Dans un contexte de relance de l’économie mondiale, l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) s’intéresse à une réelle participation des petits commerçants africains aux échanges commerciaux mondiaux. A l’occasion de l’atelier qui s’est tenu à Kigali (Rwanda) le 22 mars 2023 sur le financement du commerce, la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala a appelé à démanteler les obstacles obstruant la pleine participation desdits acteurs.
A l’évidence de ce que le financement du commerce est vital pour les petites entreprises africaines afin de rehausser leur contribution à la croissance des économies africaines, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) appelle ses partenaires à travailler ensemble pour lever les obstacles empêchant la pleine participation des petits négociants africains dans les échanges commerciaux. A l’atelier qui a réuni de petits importateurs et exportateurs, et leurs associations au Rwanda, ainsi que des formateurs de l’OMC, de la SFI et de la Banque africaine d’import-export, la DG de l’organisation, Ngozi Okonjo-Iweala n’a pas manqué de souligner l’importance du financement du commerce pour stimuler les échanges en Afrique : « L’accès au financement est essentiel pour la compétitivité d’une entreprise sur les marchés internationaux. ». Soulignant l’important déficit de financement pour les petits négociants en Afrique, Ngozi Okonjo-Iweala a appelé l’attention sur les principales conclusions de l’étude conjointe OMC-SFI publiée en 2022 sur la problématique dans les quatre plus grandes économies de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) : Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria et Sénégal. Il en ressort que si les pays de la CEDEAO portaient la part des échanges soutenus par le financement du commerce au niveau de la moyenne africaine (40%), ils pourraient obtenir chaque année 8% de flux commerciaux additionnels, pour un total de 140 milliards d’USD en une décennie. Selon l’enquête sur le financement du commerce de la Banque africaine de développement, chaque année des demandes représentant quelque 80 milliards d’USD sont rejetées sur le continent.
La SFI et l’OMC, même objectif
Comme la DG de l’OMC, le Directeur général de la Société financière internationale (SFI), Makhtar Diop a, à l’occasion, indiqué que l’une des principales priorités de la SFI est de renforcer l’accès des petites entreprises au financement du commerce grâce à son Programme de financement du commerce mondial. Il a ajouté que le Programme avait atteint récemment le record de 6 milliards d’USD engagés dans 74 pays. Pour M. Diop, les pays africains ne peuvent tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine qu’en comblant le déficit de financement du commerce sur le continent. Il a souligné qu’il était important de poursuivre la numérisation du financement pour en accroître la portée, l’efficacité et la transparence, et pour réduire les délais de traitement et le coût des transactions. « Dans un monde fragmenté, c’est le commerce qui nous unit », va assurer Diop avant de saluer l’importance des efforts déployés conjointement par les deux organisations pour traiter la question cruciale du financement du commerce, en particulier en ces temps difficiles. Du reste, il convient de noter que cet atelier bien qu’il vise les petites entreprises, donne priorité au financement des entreprises détenues par des femmes. D’ailleurs, dans cette dynamique, en 2022, l’OMC et la SFI ont organisé un cours de formation conjoint similaire sur le financement du commerce en Côte d’Ivoire.
Sylvestre TCHOMAKOU