Annoncée en début de semaine dernière, la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG) de l’Uemoa s’est tenue, samedi 08 juillet 2023 à Bissau (Guinée Bissau). Plusieurs sujets relatifs à la situation économique et financière dans l’Union ont été évalués, avec à la clé des recommandations.
Sylvestre TCHOMAKOU
Face aux pressions inflationnistes que connaissent les économies de l’Uemoa, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union s’intéressent, au-delà des mesures déjà prises et qui se sont avérées efficaces, aux solutions susceptibles de renforcer la résilience des économies de l’Union et assurer un meilleur accès aux produits alimentaires aux populations. C’est dans cette perspective que la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG) de l’Uemoa s’est réunie à Bissau, le 08 juillet dernier. Occasion pour les Chefs d’Etat de l’Union d’instruire la Commission de l’Uemoa à soumettre, pour 2023, un nouveau Pacte de Convergence, de Stabilité et de Croissance (PCS). Passant en revue la situation économique et financière de l’Union et les perspectives, un des points majeurs de cette rencontre, la Conférence, à l’occasion, s’est félicitée de la résilience des économies de la zone dont le taux de croissance économique est prévu à 7,0% en 2023, après 5,9% en 2022, malgré les chocs enregistrés sur le plan international et au sein de l’espace communautaire. Notant la décélération en 2023 du taux d’inflation qui s’établirait à 4,4%, soit une baisse de 3,0 points de pourcentage par rapport à 2022, la Conférence n’a pas manqué de saluer les mesures prises par les Etats membres en vue de préserver le pouvoir d’achat des populations, face au renchérissement des coûts des produits alimentaires et énergétiques. Aux Institutions Spécialisées de l’Union, elle n’a non plus manqué d’adresser sa reconnaissance pour les actions appropriées entreprises en vue d’assurer un financement satisfaisant des économies de l’Union.
S’inscrivant dans une dynamique futuriste quant au développement de l’Union, la session extraordinaire a, par ailleurs, été l’occasion pour les Chefs d’Etat et de Gouvernement de prendre connaissance de l’avancement du processus d’élaboration de la Vision prospective de l’Uemoa à l’horizon 2040. Ce qui devrait permettre de doter l’Union d’un outil d’anticipation dans le long terme permettant d’asseoir les bases de ses choix et priorités stratégiques. Pour la mise en place de cette Vision prospective, les Chefs d’Etat se sont empressés d’exhorter la Commission de l’Uemoa à mener ce processus à terme en procédant notamment, à l’évaluation de certains textes communautaires et à leur réforme, le cas échéant. Au titre de l’approfondissement de l’intégration régionale, la Conférence a rappelé la nécessité pour les Etats membres de veiller à un reversement régulier du Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS). Au titre de la revue des réformes, politiques, programmes et projets communautaires, il est à noter que les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé d’instituer une périodicité mensuelle pour sa phase politique en maintenant la périodicité annuelle dans sa phase technique, à compter de 2023. Une révision qui, d’après la Conférence, devrait permettre une meilleure internationalisation des engagements des engagements des Etats et une meilleure mise en œuvre efficace des recommandations issues de l’exercice.
En ce qui concerne le Mali, la Conférence s’est résolue à lever la sanction prononcée contre le pays depuis le 09 janvier 2022. Une résolution qui devrait permettre au pays d’Assimi Goïta de renforcer ses liens avec les pays de la sous-région.