7 novembre 2023, à la mairie de Sô-Ava, l’Agence nationale des patrimoines touristiques (ANPT) a procédé à la remise de site à l’entreprise RETEL SA, en charge de travaux. Entré dans sa phase active depuis quelques mois, le projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » sera bientôt une réalité. D’après le préfet Jean-Claude Codjia, « il n’y a plus de souci à se faire », « car trente milliards (30.000.000.000) de francs CFA sont octroyés par les Français pour le faire et de même l’Etat béninois est lui aussi prêt quant à son apport financier ». Le maire de Sô-Ava, André Todjè, a laissé entendre que ça peut paraître étrange aux gens qu’on mette en place à Ganvié un système d’épuration d’eaux usées, étant donné que Ganvié même tout entier est une eau. « Vous savez que le chef de l’Etat fait des miracles et les populations de Ganvié, de Sô-Ava attendent ce miracle », a-t-il répondu. Pour la Directrice du développement des patrimoines touristiques à l’ANPT, Joan Dessaint Fomi, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent sur le terrain, avec la remise du site à l’entreprise RETEL SA. « On a eu une longue phase d’étude et l’Agence nationale des patrimoines touristiques (ANPT), qui a la charge de ce projet qui rentre dans le grand programme « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » est vraiment très satisfaite d’avoir franchi cette étape clé avec l’entreprise RETEL SA, qui a les compétences pour cette mission », a-t-elle laissé entendre. Aux dires du Conducteur des opérations, Ben Hassouna Housem Eddine, le système se compose de 22 km d’assainissement avec 35 stations de relargage, une station de traitement de près de 2 hectares. Le système prend des ménages jusqu’au traitement et la valorisation de tout ce qui est boue et résidus.
La caution financière de la France
Deux conventions de financement du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » ont été signées, par le ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, le ministre du Tourisme de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, l’ambassadrice de France au Bénin, Véronique Brumeaux et le directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) au Bénin, Adrien Haye.
La signature des deux conventions, d’un montant total de près de 25 Milliards FCFA, vient témoigner de l’engagement de l’AFD au Bénin à promouvoir des villes durables, résilientes aux changements climatiques. L’Ambassadrice de France au Bénin, Véronique Brumeaux, a réitéré l’engagement de la France à accompagner ce projet multidimensionnel. Elle n’a pas manqué de féliciter le pays pour les actions déjà entreprises ces derniers mois à Ganvié, sur financement national. De leurs côtés, le ministre de l’Économie et des Finances et celui en charge du Tourisme, de la Culture et des Arts, ont également exprimé leur joie de voir ces conventions signées et ont rassuré la France que les fonds seront utilisés convenablement pour voir se concrétiser dans quelques mois, le projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié ». Ganvié, s’il est réinventé, verra les conditions de vies d’au moins 50000 personnes améliorées et 2500 maisons rénovées.